La destinée idiote du vol 173

Une fois n’est pas coutume, ce billet se passera non pas en mars 2008, mais il y a quasiment trente ans de cela, en décembre 1978. C’est l’histoire du vol 173 d’United Airlines, qui, comme vous vous en doutez sans doute et comme la plupart des anecdotes relatées sur ce blog, se termine mal, cynisme oblige.

En ce 28 décembre 1978, vers 17h00, l’appareil arrive en vue de l’aéroport de Portland ; les apéritifs ont été servis aux passagers qui, dans le calme feutré du DC8, attendent tranquillement l’arrivée imminente de leur aéronef. Le temps est correct et les cacahouètes pas trop salées. L’avion est aligné avec la piste et commence ses préparatifs pour se poser ; les pilotes enclenchent la sortie du train d’atterrissage. Mais, au lieu des sons habituels de déploiement et de blocage des roues, ils entendent un bruit sourd et rapide accompagné de brèves vibrations. Le témoin de sortie du train avant s’est allumé, mais pas celui du train principal.

A ce moment, il leur reste un peu plus d’une heure de carburant.

Les pilotes informent la tour de contrôle de leur souci, et font une série de tours au dessus de l’aéroport. Pendant une demi-heure et, si ce n’est dans la décontraction, au moins dans le plus grand calme, l’équipe de bord procède avec méthode aux vérifications d’usage qui montrent que le train, finalement, semble correctement sorti, bien que le voyant indique obstinément le contraire. Pendant ce temps, les hôtesses ramassent les cacahouètes et préparent les passagers, une centaine, à une éventuelle sortie d’urgence.

Pendant les minutes qui suivent, les pilotes vont passer un temps considérable à préparer l’ensemble des équipes techniques et de secours au sol, les passagers, les hôtesses, à un atterrissage un peu rock’n’roll – ou disons plutôt très funky, puisque c’était la période – compte tenu d’un petit souci technique sur le train.

Et … Et l’appareil s’écrase comme une merde, à 5 km de la piste d’atterrissage, tuant dix passagers et en blessant vingt-quatre autres sérieusement.

La cause ? Panne de carburant.

L’enquête aura montré par la suite que l’équipe de pilotage, bien que très compétente, et louée pour sa gestion calme du problème de train, aura complètement oublié de tenir compte des indicateurs de base comme ceux de carburant.

On frémit à l’idée que, dans le même cockpit, aurait pu se trouver un triplet de clowns impulsifs ou incompétents qui auraient probablement ajouté à l’angoisse d’un atterrissage sans le train une panique générale et n’auraient pas évité le crash par panne d’essence non plus.

A présent, je vous propose un fast-forward jusqu’à 2008 (on imagine, zwiiiiiip, un dé-bobinage rapide sur trente années d’actualités en France présentées par les mines compassées et affadies de présentateurs télé devenus institutionnels).

Le vol qui nous occupe est un vol régulier. Tout comme pour le vol 173, il y a eu un petit bruit sourd, il y a quelques temps déjà, et on sent que l’atterrissage ne sera pas de tout repos. Et tout comme pour le vol 173, l’équipe s’affaire, calmement mais obstinément, pour trouver un moyen de faire sortir ce p-tain de train d’atterrissage alors que l’appareil tourne autour de sa piste depuis un bon moment.

Et tout comme le vol 173, personne ne s’occupe des voyants de kérosène.

Il y a cependant quelques différences avec le vol 173. Tout d’abord et ce sera limpide une fois que le crash aura eu lieu, la compétence des membres de l’équipe est nettement plus discutable. Le nombre de passagers embarqués dans cette galère, pardon, cet appareil, est plus important, et la chute sera de plus haut, durera donc plus longtemps, et fera de fait beaucoup plus de victimes.

Les lecteurs sagaces et habituels de ce blog auront déjà deviné que, par analogie, le vol concerné est celui du gouvernement Fillon. L’appareil, une Fraônce 2008 pas franchement neuve, dans un état d’entretien douteux, tente d’atterrir doucement alors que l’économie mondiale montre des signes clairs de tempête. Et alors que tous les voyants sur la réforme nécessaire de l’état sont passés au pourpre et clignotent comme des stroboscopes dans une boîte de nuit branchouille de Paris, que le kérosène vient à manquer lui aussi, l’équipe de pilotage chipote fiévreusement les leviers disponibles pour augmenter une croissance anémique en jouant de finesse sur les micro-contrôles.

Eh oui : alors qu’il faudrait une action déterminante et couillue pour redresser le nez de l’appareil, la brochette d’improvisateurs galonnés relit pointilleusement l’épais manuel des procédures, ajuste au millimètre près des potars graisseux réglant d’obscurs et inutiles aspects de la climatisation ou passe un temps considérable à se pinailler la tête sur les choix radiophoniques à distribuer dans les écouteurs des passagers.

Pourtant, les indicateurs en alarme ne manquent pas.

La crise immobilière américaine, ne nous leurrons pas, est une suite logique de la bulle spéculative des années 2000 sur les valeurs technologiques. Et si la première, avait touché la France aussi bien que l’Europe après les Etats-Unis, la seconde touche actuellement à son tour les pays de l’Union. Or, à en croire tant les banquiers français que les hommes politiques du même pays, la France s’était sagement tenue à l’écart des grands jeux mondiaux sur l’immobilier et n’aurait donc pas dû en subir les affres.

Evidemment, il n’en est rien. Et tout comme la malheureuse équipe du vol 173, les gouvernements successifs, et Fillon actuellement, se concentrent sur les interventions que l’Etat doit mener pour retrouver de la croissance, alors que tout montre que ce qui manque n’est pas de l’interventionnisme ou de la réglementite aigüe, mais bien le contraire. Obsédés par quelques chiffres qui ne veulent rien dire comme la balance commerciale et le taux de chômage, les hommes du président rivalisent d’idées de taxes et de contraintes tout en prétendant s’agiter pour essayer de relancer une consommation rachitique, liée à un pouvoir d’achat de plus en plus réduit par l’avalanche de taxes et de contraintes.

Pourtant, tout comme pour l’équipage du vol 173, l’issue obligatoire et la marche à suivre sont gravés dans le marbre.

Pour le vol 173, se poser était un impératif supérieur à celui de sortir le train : que celui-ci soit sorti ou non, l’avion devait se poser à un moment où un autre, gravité oblige. Autant choisir le moment et le faire quand on a encore du carburant. Et tant qu’à se poser, autant le faire sur la piste prévue pour.

Pour la France, c’est pareil : quoi qu’il arrive, il faudra absolument réformer l’état, là encore pour des raisons de physique élémentaire. Lorsque ce qui rentre est plus petit que ce qui sort, il arrive un moment où on ne peut plus masquer l’écart. Et tant qu’à réformer, autant le faire quand on a été élu pour. Et comme pour le vol 173 pour lequel, finalement, aucune décision d’atterrissage ne fut prise, la France est confrontée à l’absence totale, répétée et compacte de toute décision de réforme. Cela s’inscrit même dans les méthodes : plutôt que supprimer des lois encombrantes, on en crée de nouvelles même lorsque l’intention de base semble la bonne.

