La maladie honteuse

Parfois, la gravité l’emporte sur l’humour. “On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde” avait dit en son temps Desproges. Et bien que ce blog soit pourtant dédié à la poilade occasionnelle et au petit rire narquois de derrière les fagots, ce billet sera l’occasion d’explorer les méandres tortueux de la commisération, de la tristesse compassée et des petits sanglots soubresautants snif snif. En effet, c’est avec une douleur à peine soutenable que j’ai appris de source sûre que le président français, Nicolas Sarkozy, est atteint d’une terrible maladie.

Et non, il ne s’agit pas d’un cancer ou même d’une improbable maladie vénérienne, et pas non plus de dégénérescence trop rapide des cellules nerveuses du petit gars du Faubourg Saint Honoré : ni atteint de Parkinson même si ses agitations pouvaient le laisser penser, ni victime d’Alzheimer bien que certaines de ses déclarations auraient pu nous y faire croire, le président français souffre d’un mal très particulier dont les symptômes sont aussi incroyables qu’inhabituels.

Ainsi, il semble accaparé par le désir d’être toujours présent, et se sent investit d’une mission quasi christique de relèvement d’un Etat qui n’en finit pourtant pas de sombrer. Il s’agite et pérore, l’oeil un peu perdu et la diction parfois pâteuse, courant en tous sens dans un palais présidentiel qu’on sent frémir sous ses coups de sang, il occupe un volume d’air considérable bien que n’ayant en réalité qu’une stature modeste à peine compensée par des artifices orthopédiques aux membres inférieurs. Il arrive assez extraordinairement à brasser l’air d’un côté tout en nous le pompant de l’autre, le tout dans des mouvements de moulinets bravaches qui ajoutent à la pollution visuelle une pollution sonore d’éolienne à production gigawattique.

Cependant, le regard exercé de tout chroniqueur malin et de l’analyste attentif de la politique du pays aura noté qu’il s’interrompt brusquement de façon très régulière pour aller faire une petite pause dans les cabinets de la République.

Il ne s’agit pas de cystite, non, bien que cela y ressemble. Et ce n’est pas le coeur de la maladie, malheureusement. Il s’agit simplement d’un effet secondaire, quasiment d’un symptôme : il est devenu incontinent.

Même en déplacement à Bruxelles (où il pourra toujours utiliser l’excuse diurétique de l’excellente bière locale qu’on lui aura inconsidérément fournie), il souffre de cette incontinence forte et durable. Au vu de ses absences répétées pendant les commissions, tables rondes, repas et autres rencontres formelles ou non, il a été obligé de s’expliquer auprès de ses collègues : non, la Fraônce ne pourra tenir ses engagements de pipis déficits budgétaires. Elle fera beaucoup plus que prévu, et plus longtemps, s’épanchant largement au-delà des petites gouttes prévues initialement. Pas de doute, ce pauvre pays et son pauvre président pissent des euros par tous les côtés, au point qu’il faudra encore bien du temps, de la croissance et des taxes pour équilibrer ce tonneau des Danaïdes.

Mais comme je le disais, ceci n’est qu’un symptôme.

Le coeur de la maladie en fait est bien nerveux. Il ne s’agit pas, comme je l’ai dit, d’une dégénérescence, mais bien de l’exact inverse, provoqué par une intoxication, un empoisonnement de tout son système par de l’or.

A l’image de ces enfants atteints de saturnisme pour avoir sucé les peintures plombées au goût sucré des vieilles bâtisses des années 50 dans lesquelles d’immondes propriétaires capitalistes exploiteurs (et forcément libéraux en haut de forme) les y ont poussé, le président français est atteint d’un empoisonnement spécifique des vieilles bâtisses de la République dans lesquelles d’immondes citoyens sociaux-démocrates l’ont poussé dans un moment d’égarement. Evidemment, même si les palais sont anciens, il y a fort à parier que plus aucune peinture n’est au plomb, et que de toute façon, si Sarkozy est petit, il n’est plus suffisamment jeune ou primesautier pour aller bouloter les chambranles ou lécher les murs : il ne s’agit donc pas de saturnisme.

Pas de doute, il s’agit d’un empoisonnement aux ors, ceux de la République, qui lui sont manifestement montés à la tête. Trop présent dans les couloirs dorés et recouverts de métaux précieux, Nicolas aura probablement respiré trop longtemps les vapeurs déliquescentes et tumorigènes de l’or républicain en aérosol dans les coursives du pouvoir. Et l’arrivée récente dans les palaces les plus exposés aura précipité l’aggravation de sa maladie.

En effet, depuis qu’il a pris possession des lieux, on le sent de plus en plus nerveux, de plus en plus excité à l’idée de faire. Il s’agite tant et plus qu’il en vient à aborder un peu n’importe quand des sujets qu’on n’avait pas mis à l’ordre du jour, comme l’accession de la Turquie à l’Europe. Ceci ne lasse pas d’agacer les dirigeants des autres états membres qui, eux, ne sont pas exposés aux néfastes fumées aurifères des couloirs rutilants de notre beau pays.

