Les clowns au pouvoir

C’est la panique ! le Grand Cirque Maxime Pipeau est au regret de vous annoncer l’annulation des séances à venir. Les clowns se sont enfuis. Une enquête est en cours pour déterminer où ils se sont cachés, mais un certain nombre d’éléments pointent tous dans la même direction : il semble qu’on puisse facilement les retrouver parmi les membres des gouvernements des pays les plus riches de la planète…

Attention, cependant : ne vous y trompez pas. Jadis, le clown était coloré, habillé de riches costumes bigarrés, et parcourait la scène avec force moulinets et moult jappements joyeux que sa condition de comique lui imposait. Faisant rire les petits et les grands, le clown apportait la fantaisie et, bien souvent, un peu de poésie dans les spectacles cadencés et lumineux de cirques prestigieux.

De nos jours, le clown est beaucoup plus passe-partout, s’habille avec des costumes sombres (parfois un peu mal taillés, certes, mais sans plus), et arbore un air grave, préoccupé pour ne pas dire sombre ou triste. C’est une des raisons pour laquelle on le prend pour quelqu’un d’important. D’ailleurs, certains clowns entrent en politique et se font élire grâce à leur beau costume sobre.

Heureusement, derrière ce costume, le clown est toujours vivace. Parce que lorsqu’on voit ce qui se passe actuellement, il faut bien parler de clowneries, et à un niveau jamais vu !

Avant de poursuivre, rappelons que le clown est drôle par son constant décalage entre ce qu’il tente de faire et ce qu’il obtient : Gaston Lagaffe chatoyant et bigarré, drapé dans l’absurde et les résultats foireux, il agit généralement avec emphase, empressement ou précipitation, et semble soit faire fi des lois les plus élémentaires de la physique, soit manque d’un bon sens qu’on sait pourtant partagé par beaucoup dans le monde réel.

Et pour en revenir à ce qu’on observe actuellement, conformément à la définition ci-dessus, le consternant se dispute bien à l’absurde : alors que la dette de l’Etat Français, qui jusqu’à présent voyageait dans les confins du système solaire, vient de rentrer dans l’espace insondable et intersidéral des dettes cosmiques, en pleine accélération, nos dirigeants, parmi lesquels se sont donc manifestement glissés des clowns de Maxime Pipeau en goguette, décident d’ajouter quelques centaines de milliards d’euros à l’imposant vaisseau amiral de la Catastrophe Française.

Mieux : dans un touchant concours de quéquettes gouvernementales, tous les dirigeants clowns de l’Eurogroupe ont décidé de répondre un gros “Chiche” au plan Paulson américain. Eh oui : si Bush et sa clique sont capables de conneries abyssales, on peut toujours compter sur le président en exercice du Conseil Européen pour relever le défi ; à ce petit jeu, le Bureau International des Poids et Mesure devrait d’ailleurs envisager sérieusement de mettre Kerviel sous plastique pour conserver un étalon pratique de jauge des prochains plans. Plaçant le Kerviel (symbole Kv) à 5 000 000 000 d’euros, on pourrait enfin appréhender les sommes que les états sont en train de nous balancer à la figure haineusement, au travers de journaux télévisés de plus en plus déconnectés de tout sérieux journalistique. Ainsi, 1 500 000 000 000 € pourrait s’écrire 300 Kv, et un Paulson (symbole Ps) serait équivalent à 140 Kv. Ce serait plus pratique.


Mon plan européen, c’est le plus gros, nananère.

Evidemment, et comme pour toute opération de clowns dignes de ce nom, le résultat ne se fait pas attendre et … ça foire ! Super plan, mais les Bourses s’en fichent. Le CAC a, ce jour (14/10/08), clôt sur un +2.75%, mais déjà se profile la suite de la dégringolade enclenchée la semaine dernière : le Nasdaq et le DowJones continuent à tester l’existence de lumière dans la cave, les parkings et les sous-sols techniques. Pour le moment, la lumière n’est pas encore trouvée, mais on est certains qu’avec 12 ou 13 Ps d’investissements, on devrait la découvrir.

Et comme un bon numéro de clown est toujours basé sur le rebondissement, notre Présiclown a utilisé son super-pouvoir “J’Analyse La Crise”. C’est l’inverse du sens extralucide de Spiderman qui lui permet de sentir le danger approcher : le super-pouvoir de notre Présiclown lui permet d’occulter complètement tout danger et de le lui faire prendre pour d’inoffensives billevesées. Prenons le Crédit : c’est l’origine de la crise, en premier lieu. Par l’accroissement historique de la facilité de crédit, on a transformé une bulle au départ technologique (2001) en monstre planétaire visqueux à côté duquel le Réchauffement Changement Refroidissement Climatique ou le Chat Spatial Géant Rose font figure d’amuse-gueule pour têtard sous-développé. Eh bien grâce à son super-pouvoir, notre héros en plastique a réussi le tour de force de demander aux banques de … relancer le crédit, bien sûr.