Or, pour que l’Etat puisse redonner du pouvoir d’achat aux Français, il n’existe absolument qu’une seule façon de procéder, qu’un seul levier sur lequel il peut jouer sans casser l’économie qu’il malmène régulièrement : la fiscalité. Mais baisser la fiscalité, c’est assoiffer la bête. Et comme jusqu’à présent, tout le monde a toujours prétendu qu’il fallait d’abord assainir les phynances avant de baisser les impôts, on se retrouve dans une situation totalement bloquée où les marges de manœuvres nanoscopiques sont devenues monnaie courante et l’excuse répétitive d’une inaction institutionnalisée.

Il est piquant, cependant, de constater qu’on ne sèvre pas un alcoolique en diminuant progressivement ses doses d’alcools ou qu’on ne désintoxique pas un junkie en coupant sa coke avec de plus en plus de farine. La seule méthode qui fonctionne vraiment, c’est l’arrêt brutal et une volonté d’acier ; mais diminuer franchement la TVA, la TIPP, l’ISF, la CSG ou la CRDS, aucun gouvernement ne l’a jamais tenté depuis si longtemps que cette idée est maintenant perdue à jamais dans les cartons humides d’une cave de l’Elysée. Quant à la volonté, dans ce pays, elle n’était jadis distribuée qu’à dose homéopathique, et nous sommes en rupture de stock depuis trente ans.

Pas de train d’atterrissage. Plus de kérosène. Pas de piste en vue…

C’est pas gagné.

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Commentaires42

  1. Oppossum

    Excellent. Vous me faite rire.
    Bon y’a pas de quoi, je sais.

    Au fait (énigme no 1), à supposer que le pilote le veuille …, comment on fait pour réformer un pays qui ne veut pas en supporter aucune conséquences désagréables …

  2. Oppossum

    Enigme 2 : replacez le ‘s’ qui manque en 1), au bon endroit. Et enlevez éventuellement les superflus !

  3. Ozenfant

    Excellent !!

    Juste un petit truc:
    S’il est bien judicieux de réduire l’assiette globale des taxes qui mettent notre économie en péril (et le monde des productifs le réclame depuis 30 ans).
    Mais il faut faire un choix entre l’indispensable et le facultatif, parce que gouverner c’est avant tout discerner !
    Hors il est des taxes scélérates qui ponctionnent même le retraité à 400 euros par mois ou le chômeur à 600 euros par mois: c’est la CSG !
    Il est des taxes scélérates qui ponctionnent même les salaires des smicards et détruise notre compétitivité: ce sont les taxes sur les salaires !
    Taxes sur les salaires qui sont chez nous les plus élevées dans le monde entier et qui sont la raison principale de l’impossibilité de reprise économique (donc de la baisse du niveau de vie).
    Par contre il est des taxes légitimes (puisque Bruxelles les autorise), ce sont les taxes sur les bénéfices (IS à 50%) et sur le chiffre d’affaire.

    En effet depuis 15 ans les éléphants du PS vont à la recherche du SOCIALISME : ils cherchent un coup dans le zig (à gauche : Mélanchon, New-Fabius, Emmanuelli, Peillon, Montebourg, ), un coup dans le zag (à droite : Bockel, DSK, Rocard, Guigou, Old-Fabius)…. Ce faisant ils l’ont entraîné en bas !
    Pas de bol pur eux, le SOCIALISME était au seul endroit où ils n’ont jamais regardé: En Haut !
    EN HAUT comme les socialismes Nordiques, avec un volet économique techniquement adéquat (au lieu du "machin" obsolète contre lequel se bat notre monde du travail.
    En haut avec un volet social radicalement remis à plat en faveur des travailleurs pauvres !

  4. josick d’esprit agricole

    N’ayant pu poster (il y a manifestement un problème technique) le commentaire suivant sur http://www.objectifliberte.fr/ relatif au post sur l’exception française…
    Cela faisait écho à http://www.globescan.com/news_ar...
    et à http://www.objectifliberte.fr/20...

    Il suffit de faire les adaptions à mon commentaire plus loin reproduit. On se trouve ici non pas dans un vol mais comme dans un ventre… étatique…

    Manifestement, les français n’ont pas encore été vêlés et se complaisent dans l’airbag étatique.
    Il me semble que si la mère et le foetus sont d’accord pour un statut quo, le foetus fini par se momifier… Tous au RMI, Revenu Minimum d’Incarcération à vie dans le ventre étatique.
    Et ce n’est certes pas des esprits momifiés qui vont contribuer à nous sortir de l’auberge étatique carcérale.

  5. Ozenfant

    H16,
    Le problème n’est pas pourquoi agir sur la fiscalité !
    Tous les gens ayant géré des entreprises (experts fiscaux, gestionnzaires etc.) savent que c’est çà ou mourrir !
    Le problème est COMMENT agir sur la fiscalité sachant que comme tu le dis:
    On ne peux réduire les recettes de l’état.

    Il faut donc judicieusement choisir les postes où l’on prélève pour grever le moins possible l’économie française et notamment l’embauche.

    La consternante démonstration de l’inefficacité de “l’économie de marché“.
    blog-ccc.typepad.fr/blog_…

  6. Chirac2012

    "Pourtant, les indicateurs en alarme ne manquent pas."
    Misère, c’est la fin des haricots……………

  7. @Oz : la crise actuelle est la consternante démonstration de l’inefficacité de la régulation étatique du marché, et que plus les contraintes légales sont fortes pour favoriser certaines populations et contraindre d’autres, plus dure est le retour à l’équilibre quand les paramètres de l’économie s’écartent de l’optimum…

    On pourrait en disserter longtemps, mais la crise qui se profile en France est le résultat d’une gangrène avancée par interventionnisme d’état poussé dans toutes les sphères de plus en plus privées ; quant à la crise mondiale, elle est la conséquence logique de tentatives répétées de modifier les comportements des agents économiques (tous) en introduisant des biais dans chaque transaction…

    Tout ceci revient à piloter un gros porteur avec un décalage de plusieurs minutes dans les commandes. C’est très peu pratique, et le crash est au bout.

    En ce qui concerne les recettes fiscales, il n’est même plus temps de faire dans la petite mesure et le détail subtil. Il est passé de longtemps le temps où l’on pouvait encore croire qu’une diminution d’un ou deux pour-cent de tel impôt, un ajustement de telle taxe d’un ou deux points de base allaient entraîner une amélioration quelconque de l’économie. A un grand malade, on ne prescrit pas des tisanes et un peu de repos…

  8. Higgins

    Des conversations avec un très haut fonctionnaire ce week-end (donc très au fait de ces choses complexes) ne font que confirmer ce constat alarmant. Le réveil va être brutal.

  9. Supersonic

    Sur le dernier commentaire de h16 :

    D’accord avec votre analyse quant à l’étatisme gangrénant l’économie de la France, je suis en revanche plus réservé s’agissant du ralentissement économique mondial déclenché par la crise du subprime.