Le problème de cette maladie est la grande dépendance qu’elle produit. Au début, il s’agit essentiellement d’une ingérence dans le travail des proches, d’un petit mêlage d’ognons qui ne le regarde pas dans le strict cadre intime, puis gouvernemental, puis national et enfin, international. Si, à l’apparition des premiers symptômes, il s’agit de dire à ceux qui se trouvent à portée d’oreille ce qu’il faut dire, faire ou penser, petit à petit, à mesure que la maladie gagne, on en vient à imposer son point de vue, aussi ridicule soit-il, dans les instances internationales, ce qui fera jaser les amis d’antan.

Maladie étrange qui enfle démesurément l’égo et contribue à laisser en image rémanente, comme gravée sur la pupille, la vision sépia d’une République Fraônçaise à l’influence impériale d’un temps passé, aux fastes d’une cour somptueuse, de gens violemment emperlousés et chichiteux, et de réalisations grandioses terriblement fin de siècle (XIXème, hein, pas XXème).

Il existe cependant un avantage à cette maladie, un peu honteuse, et dont les média rechignent manifestement à la désigner comme telle pour ne parler que de la partie émergée et visible, celle de l’hyper-activité sarkozienne. Cet avantage réside dans le fait qu’une fois occupé à tripoter les ognons des autres, il n’est plus sans arrêt à tripoter les nôtres.

Ainsi, et pendant que le président s’agite sur la scène internationale en proposant des poppers fiscaux et des rails d’ors républicains à ses party-friends des sommets Européens, qui semblent pourtant vouloir rester clean, malgré l’insistance déployée par le malade, nos ministres semblent continuer leur petit train-train quotidien en bidouillant avec acharnement, petits ciseleurs de l’inutile, joyeux bricoleurs du détail légiférable, comme Xavier Bertrand qui décide de se la jouer modo sur son forum perso.

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, je sens que l’état été va être chaud.

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Commentaires6

  1. Flak

    je viens de revenir en France apres 4 ans de l’autre cote de l’atlantique.
    Le lavage de cerveau anti-argent, anti-americain et antiliberalisation est dans tous les medias, tout le temps, partout, jusque dans mon Fluide Glacial qui a remplace l’humour par du rire jaune et plaintif bourre de poncifs pathetiques.
    Les francais sont pauvres, radins et se plaignent tout le temps.Les equipements dans les maisons sont plastoc et cheap, les bagnoles ont l’air fabriquees en Chine (et encore) et tout ce qui est neuf et pseudo-branche porte un nom qui finit en O, comme poweo et danao et kesaisjeo…

    la france se masturbe sur elle meme.
    bon moi je repars dans une semaine, bon courage pour les autres….

  2. geo

    @ Flak
    ""Les francais sont pauvres, radins et se plaignent tout le temps…..etc""

    Retounez donc cher ami dans votre univers cliquant et laissez donc les Français en paix, ils valent mieux que ces américains à lallure d’adolescents mal dégrossis et encore puceaux.

    Retounez donc dans ce pays aux fastes artificiel, nous n’avons pas besoin d’individu de votre acabit

    allez….bon vent.

  3. Jesrad

    <i>"ils valent mieux que ces américains à lallure d’adolescents mal dégrossis et encore puceaux."</i>

    Ça me rappelle un poster, vu il y a longtemps mais dont le souvenir m’est resté vivace. On y voit la photo d’un enfant atteint du syndrome de Down (alias trisomie 21) tout heureux de remporter un 100 mètres. La photo est accompagnée du texte suivant: "argumenter sur l’Internet, c’est comme participer aux jeux handisports. Même si tu gagnes, t’es toujours aussi taré."

  4. Capa06

    @ geo :
    "Retounez donc cher ami dans votre univers cliquant" : si vous avez lu son commentaires c’est ce qu’il va faire. Il n’a pas besoin que quelqu’un le lui dise.

    "laissez donc les Français en paix" : oui laissez les mourir tranquillement.

    "ils valent mieux que ces américains" : sur quels critères ?

    "à lallure d’adolescents mal dégrossis et encore puceaux" : la France (en tout cas vous) championne des préjugés.

    "ce pays aux fastes artificiel" : Au pays de candy …. Oui les français sont réalistes, ont les pieds sur terre, les USA regardent des dessins animés, aiment les stars et les paillettes et ne comprennent rien à rien.

    "nous n’avons pas besoin d’individu de votre acabit" : si vous pouviez ne pas m’inclure, ni les français que vous ne connaissait pas, vous serez bien aimable.

    "bon vent" : là je suis d’accord et bonne route aussi. Il n’est jamais bon de se quitter faché.

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