En somme, le Présiclown joue avec le féroce animal, dont la cage vient de s’ouvrir, et préconise … de lui tirer la queue un bon coup, histoire de le dompter. La méthode est originale. Dans le monde réel des gens qui bossent, elle est déconseillée : à la fin, on perd sa crédibilité, et on se retrouve en slip dans les boudoirs à la moquette épaisse et aux ors rutilants de la République.

Non, franchement, il n’y aura rien à attendre de ces gens-là. Manifestement complètement dépassés par le phénomène qu’ils ont eux-même créés (il suffit pour s’en convaincre de voir les structures de Fannie Mae, Freddie Mac, du Community Reinvestment Act, entre autres). Ils s’agitent pour essayer, avec leurs petits bras de clowns, de “redonner de la confiance” au système. Car dans leur monde merveilleux où on s’amuse, on rit, il y a des méchants et des gentils, la confiance est un produit standard, qui est patiemment stocké par des marmottes dans du papier d’alu, dans d’immenses caisses en bois précieux qu’il suffit d’ouvrir pour en distribuer dès lors qu’on en a besoin. Dans ce délire, la marmotte est finalement ce qu’il y a de plus tangible…

Et pour restaurer cette confiance, au-delà des moulinets verbaux et des triples saltos carpés financiers, il existe aussi le paradigme du changement de règles en cours de jeu. A la suite, notamment, des scandales d’Enron ou de Worldcom, la finance s’était bien décidée, promis juré craché, d’utiliser des règles qui rendraient transparent les comptes des entreprises côtés. Étaient nées les normes IFRS et IAS. Manque de pot, ces normes, en cours d’applications, risquent de faire apparaître la vérité – tout part en sucette – lorsque les entreprises publieront leurs chiffres trimestriels.

La soluce est donc toute trouvée : on change les règles.

Evidemment, après ce genre de tours de passe passe, ces clowneries pitoyables entre étatistes, faux-monnayeurs et bandits de grand chemins, il se trouvera toujours plusieurs rigolos pour dénoncer l’ultra-néo-libéralisme croqueur d’ouvriers. Bah oui : plus l’état intervient, plus c’est libéral. Pour créer la bulle, et pour la dégonfler. C’est bien connu…

Ce pays, franchement, je vous le dis, il est foutu.

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Commentaires31

  1. pp

    Est ce que ça veut dire que tu es d’accord avec l’idée d’une mise en règlement judiciaire plutôt que ce scandaleux sauvetage ?

    Mise en liquidation des banques et institutions fautives ? Oui. Cela fera très mal pendant 6 mois, mais une fois sortis, la situation est nettement apurée. Là, on a choisi le ventre mou du consensus cachotier, qui va nous faire une déflation et une récession qui vont durer des années et des années.

  2. Jesrad

    Liquidation judiciaire de l’état ? Moi, je suis pour. Et je veux aussi un poney en prime.

    Bon, soit-dit en passant, je me rends soudain compte que "libertarien" n’est rien de plus qu’un qualificatif artificiel inventé au cours des dernières décennies pour redéfinir "normal" ou "de bon sens", afin de circonscrire et enfermer tous ces obstacles gênants que sont la morale, l’honnêteté, la raison, la responsabilité et le jugement personnel qui bloquent le développement du pouvoir à l’échelle mondiale ; et qu’en fait tous les autres, non-libertariens, sont bel et bien des tarés de fascistes, cliniquement mabouls et éthiquement criminels, desquels toute personne sensée (donc libertarienne d’après la nouvelle nomenclature) devrait garder ses distances.

    J’exagère à peine. Ce pays est foutu, ça ne l’empêche d’être terrifiant de folie dangereuse. Un animal blessé, c’est un risque mortel.

  3. bureau du fond

    C’est pas seulement le pays qu’est foutu : c’est ce mode de vie, planétaire, inégalitaire, mercantile, rentable au maximum, etc.
    Tu sais que t’es bon, tout de même et malgré certains différents fondamentaux, h16 ? J’aurais ajouté que supprimer les 35h, à un moment où le retour de bâton du chômage ne fait plus de doute, et que profiter de l’onde de fond d’une méga crise économique à l’approche pour ouvrir les magasins le dimanche… Ca révèle pas mal de manque de discernement. Mais bon, ce n’est rien. T’as le rythme, le look, la tchatche, le groove… T’es groovy, men, yeah ! Ca balance sec et ça assèche bien les ineptes moiteurs politiciennes.