    On peut certainement rattacher cette crise à certains interventionnismes étatiques, mais ce serait faire preuve de malhonnêteté intellectuelle que d’y trouver la cause première.

    Il semble bien que ce soit le comportement de certains acteurs économiques non étatiques – banques consentant des prêts sans prendre en compte la solvabilité des clients, emprunteurs / acheteurs spéculant sur un marché immobilier structurellement fragile, gestionnaires de fonds dealant des produits financiers adossés à ce marché immobilier et dont ils connaissent mal la structure de risque – qui aient été à l’origine de cette crise. Je ne vois pas comment fondamentalement rattacher cette crise à un interventionnisme étatique. De quels "biais dans les transactions" parlez-vous ? Ne vaudrait-il pas mieux assumer le fait que le marché fonctionne en cycles, dont certains journalistes nomment exagérément "crise" la période de correction, et voir justement dans ce comportement cyclique une vigueur et une faculté de renouvellement des élites que ne connaissent pas les économies plus étatisées comme celle de la France ?

  10. Mateo

    C’est justement l’interventionnisme, qui en biaisant l’information-prix ont provoqué des comportements pour le moins discutables.

    La crise des subprimes a plusieurs origines.

    La principale est l’excès de liquidités amené par le comportement des banques centrales, et notamment la FED (comme par hasard encore plus liée au pouvoir étatique que la BCE). Le fond du problème est que la force publique accorde un monopole de droit à ces organismes privés, la liberté étant interdite (les banques sont obligées d’êtres clientes des banques centrales). Sans vouloir développer (beaucoup d’économistes l’ont fait bien mieux que je ne saurais jamais l’expliquer), le monopole de création monétaire et sur l’ajustement des taux directeurs est ce qui cause justement ces cycles de bulles/récessions. Le système monétaire est pourri, tout simplement, à cause du manque de liberté.

    Dès lors que l’on désigne des "experts", des "spécialistes" pour gérer de façon hyper-centralisée un système aussi complexe et où l’information est extrêmement diffuse comme c’est le cas ici, le système ne peut fonctionner correctement. Seul un système "catallaxique" peut être efficace dans ce cas.

    La deuxième cause est la crise immobilière, largement causée par l’interventionnisme étatique (il a été prouvé par des économistes, et le consensus est de plus important, que les bulles immobilières sont apparues seulement dans les villes anglo-saxonnes où les lois d’urbanisme étaient les plus restrictives, et ce, indépendamment du dynamisme et de la pression démographiques – plus d’infos sur crisepulique.fr).

    L’information-prix a donc été largement biaisée et donc les agents économiques se sont naturellement jetés sur ce type de placement sans réellement se rendre compte de la distorsion existante. Enfin, les banquiers ont un peu plus l’habitude d’évaluer le marché immobiliers et se sont rendus compte qu’il y avait un truc qui n’allait pas. Ils ont donc refourgué leurs créances douteuses à des fond de pensions, qui eux sont un peu moins au fait du marché immobilier, en prenant soin de "planquer" ces créances douteuses au milieu de créances un peu plus sérieuses.

    Mais tout ça ne nous dit pas pourquoi les banquiers se sont "amusés" à accepter ces créances douteuses. Eux qui d’habitude "ne prêtent qu’aux riches", pourquoi tout d’un coup se sont-ils mis à accepter de prêter à des ménages dont la solvabilité était faible?
    Premièrement car la "valeur" de leur bien immobilier était importante (à cause de la distorsion sur les prix dans le marché de l’immobilier, distorsion créée par l’interventionnisme étatique exacerbé). Mais évidemment il arrive un jour où les distorsions sont corrigées par le marché et donc la valeur de leur bien s’est effondrée du jour au lendemain…
    Deuxièmement car… tenez-vous bien… il existe des lois aux USA obligeant les banques à prêter à des ménages qui en tant normal n’auraient pas accès au crédit du fait de leur faible solvabilité: le Community Reinvestment Act. Résultat: les banques accordent tout de même des prêts aux ménages les plus modestes, mais avec des taux d’intérêts plus élevés (et variables), appelés "subprimes" afin de se couvrir des risques que la force publique les a forcé à prendre.

    On le voit donc, la force publique est directement responsable, à plusieurs niveaux, de la crise dite des "subprimes"…

    Mais bien sûr, la plupart des journalistes et autres apôtres de l’interventionnisme fustigent le grand vilain marché…

  11. Mateo

    Au fait au cas où ça ne serait pas très clair:
    – excès de liquidité = mal-investissement
    – le Community Reinvestment Act a été décidé sous Carter afin de "garantir à tous l’accès au crédit"

    PS: désolé pour les fautes dans mon précédent post, j’aurai dû me relire…

  12. Flak

    @Higgins:

    Mais s’ils le savent, pourquoi ne font-ils rien ?
    c’est ou exactement que ca coince le plus selon vous?

  13. Ozenfant

    H16,

    Ce qui m’a toujours amusé, en France, c’est la propension des gens n’ayant jamais exercé un travail donné, à prétendre le mieux connaître que les vrais professionnels !
    Le pourquoi de cette particularité hexagonale m’a été expliquée par le vice-recteur de l’école supérieure de mécanique de NANTES qui m’a raconté l’anecdote suivante:
    "J‘ai deux élèves ingénieurs (un Espagnol et un Français) qui veulent résoudre un problème de résistance des matériaux. Tous deux vont vérifier le résultat sur la machine à tester les éprouvettes. Tous deux constatent que les résultats de leurs calculs ne correspondent pas au résultat du test. L’élève espagnol se dit que on calcul est faux et le refait. L’élève français pense que la machine test se trompe.
    Nous en sommes là en France: la réalité ne compte pas, seules les théories et les idéaux font leur choux gras.
    Je suis consterné quand j’écoute parler Elie Cohen ou Olivier Olga Boulba parler d’une économie qu‘il n‘ont jamais pratiqué, mais seulement enseigné, comme des puceaux qui entendent enseigner l’art de l’amour ! ! Mais surtout j’ai surtout géré deux Sarl et une S.A. et pour votre gouverne, je suis libéral… Pour la bonne raison qu’on n’a pas le choix…. Le collextivisme ayant échoué.
    D’ailleurs demandez aux "anti-libéraux" quelle est leur doctrine: ILS SONT BIEN EN MAL DE RÈPONDRE, ils n’en ont pas !

    H16, avez vous lu mon texte :La consternante démonstration de l’inefficacité de “l’économie de marché“ qui ne concerne pas la France mais les USA ? Ou, avez vous juste répondu, comme çà, du tac au tac ?

    Pour ce qui est des mesures fiscales qui seraient de la tisane, c’est vrai pour celles que Sarkozy à utilisées, jusqu’a ce jour, puisqu‘il à entièrement conservé notre fiscalité obsolète, puisqu‘encore et toujours adaptée aux seules 30 glorieuses !!!.
    Les mesures auxquelles je faisais allusions ne sont rien moins que l’aggiornamento que le monde du travail attend depuis 30 ans.
    Je suppose, que vous comprenez ce que cela induit comme révolution ?

  14. Mateo

    J’ai lu ton texte Oz, et j’avoue ne pas avoir bien saisi: tu parles des drogués à l’interventionnisme (anti-libéraux, donc), tu parles de l’interventionnisme qui manifestement donne de mauvais résultats, tu parles des conséquences catastrophiques de la FED (donc d’un monopole de droit accordé par la force étatique) et tu conclues, par l’intermédiaire de Wiliam Pfaff, à… "l’inefficacité de l’économie de marché"… L’inefficacité du marché trop fortement régulé voulais-tu dire?
    Je dis ça, et c’est je ne pense pas ton cas, car beaucoup d’anti-libéraux constatent qu’un marché non libre est inefficace et qu’au lieu de conclure qu’il faudrait le libérer ils concluent qu’il faudrait le contraindre encore plus (voire le nationaliser pour les plus extrémistes)…

    Sinon, une règle qui me paraît réellement élémentaire mais que les politiques semblent oublier, c’est que pour pouvoir baisser la pression fiscale (condition sine qua non à une meilleure croissance et donc une situation économique et sociale bien meilleure), c’est-à-dire les recettes de l’État, il faut d’abord baisser les dépenses publiques et donc se poser la question des prérogatives, des limites de l’État. L’État doit-il continuer à se mêler de tout et n’importe quoi comme c’est le cas aujourd’hui?

    Certes on pourrait baisser la pression fiscale en pensant que "plus tard" les recettes globale de l’État augmenteraient grâce au regain de forme de l’économie, mais c’est une stratégie bien trop risqué et inapplicable étant donné le niveau d’endettement public.

    J’attends donc toujours le premier homme (ou femme bien sûr) politique qui sera prêt à repenser à la baisse les limites et les prérogatives de l’État. Je crois que je peux encore attendre longtemps…

  15. Jesrad

    Comment la banqueroute de l’état français pourrait-elle s’amener ? Je vois deux sortes possibles de déclenchement:
    – la façon brutale, similaire à celle mise en scène dans "le jour où la France a fait faillite", lorsque les instituts de rating – entre crise de conscience et pression réglementaire qui cherche à les responsabiliser de plus en plus en cas de défaut de paiement – baissent tout à coup la note de France-Trésor et tarrissent du jour au lendemain la pompe à liquidités qui permet à l’état de fonctionner semaine après semaine, mois après mois.
    – la façon lente, celle du Titanic qui n’en finit pas de couler: tandis que l’état trouve de moins en moins de créditeurs, fréquence en forte hausse des défauts de paiement auprès des fournisseurs de l’état, suppressions brutales et inexpliquées des budgets d’un nombre croissant de bidules et de machins, avec également quelques pressions discrètes (mais fermes) sur les syndicats pour les garder sous silence, et puis aussi prise de crédits à taux de plus en plus élevés et à termes plus courts dans une tentative désespérée de finir le couplet de "Tout va très bien, Madame la Marquise" avant l’effondrement final. Il faudra un certain nombre de scandales (retraités et fonctionnaires dans la rue réclamant leurs salaires et pensions, peut-être même des militaires et policiers floués dans le lot) jusqu’à ce que tout un chacun se rende véritablement compte de ce qui s’est passé, avec quelques mois de retard.

    2009.

    Au fait, le nombre de refus de crédits est très récemment passé de 15 à 30%, me fait-on savoir dans l’oreillette. Je crois que je vais vite aller m’assurer qu’aucun de mes investissements n’a été fait dans un fonds misant sur la pierre ou des valeurs qui en dérivent.

  16. Supersonic

    Sur le commentaire en réponse de Mateo:

    Vos remarques sont très intéressantes. Mais je vous avoue avoir beaucoup de mal à concevoir un système monétaire contemporain sans banque centrale. Si vous avez des références sur le système catallaxique auquel vous faites référence, je suis preneur – je crois me rappeler qu’une pluralité de banques gérait le dollar avant la création de la Fed, faites-vous allusion à cela ?

    Je suis en revanche totalement d’accord quant à votre critique de la politique menée par Greenspan et consorts: l’excès de liquidité généré a assurément incité les distributeurs de crédit à prêter plus facilement cad à être moins soucieux du profile de risque présenté par les emprunteurs. Mais sur ce point la BCE me semble assez orthodoxe.

    S’agissant du Community Reinvestment Act, je vous remercie pour l’info, c’est effectivement bon à savoir. Reste à déterminer dans quelle mesure cette législation a réellement eu un impact sur la crise. Après première lecture, ce texte ne crée pas de droit au crédit au bénéfice de l’emprunteur, mais une obligation pour les institutions financières de remplir certains quotas de financement dans des quartiers considérés comme défavorisés. Je ne suis pas persuadé que l’explication de la crise se trouve là, mais c’est assurément un élément perturbant !

    Je sais d’un collègue que les brokers accordaient des crédits hypothécaires en Californie avec pour seule documentation une attestation sur l’honneur de l’emprunteur quant au montant de ses revenus… Une explication que je trouve convaincante est que les banques et brokers sont devenus irresponsables dans leurs politiques d’allocations de prêts parce qu’ils n’avaient plus à se soucier du risque inhérent à la transaction puisque celui-ci pouvait ne pas être pris en compte à leur bilan grâce aux Credit Default Swaps.
    Apparemment les fonds et les banques marchaient main dans la main dans ce business: les premiers encaissaient des frais de performance et les secondes allégeaient leurs bilans.

  17. Ozenfant

    Mateo,

    Ce n’est pas "MON" texte mais les constatations de William Pfaff, et des plus grands économistes du Herald Tribune, du Financial Times et du Times, tous très "Libéraux" !
    Relis le calmement, c’est très clair et très court.

    Pour ce qui est de la pression fiscale, je n’ai jamais parlé de çà !
    Quoi que les réformes proposées par Borloo Arthuis et Fillon, juste avant les présidentielles aient eues pour but de diminuer de 50% la camisole de force qui entourent nos salaires pour la mettre au niveaux de l’Espagne.
    Elles avaient pour but de conserver des rentrés globales de l’état identiques, mais de ponctionner un peu plus les sociétés importatrices, pour soulager d’autant les Stés Françaises. Cela avait été parfaitement expliqué (pour ceux qui cherchaient VRAIMENT à comprendre).
    Je suis complètement neutre dans cette histoire, puisque mon camp politique (économiquement indigent) à été la cause de l’abandon de ce projet, il est vrai très mal présenté par Borloo.

  18. Oppossum

    Que l’interventionnisme détraque la machine économique ‘libérale’ sur le long terme, c’est possible. Mais enfin, là (périodes ou géographie) où elle a fonctionné en logique pure, elle a fait beaucoup de dégats, malgré un accroissement de ‘richesses’ .
    Les bulles et les crises ne datent pas de l’interventionnisme d’après guerre! Et vont probablement se nicher, avant d’exploser, dans des plis oubliés de l’activité et du comportement humain.
    Et on a vu des gouvernement libéraux faire de l’interventionnisme à haute dose et du protectionisme opiniatre.