  4. gnarf

    Mouais, un peu facile de dire que l’intervention est le pire des maux. Entre les plans de sauvetage et l’effondrement de certaines banques pourries entrainant l’effondrement de banques saines et une panique bien plus importante, c’est le choix entre peste et cholera.

    Des banques qui n’ont jamais touche aux produits pourris US ont neanmoins des expositions non-negligeables avec les grandes banques menacees. Quand Lehman fait faillite, ma banque de depot bien geree (exposition aux subprimes: 2 millions d’euros une broutille) a perdu 250 millions d’euros. Et c’est la tout le probleme. Voila un arbre bizarre, dont les fruits pourris lorsqu’ils chutent entrainent tous les bons. Que faire? Ne rien faire?

    Personnellement, un coup je deteste le plan Paulson, un autre jour je me dis que c’est inevitable.

    Le plus marrant dans les mois a venir, ce sont les Francais qui croient dur comme fer que c’est le moment de remplacer le capitalisme par une alternative bien foireuse (ils n’ont pas saisi que les plans US et UK sont des interventions pragmatiques ponctuelles). Sarkozy va convoquer une assemblee extraordinaire planetaire pour reformer le capitalisme (comprendre repandre le modele Francais et le rendre encore plus etatique). Je vois qu’il y a un adepte dans le bureau du fond. Ils ne vont pas comprendre pourquoi on leur rit au nez.

  5. Arno

    Je suis desole d’en arriver a cette conclusion, mais ce blog n’a plus la verve qui me faisait tant rire quand je l’ai decouvert, a la grande epoque demaerd. Ceci-dit, il est comprehensible que l’atmosphere morose soit un frein a la creativite et l’inspiration. A quoi bon continuer a ecrire sur une situation ou un pays dont on sait depuis trop longtemps qu’il est foutu et qu’il va droit au mur?
    Je crois qu’il est temps pour moi de retourner a l’Action Humaine en dernier recours a ma recession mentale chronique.
    Les clowns ne me font plus rire.

  6. Arkh

    "Mwhahaha, il croit encore que les 35 heures baissent le chômage :D" Rhô que c’est méchant de se moquer des gens qui croient encore au travail-gâteau.

    Laissez les couler ! Que les banques coulent ! Que les états qui les soutiennent autant qu’ils sont soutenus coulent !
    Faillite aux pillards, voilà ce qui devrait arriver.

  7. Jesrad

    Eh ben moi, je trouve ça toujours très bon, j’apprécie sans réserve le ton, qu’il soit pince-sans-rire, faussement-abusé, entomolo-halluciné, ou terrifilare comme les derniers.

  8. pp

    Vous connaissez la meilleure ?

    Alan Greenspan qui a crée en 1987 les produits dérivés financiers qui nous amènent aujourd’hui à une bulle monstreuse de 2 millions de milliards de dollars qui ne peut rien faire d’autre qu’exploser, est aujourd’hui conseillé du gouvernement britannique !

    C’est lui l’auteur du plan de renflouement anglais, celui qui a servi de modèle à tout le monde.

    On croit rêver ! Les incompétents sont aux manettes !

    Il est je suppose conseiller (er) et non conseillé (é) 😉 – Bah… Je ne suis pas surpris. Quand on voit ce qu’il est advenu des ex-dirigeants du Crédit Lyonnais…

  9. sam_00

    Merci H16 pour ce billet qui redonne le sourire 🙂

    Il faut dire qu’en matière de clowns politiques ont est plutôt bien servis ces derniers temps!

    Il ne manquerait plus qu’une intervention super-sidérante du capitaine blâme pour "améliorer" la situation :p

    En tout cas, le cirque pipeau semble devoir jouer les prolongations … la bourse se re-re-re-effondre, il va donc falloir faire revenir en scène les contorsionnistes de la pensée et les magiciens illusionnistes pour faire apparaitre encore quelques 100aine de Kv.

    @pp :
    Charles Gave avait sorti en 2003 un livre intitulé : des lions menés par des ânes … la seule chose qui semble avoir changé depuis c’est que les ânes sont de plus en plus nombreux 😉

  10. bureau du fond

    ben moi, quitte à toucher le fond du ridicule, je serais plus pour les 20H que pour les 35h (il va de soi, sans réduction de salaire). Et dans ce cas, oui, j’ouvrirais les magasins le dimanche, parce qu’il y aurait des gens pour y aller.