    D’ailleurs liberal ne veut rien dire. Il n’y a qu’en France qu’on en fait une doctrine , uniquement par opposition au discours dominant de la gauche délirante et à sa pratique honteuse .
    Ailleurs, le libéralisme est une donnée, un principe de base qu’on accepte. Et on se contente de bricoler des sauces locales ou folkloriques , parce que sinon ça serait trop triste. Et qu’on a le droit de ne pas être totalement rationnel et de préférer une sieste crapuleuse l’après midi qu’un taux de remboursement forcément à 98%.

    D’ailleurs, en France, l’interventionnisme n’est même plus problème , puisque c est la donnée fondamentale , l’axiome basique postulant que les parallèles se coupent quelque part -plus à l’ouest-, à partir duquel on a construit toute notre géométrie mentale . Bref l’interventionnisme a phagocité les structures , les comportements et les mentalités.
    Tout bricolage est impossible : la crème est en boulettes gluantes, la sauce s’est patifiée, la gélatine a pris.

    Nous sommes donc programmés ‘incapables de réagir’, contrairement aux pays dynamiques, au rang desquels les USA se trouvent en tête. S’ils n’avaient la bombe de leur dette au derrère , le crack-crack actuel serait réglé en un coup de reins !

    En fait, une crise mondiale serait à court terme une fausse bonne "chance" pour la France, qui avec ses structures très protégées, s’en sortirait un peu mieux …
    Mais stupide comme elle est, elle se contenterait d’en tirer la conclusion que la direction était bonne et qu’il ne faut surtout rien changer.

    Cependant il n’y aura pas de crise-fin du monde, (36-15 Madame Irma) mais un réajustement des équilibres et des rapports de force.
    Et lorsque les USA, la chine et certains pays auront réussi à repartir en empochant un leadership économique, la France restera en carafe … surfant poussivement sur les avantages que l’histoire lui a laissé, encore figés dans quelques institutions et règles de droit, internationales.

    Et Thierry Meyssan nous révèlera alors -damned- que la ‘crise’ économique était en fait téléguidée par le pentagone !!!

    Dans l’avion du vol 173 y’a que les français !

  19. @Ozenfant : pour votre gouverne et comme cela semble avoir de l’importance à vos yeux, sachez que j’ai moi aussi eu l’occasion de tremper dans une SA dans laquelle j’ai eu le plaisir de laisser un paquet d’argent (surtout pour l’état), dans laquelle j’ai pu mesurer avec précision l’importance de certains paramètres économiques. Mais l’argument d’autorité n’a jamais été qu’une pirouette rhétorique.

    Ceci étant dit, et ceci vaut pour tout ceux qui parlent beaucoup de l’inefficacité du libéralisme économique, on remarque que, comme la pluie qui provoque la sécheresse là où elle ne tombe pas, ce libéralisme fait en effet beaucoup de dégât partout où il n’est pas appliqué. Les USA sont souvent utilisés pour montrer le dynamisme ou les errements d’une économie dite libérale, alors qu’elle est en réalité assez sociale-démocrate (beaucoup moins qu’en France ou en Belgique, par exemple, mais beaucoup plus qu’en Irlande, à Hong-Kong ou en Nouvelle-Zélande).

    L’économie américaine est, à l’instar de quasiment toutes les économies de la planète, basée sur des principes qui sont plus ou moins éloignés de l’économie libérale telle qu’on peut l’envisager : non-concurrence des monnaies, plus d’étalonnage du dollar sur une base (l’or par exemple), législation bancaire très importante voire étouffante, existence d’une banque centrale, émission régulée de monnaie, etc… On est très très loin d’un marché “libre”.

    Il ne faut pas se leurrer : les textes qui réclament un retour à une régulation (étatique, cela va de soi) sous le prétexte que l’économie libérale ne fonctionne pas se basent tous sur les mêmes prédicats, à savoir que la situation est provoquée par “trop de libertés”. Et tous, au final, en implorent à la force publique pour sauver les meubles ; ils signent par là un chèque en blanc aux politiques qui s’empressent de bondir dessus. Je n’ai aucun mal à parier que, dès lors qu’ils le saisissent, la crise sera longue, pénible et durable.

  20. Jesrad

    "Que l’interventionnisme détraque la machine économique ‘libérale’ sur le long terme, c’est possible. Mais enfin, là (périodes ou géographie) où elle a fonctionné en logique pure, elle a fait beaucoup de dégats, malgré un accroissement de ‘richesses’ ."

    Ah oui ? Quand ça ? En quelle occasion ? Jusqu’ici on n’a jamais vu qu’une seule chose: tout ce que l’état touche, pourrit. Chaque fois qu’on gratte un minimum, on trouve le pouvoir derrière chaque scandale et chaque tragédie évitable.

  21. Mateo

    @Supersonic
    Ma culture de l’histoire de la monnaie est assez sommaire et qui plus est ma mémoire me fait défaut. Je me rappelle cependant que depuis l’apparition de la monnaie, les gouvernement mettaient peu de temps pour prendre le contrôle de la création monétaire, notamment lorsqu’il fallait financer des guerres.
    Si mes souvenirs sont exacts, c’est ce qui s’était passé aux États-unis avant la création de la FED.

    Et oui, les systèmes de monnaies libres ne le sont jamais restés très longtemps 🙁

    A noter toutefois que certaines sociétés proposent des "presque monnaies privées": par exemple les "miles" chez United Airlines. Elles ne peuvent faire de vraies monnaies car cela leur est interdit.

    Je ne connais pas personnellement d’exemple ayant existé de monnaie(s) libre(s), de système basé sur la catallaxie.

    Certains plaident pour une monnaie basée sur l’or, qui a l’avantage d’interdire l’inflation autrement que par l’extraction de nouveau minerai, et donc une grande stabilité monétaire. Je ne suis personnellement pas totalement convaincu par cette idée, car elle implique un "gaspillage" de ressources (extraction, traitement du minerai etc.). Mais si le sujet t’intéresse, tu peux lire "What has government done to our money?" de Murray Rothbard. C’est de l’anglais accessible. De plus tu peux trouver sur le site de l’institut Mises une version audio de ce livre gratuitement. Le narrateur est très facile à comprendre.
    Au passage, Rothbard ne manque de souligner et d’insister sur le système de réserver fractionnaire, système inflationniste par nature et violant selon lui le droit de propriété (le droit de propriété étant l’élément de base à tout échange). Aujourd’hui le taux est de 10% ce qui veut dire qu’une banque peut prêter jusqu’à 10 fois plus que ce qu’elle, ou plutôt ses clients, possèdent. Rothbard militait pour l’interdiction de ce système de réserve fractionnaire car contraire au droit naturel et inflationniste par nature.

    Sinon, si tu veux réfléchir sur un système certes utopique si on voulait l’appliquer à l’ensemble des transactions, mais intéressant intellectuellement, lis l’article de Jesrad sur le "crédit social", encore appelé "Hawala" (on trouve des traces écrites de ce système depuis le VIIIème siècle): jesrad.wordpress.com/2006…
    Je peux difficilement imaginer un système plus basé sur la catallaxie que celui-là, car chaque individu est en quelque sorte émetteur de sa propre monnaie. Mais les gouvernements ne voient pas d’un très bon oeil ce type de système car il peut servir au blanchiment d’argent.

    Concernant le CRA, voici un exemple typique d’intervention étatique abusive, qui certes comme (presque) toujours part d’une bonne intention mais qui au final a des effets désastreux: encore une fois le remède a été pire que le mal. Dès lors que l’on force l’échange entre deux agents économiques alors qu’une de deux partie n’était pas prête à le faire, il faut forcément s’attendre à ce que cette dernière se dédommage d’une façon ou d’une autre.

    Ici les techniques pour se dédommager s’appellent CDO, CDS ou que sais-je… Et qui effectivement permettent aux banques de se déresponsabiliser.

    Toujours est-il que le CRA n’est effectivement pas la première cause de la crise des subprimes. Mais il a contribué à l’amplifier.

    Les deux causes principales sont je pense:
    – l’excès de liquidité causé par les banques centrales
    – la bulle immobilière, dont on sait qu’elle est causé par des réglementations de zonage trop strictes

    En tout état de cause, un trop grand excès de liquidité amène quasi-systématiquement une correction, un éclatement de bulle voire une crise. C’est une constante, et c’est une grave tare du système de banque centrale.

    @Oz
    Restons calmes…
    Tu as effectivement pris des morceaux de textes publiés dans des journaux prestigieux, mais ceux que tu as choisis ne "prouvent" pas la citation que tu as mise en dernier et qui te sert de conclusion. Du moins c’est mon avis.

    Concernant les citations elles-mêmes, je n’ai pas l’impression qu’elles soient le fait d’économistes vraiment libéraux mais bon (es-tu sûr que ce sont des économistes d’ailleurs? Peut-être sont-ce simplement des journalistes économiques…).
    De plus, j’ai l’impression qu’ils ne prennent que peu de recul par rapport au système qu’ils observent (et c’est ce qui me fait dire qu’on dirait plus des journalistes que des économistes) et ne le remettent pas en question, se contentant d’appeler à le modifier (et pas de la meilleure des manières d’ailleurs, on a vu ce que ça donnait lorsque l’on confiait la planche à billets aux politiques…).

    Quant à la fiscalité, ce n’est pas à toi que je répondais, ni à personne d’ailleurs, je donnais juste un petit avis.

    PS: personnellement je me méfie tout autant des hommes politiques de droite que ce de gauche, tous plus interventionnistes les uns que les autres. Pour caricaturer, les uns veulent protéger les zacquis sociaux et les pauvres contre les méchants patrons et les autres veulent protéger les industries nâââtionales et les traditions fraônçaises, parce-que, hein, c’était mieux avant.

  22. Mateo

    «Que l’interventionnisme détraque la machine économique ‘libérale’ sur le long terme, c’est possible. Mais enfin, là (périodes ou géographie) où elle a fonctionné en logique pure, elle a fait beaucoup de dégats, malgré un accroissement de ‘richesses’ .»

    Ah? Des exemples?

    «Les bulles et les crises ne datent pas de l’interventionnisme d’après guerre! Et vont probablement se nicher, avant d’exploser, dans des plis oubliés de l’activité et du comportement humain.»

    Non. De bien avant… Dès que l’État se mêle trop du système monétaire en fait. L’exemple le plus connu étant la crise 1929…

    «D’ailleurs liberal ne veut rien dire.»

    On en apprend de belles! Un petit peu de lecture s’impose 😉

    «En fait, une crise mondiale serait à court terme une fausse bonne "chance" pour la France, qui avec ses structures très protégées, s’en sortirait un peu mieux … »

    Une crise n’est une chance pour personne. Lorsque l’autre s’appauvrit, on ne s’enrichit pas, on s’appauvrit également. Ou alors ça s’appelle du vol.

    Pour le reste, globalement d’accord 😉

  23. Oppossum

    Oui Matéo
    EN fait tout dépend de ce que vous appelez interventionnisme. Si l’on admet qu’il date de l’après guerre, dans sa forme la plus aboutie, alors, c’est que la période qui précède, il était à un degré moindre.

    Et donc si l’on remonte dans le temps au XIXe siécle à un moment ou le capitalo-libéralisme s’exerce sans trop de contrainte étatique, on ne peut pas dire que cela soit une réussite totale, ou en tout cas, les contemporains de l’époque ne l’ont-ils pas estimé ainsi puisqu’ils ont fait avancer les choses vers une socialisation de certaines décisions ou pratiques.

    D’ailleurs la 1ère moitié du XXe siècle ne montre pas les signes d’un épanouissement des conséquences fastes du système économique qui l’anime. Mais il n’est pas le seul responsable, bien sûr.

    A contrario on peut presque même parler de relative stabilité et expansion depuis 45 .

    Le raisonnement logique selon lequel les choses ne vont pas parce que telle ou telle idée ou concept n’a justement pas été appliquée jusqu’au bout ( raisonnement qui est exploité sans vergogne par tous les bords) , ne tient pas. Un concept n’est efficace que s’il accepte d’integrer le reste des réalites qui ne relèvent pas de son domaine.
    La gauche extrême est persuadée que la crise est justement là , parce que l’on a pas été assez loin ou jusqu’au bout de l’interventionnisme.

    Par ailleurs quand j’écris "libéral ne veut rien dire" , je n’ignore pas le corpus de théories existant à ce sujet – souvent d’origine française – , mais je veux juste souligner que c’est au fond la théorisation d’une situation dans laquelle nous baignons complètement. Le reste (La boite à outils de Kens mise à part) n’est que construction intellectuelle chatoyante transformée en monstruosité des leur application.

    En France , face à la fortune et au succès sans cesse renaissant des diverses utopies globalisantes à dérive soit totalitaire soit émollientes , c’est vrai qu’il n’est pas inutile de rappeler le B.A. BA de la réalité et de ses contraintes (Qui ne sont qu’un reflet de nos exigences et de nos lachetés)

    Enfin la fausse bonne "chance" dont je parle est une vue humoristique des choses … qui m’a été soufflé par le grand contentement et la douce satisfaction des commentateurs des médias lorsqu’ils rapportent que la France seraient un peu moins touchée que les autres pays par une éventuelle crise.

    Je serais heureux d’être d’accord avec vous 😉 !