    Une question bête aux gros cerveaux qui savent : si l’état prend des participations conséquentes dans les banques, ça veut dire que les banques appartiennent au peuple de même manière conséquente, non ? Donc que l’on reprend nos bourses en main ? Non ?

  11. sam_00

    @ bureau du fond

    Si en 20h de travail par semaine vous arrivez à rapporter l’équivalent de votre salaire mensuel + charges, alors aucun problème, je vous embauche immédiatement.
    Après c’est à vous de voir si vous préférez travailler comme un força pendant 20h ou bien à une allure plus cool pendant 40h … c’est un choix de vie.

    Et pour ce qui est des banques et de reprendre vos bourses, je ne vois pas en quoi actuellement votre bourse ne vous appartient pas?

  12. maurice b.

    Le role des gouvernements, dont celui de la France, est de redonner de la confiance .
    Non pas de la confiance dans les gouvernements car les gens gardent confiance pour ceux qu’ils ont élu (n’en déplaise à quelques anarchistes ) mais bien de la confiance dans les banques privées.

    Vous racontez n’importe quoi pour ternir l’image de la France et jaser sur les plans de mesures rindispensables prises par les responsables politiques.
    Alors que tous les états européens sont touchés y compris la Suisse qui n’est pas à l’abri.
    Donc vos pseudos diagnostics opposant les paradis fiscaux "libres" aux etats soit-disant anti-liberaux (comme la France) vont faire rire tous ceux qui liront vos inepties.

    source AFP jeudi 16/10/08
    Les mesures principales mises en place conjointement par le Conseil Fédéral (gouvernement), la Banque nationale suisse (BNS) et la Commission fédérale des Banques (CFB) concernent essentiellement la première banque suisse UBS, qui a vu ses clients retirer plus de 54 milliards d’euros d’actifs ces dernières semaines.

    "UBS est forte en terme de capital mais souffre d’un problème de confiance", a reconnu le gouverneur de la BNS, Jean-Pierre Roth

  13. Liberta

    C’est sûr la confiance des pigeons, ça aide pour le jeu de bonneteau, y compris évidemment dans ses applications actuelles à la banque moderne.

  14. bureau du fond

    h16, si t’aimes les clowns, tu devrais adorer ce que je viens de mettre en ligne, héhé.
    sam_00 : le pb de ta vision des choses, c’est qu’elle va droit dans le mur. Si tu crois encore que le monde va supporter longtemps des rythmes de travail complètement ineptes et une rentabilité maximale comme seul mode de vie, c’est que tu es publicitaire dans les années 80. Faut vivre dans son temps, en 2010-2012 disons, quand on regarderas les forçats de travail pour ce qu’ils sont : des forcats. La rentabilité du travail dépend de ce que tu appelles "rentabilité" et celle dont tu parles me semble digne de nos farouches traders, non ?
    Jesrad : peuple et gouvernement ? Le premier l’a dans le cul, le second la lui met. Et tous les deux s’en satisfont, pensant jouir de la meilleure des façons.

  15. naufrage

    Bureaudufond, ce que veut dire Sam c’est que tu peux pas demander de travailler 20h par semaine tout en gardant le même salaire. La richesse ne tombe pas du ciel elle vient de ton travail. Si tu produits moins tu gagneras moins.
    J’espère pas avoir à détailler, ça me semble assez logique…

  16. bureau du fond

    Bof, cette logique, moi… Je vois qu’on trouve des milliards pour sauver ce que l’on veut sauver, alors me dire maintenant que "l’argent ne tombe pas du ciel", je crois que c’est étrange. La logique a pris un peu de plomb dans la continuité, si tu veux mon avis.
    On parle de patrons qui se sont mis quelques centaines de milliads d’euros dans la poche en faisant évoluer la redistribution entre salariés et entreprise de 60%/40% à 70%/30%… Des proches collaborateurs de Sarkosi augmentés de 20% pendant que l’état se demande comment faire des économies… Président qui avait demandé une copieuse augmentation à l’assemblée, non ? Des sénateurs qui en avaient fait de même quelques anénes auparavant… Tu vois le fric, si tu veux bien te demander où il va, comment il est produit et à quoi il sert… Libre à toi de te dire que l’on ne peut rien faire. Outre ces 150 mds (environ, environ, pour la répartition des profits patrons/employés), la bourse vient de perdre combien de mds de $, d’€, etc ? Alors je crois qu’il faut arrêter avec ces conneries de "y’a pas d’argent". Y’a du fric quand on veut pour ce que l’on veut. Mais pas pour faire en sorte que les gens soit libérés du carcan économique qui les contraint dans la société. Quand on pressure le citoyen, tout autant en taxes qu’en bas salaires (c’est la même chose, faut se le mettre dans le crâne) on en tire de pauvres moutons effrayés par une crise financière qui n’aurait même pas du pas les toucher, pour la quelle ils vont payer et se porter garants, pour la faute d’autres, faite à leur dépend.
    Je serais un de ces petits porteurs floués, un de ceux qui n’ont à y perdre que quelques milliers d’euros, je me dirais qu’il y a là une occasion intéressante : vendre ! En masse !