  24. Mateo

    Je viens de retrouver une vidéo très intéressante expliquant ce qu’est la monnaie et le système de banque centrale. C’est une vidéo faite par le Von Mises Institute, partisane certes (favorable à une monnaie basée sur l’or), mais très pédagogique et retraçant l’histoire de la monnaie: video.google.com/videopla…

  25. Ozenfant

    @Opossum,
    Je suis d’accord avec ce que tu as dit plus haut, j’ajoute que le coût de la guerre en Irak (de 1000 à 3000 milliards de $ selon les sources) ne doit pas être escamoté.
    @H16,
    Je ne suis pas un thuriféraire du néo-fasho-libéralisme, pas plus que de l’interventionnisme d’état, je me contente d’observer ce qui se dit et de le comparer avec mon expérience de la gestion.
    Toute idée manichéenne est puérile. Dans la vraie vie du dehors des gens qui agissent, travaillent et FONT: la vérité n’est jamais absolue. La nuance et la complexité sont l’essence de la réalité. Seuls les intellectuel assis en sont encore à croire qu’il puisse exister des vérités absolues. Eux seuls tiennent à coller des étiquettes sur tout et veulent donner des médailles pour tout.
    @Mateo,
    Tu commence à me connaître, depuis le temps, et le moins qu’on puisse dire c’est que je n’ai aucune chapelle, aucune idéologie ou autre étiquette à laquelle je me réfère? D’autre part ceux que l’on appelle "économistes", sont avant tout des historiens de l’économie, des profs d’économie, et ces experts sans expérience qui débitent leurs idées reçues à dix balles et leurs prévisions qui s’avèrent presque toujours fausses à la télévision. COMME DANS TOUS LES MÈTIERS les économistes compétents se comptent sur les doigts d’une main et n’ont pas le temps de venir contredire les tragiques nullités qui sévissent sur nos plateau de télé et dans nos états-majors politiques. Il m’est arrivé d’écrire des discours sur l’ économie française pour un candidat à la présidentielle et j’ai peu mesurer à ce moment là, à quel point nos dirigeants sont ignorants des réalités et de "L ‘indispensable expérience du carnet de chèque".
    Dit d’une autre manière: "Les conseilleurs ne sont pas les payeurs".

  26. Higgins

    @Flak

    Mon interlocuteur, ancien très haut fonctionnaire, appartient, selon ses dires, au courant décliniste. Il est suffisamment aux faits des règles économiques pour en tirer d’utiles enseignements quant à l’avenir de ce pays et son activité passée lui a fait toucher du doigt les impasses de demain.

    Au-delà des conservatismes inhérents à tout appareil d’état, il fait porter la responsabilité de ce gâchis à notre classe politique pour qui une élection gagnée vaut toutes les compromissions. Il ne voit pas, moi non plus d’ailleurs, de personnalités capables de dire la vérité au bon peuple qui refuse, en grande partie, de voir la réalité en face!!! Un homme, comme Raymond Barre, a tenté en son temps de tenir un discours réaliste, on sait ce qu’il est advenu de sa carrière politique!!!

  27. Ozenfant

    Flak,
    Le bonhomme n’a sans doute pas tort, mais il ne faut jamais séparer le microcosme politique de la médiacratie.
    Le "politique" n’a aucun contact avec le monde du travail (en dehors de magnats du CAC qui représentent mais ne gèrent pas).
    Leur seul contact avec la réalité se fait à travers du filtre de la presse.
    On ne peut donc pas dissocier le "rêve" dans lequel vivent les politiques, de la version filtrée du réel que nous donne la presse.
    Quand on est au "top" dans un domaine, on s’aperçoit invariablement de la distorsion et de la "normale" incompétence de la presse (on ne peut, par exemple, demander à un journaliste scientifique d’être au niveau des chercheurs qu’ils décrivent).
    Comment le faire savoir aux politiques ?

  28. Oppossum

    @ Higgins . Vous posez un sacré problème.

    C’est comme un callou noir : oui, le français n’aime pas entendre le discours de la rigueur . S’en est presque une maladie. Peut-être parce que le refrain vaniteux (aujourd’hui?) "impossible n’est pas français" est encore dans les esprits ? Ou bien à cause de son goût pour les utopies ?

    De là, une presque constante déception lorsque le "bonimenteur malgré lui" ne fait plus ni miracle ni même recette, une fois au pouvoir ! De là un divorce renforcé entre le peuple et les élites (Catégories faciles et sommaires …)

    Cela me rappelle qu’au milieu des nombreuses et inévitables promesses à tenir , "même avec les dents" notre bon Nicolas m’avait paru entreprendre un travail de désintoxication verbale … qui aurait permis de sortir du tango infernal "Rigueur/Délagogie"
    Un truc permettant de restaurer , à terme, un ‘parler’ un peu plus vrai … une façon moins orientée de poser les problème . Et pendant quelques mois je m’étais dit qu’on allait peu à peu retrouver ce bon sens, un peu primaire, il est vrai , de savoir appeler un chat, un chat.

    Appeler les choses par leur nom, (ou essayer) c’est le début d’un raisonnement sain ! non ?. Bref , on allait tenter de poser les bonnes questions, dans des termes les moins idéologiques possibles, pour aboutir, non pas à imposer sa solution, mais à en dégager une.

    Sarko avait une idée neuve : "essayer" autre chose (Bon … mais pas d’ironie facile , svp …) , faire bouger les choses, passer par dessus les solutions stériles, attraper un bout de solution par un autre côté … et voir un peu, sans craindre de briser quelques tabous au passage !

    Las, la croisade n’était le fait que d’un seul petit homme et l’affaire se transforma en une opération douteuse de promotion de la "droite décomplexée ! " , pour dégénérer en une exécution d’un sympathique cadavre à liquider : Mai68 … !

    Pour compléter cette reconstruction sémantique petit bonhomme aura affronté tout seul les grands philosophes du millénaire en la personne de M. Onfray, résolu le problème moral de la colonisation, de la condition et la nationalité de la femme battue qui dépose une main courante, de la place de la France dans l’histoire , et du nazisme : c’est pas moi c’est l’autre.

    Par la même occasion il aura débité un nombre incommensurable d’ inprudentes platitudes douteuses et réversibles à l’infini qui ont fait l’objet de plaidoiries vibrantes par le passionné Koz!

    Mais je m’égare et prend votre précieux temps.

    Brisons là ! Non seulement Sarko a raté … faute de vrais relais (Il n’y a qu’un seul Koz) , faute d’avoir voulu tout faire, tout seul, mais à force de se découvrir imprudemment, il s’est à présent lui même empêtré dans une parti de son piege . Pris, précisemment, dans quelques raies du filet qu’il dénonçait .
    La gauche décomplexée n’est pas encore là mais, çà et là ses mercenaires ses pirates , ses franc-tireurs et ses snipers sont en escarmouche . Et font déjà mouche. Et les ectoplasmes de Mai68, ayant trouvé la faille, vont à présent crucifier quotidiennement chacune de ses phrases, chacun de ses tics, chacun de ses pas.

    "Qui y resisterait ?" . Comme dirait Carla au Bon Marché.
    Et lorsqu’il sera vidé complètement de sa substance et momifié, l’apitoiement méprisant viendra couronner le tout.

    C’est bête hein ?

    PS/ Pardon, H16 de n’être pas dans le sujet imposé.

  29. Ozenfant

    @Oppossum,

    Les avis contradictoires (dans un blog), sont plus nourissant que les avis favorables, et celà me plairaît que tu écrives des textes à l’électron libre !

    @H16,
    Ce n’est pas parce que mon avis, (qui représente en gros celui des gens qui ont géré de PMI) n’est pas conforme à la norme, que je n’apprécie pas ton blog.

  30. Oppossum

    @ Oz . Oui,je vais aller voir un peu mieux avant d’hiberner un tantinet . Mais je suis trop fantasque et je manque de fond. Souvent je ne réagit que lorsque je sens une ligne de faille dans une construction qui me plait. Et puis il faudrait du temps .
    Comme dit Poliblog, c’est du boulot ! Et comme lui, je me demande si l’ Etat ne devrait pas nous rémunérer pour cette activité … (Elle est pas belle cette idée ?. Ca devrait plaire à H16)

  31. @oppossum : se faire subventionner par l’état pour blogger ? Hmmiam, des subventions !

    @ozenfant : effectivement, la vérité se trouve, bien souvent, dans la mesure. Mais force est de constater qu’il faut réclamer le maximum, l’absence totale d’état, pour espérer avoir, un jour, un état moins fort. Pour le moment, la barre est en effet si fort coincée sur “Collectivisme : Toute !” que faire dans la demie-mesure ou la petite touche artistique ne servirait à rien, j’en ai bien peur.

  32. Ozenfant

    H16,
    Dans l’absolu, je suis d’accord avec vous étant un entrepreneur libéral partisan de la flex-sécurité, mais dans la crise d’aujourd’hui, sans étatisme, la Bear Stearns aux USA (bientôt) et la Northern Rock en G.B. (déjà), fermeraient leurs portes si elles n’étaient pas en voie de nationalisation (directe ou déguisée), privant des dizaines de milliers d’épargnants de leur pécule et risquant de provoquer une panique monstre dans la bulle financière !
    Mais si pour vous la ruine des épargnants est un mal nécessaire prouvant que dans l’économie de marché, tout baigne…. Alors évidemment tout étant le contraire de rien et vice versa, on peut constater comme disait Beaumarchais que: "Feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce qu’on ignore, d’entendre ce qu’on ne comprend pas, de ne pas voir ce qu’on entend…, voilà toute la politique."

    Mais la réalité du patron-actionnaire n’est pas aussi fumeuse, quand il faut qu’il signe un chèque de TAXES au Trésor Public DEUX fois plus important quand il embauche que quand il fait des bénéfices pour s’acheter un coupé 4 portes CLS 500 Mercedes:
    On peut le comprendre de préférer la caisse de luxe à l’emploi !

  33. Ce que je disais, c’est que l’ampleur des dégâts sur les milliers d’épargnants serait d’autant moins forte que l’état n’aurait pas participé à son grossissement artificiel en mettant ses gros doigts maladroits dans la délicate mécanique du crédit et des réserves fractionnaires par exemple.

    L’état est cette merveilleuse machine dont on ne peut plus se passer pour réparer de travers les problèmes qu’on n’aurait jamais eus si on ne l’avait pas utilisé en premier lieu.

    En clair : l’état doit évidemment intervenir, puisqu’on a absolument tout fait pour qu’il en soit ainsi ! Toute autre possibilité (i.e. sans intervention étatique) serait meilleure sur le long terme et assainirait franchement la situation, mais plus personne n’est prêt à prendre ses responsabilité, depuis l’épargnant, électeur et contribuable jusqu’au politique.

  34. Ozenfant

    H16,
    N’ayant pas d’à prioris, je veux bien essayer de vous croire, mais dans la crise de sub-primes, le fait que les Sté de crédits aient essayées d’ecroquer les emprunteurs pauvres en augmentant de + en + les agios, a tout à voir (autant que je sache) dans le "cassage de gueule" de ce mauvais produit financier…. pas l’état US. Ou bien ?

  35. Et oui, j’ai un travail et des fois, je suis pris 😉 –

    La crise des subprimes n’est pas lié en premier lieu à l’augmentation des agios (?) ou à l’augmentation des taux d’intérêts (qui, par contrat, sont variables ce qui est très dangereux quand la situation se détériore). Elle est liée à l’obligation imposée par l’état de fournir tout de même des facilités de crédits à des gens qui n’ont pas les capacités stricto sensu de rembourser (ou à condition de prises de risques importantes) ; elle est liée aussi à l’obligation pour les promoteurs de respecter le zoning (droit ou non totalement arbitraire de construire dans certaines zones), certains aspects d’urbanismes, certaines normes et paperasseries administratives qui rendent la procédure de construction et de vente immobilière lourde et complexe ce qui se traduit par des coûts élevés et l’obligation de passer par des emprunts. C’est aussi l’état qui est responsable de l’insécurité législative sur le plan fiscal par exemple (un investissement locatif un jour peut ne plus être fiscalement intéressant quelques années après), etc, etc, etc… Et après, on parlera du marché de l’immobilier comme étant libre.

    D’ailleurs, si le marché était le principal responsable, les banquiers auraient bien vite flairé la bonne idée et l’auraient reproduit à volo sur tous les pays de la planète. Or, les subprimes, c’est un produit spécifiquement américain…

  36. Polydamas

    Sur le sujet du vol 173, il faut lire le bouquin "les Décisions absurdes" de Christian Morel, qui retrace, au travers d’exemples ordinaires et extraordinaires (Challenger, notamment) la capacité tout à fait rationnelle à prendre les décisions les plus absurdes qui soient.

    C’est un livre tout à fait passionnant.

  37. Fredo

    Je confirme les recommandations de Polydamas. En lisant le sujet sur le vol 173 j’ai de suite pensé au célèbre livre "Les Décisions absurdes" récompensé par le prix L’Expansion. Il passe au crible de plusieurs approches toute une série de faits divers pour montrer comment non seulement on peut faire des erreurs, mais pire encore persister dans celles-ci jusqu’à parfois la catastrophe ou simplement des effets contre-productifs.

    Dans le même registre je pense nécessairement à ce que Paul Watzlawick baptisait les Ultrasolutions qui finissent par se débarrasser du problème et de… tout le reste ; comme il aimait à le rappeler par le proverbe de carabin "opération réussie, patient décédé". Puisant dans des domaines aussi divers que la psychothérapie, la littérature, les dystopies imaginaires, l’histoire, on découvre et comprend comment agissent les mécanismes totalitaires que parfois les politiques mettent en place y compris (et souvent même à cause de) en voulant faire le bien des autres.

    On peut rassembler les ultrasolutions en 3 grandes catégories : les paradoxes logico-mathématiques, les syndromes d’utopie et les terribles simplifications. Le vol 173 semble relever de la première, sous le paradoxe typique et courant du "faire plus de la même chose". A trop se concentrer sur une chose, pourtant relevant de la sécurité, on en est venu à en "oublier" une autre. L’arbre qui cache la forêt, s’enfermer dans un cadre… quand la solution est d’aller voir dans la marge.

    Sue le plan économico-politique c’est bien ce que je crains. Que nos "dirigeants" n’aient une vue qu’à court-terme.

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