  17. Jesrad

    "Je vois qu’on trouve des milliards pour sauver ce que l’on veut sauver"

    Pas de panique, vous aurez tout le loisir de constater la totale virtualité de ces milliards d’ici peu.

    "On parle de patrons qui se sont mis quelques centaines de milliads d’euros dans la poche"

    Si seulement. Mais même pas: ces centaines de milliards étaient eux aussi tout à fait virtuels. Dans le sens de: ils n’existent pas.

    "la redistribution entre salariés et entreprise de 60%/40% à 70%/30%"

    Ça n’a aucun sens. De toute façon tout est toujours payé sur la richesse produite.

  18. Jesrad

    "esprit de corps, sans doute"

    Votre conditionnement d’auto-justification marxiste est bien implanté: si un contradicteur se présente, il est forcément télécommandé par sa "conscience de classe" !

    Non, je suis pas patron, principalement parce que j’aime pas commander mais aussi parce que c’est un métier trop pénible et dangereux dans ce pays. Mon taf d’ouvrier spécialisé et mon complément d’artisan clandestin me conviennent bien mieux.

  19. bureau du fond

    C’est marrant, alors : même les petits ouvriers prennent aujourd’hui partie pour leurs chefs. Bientôt, ils manifesteront pour le retour des parachutes dorés.
    Tiens, c’était ça : « En 1984, la part des salaires représentait 70% de la valeur ajoutée. Elle est tombée à 60% en 1996 et est remontée autour de 63% aujourd’hui (2006). Actuellement 85% des profits sont redistribués sous forme de dividendes »
    L’auto-justificateur marxiste te salue, camarade.

  20. Jesrad

    C’est tout à fait normal que la part des salaires dans la valeur ajoutée varie, surtout quand on calcule cette valeur ajoutée en omettant pas mal de trucs qui, eux aussi, ont varié.

    Et quand on remplace les pourcentages par des montants absolus, un tout autre paysage apparaît: il n’y a pas eu de "transfert" de l’un à l’autre, mais simplement un décalage absolu en faveur… des prélèvements obligatoires.

    On peut se gargariser tant qu’on veut du "85% des profits partent en dividendes", ça ne change pas le fait que c’est simplement que les profits ont baissé, et pas que ces dividendes ont augmenté.

    Un exemple pour bien comprendre: imaginons un atelier avec 5 ouvriers et un gestionnaire/commercial/actionnaire.

    En 1980 il fait 1 miyion en CA, qui se divisent en 40% pour l’état, 35% pour les salaires, et sur les 25% de profits restants 10% en dividendes et 15% en réinvestissement.
    En 2000 il fait toujours 1 miyion de CA, dont 50% pour l’état, 35% pour les salaires, et sur les 15% de profits restants 10% en dividendes toujours, et 5% en réinvestissement.

    Magie des statistiques: la part des dividendes dans les profits est passée de 40% (10/25) à 67% (10/15) ! Les montants absolus, eux, n’ont pas changé…

    Bref, c’est toujours bon d’avoir des exemples concrets sous la main pour éviter de ses perdre dans les chiffres. Les enfumeurs ne sont pas où l’on croit.

  21. bureau du fond

    Voudrais-tu dire que la seule chose qui n’aïe pas, c’est la part que s’octroie l’état ? Ecoute, je suis ton raisonnement, mais j’ai tout de même l’impression que l’on n’est pas dans une période d’augmentation des prélèvements sur les bénéfices des entreprises (ni sur les gros salaires)… Bouclier fiscal, allègement de charges, zones franches, etc.
    Il y a tout de même un chiffre dans cet article du MD : « (…) il y a en gros 120 à 170 milliards d’euros qui ont ripé du travail vers le capital », calcule Jacky Fayolle, ancien directeur de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES).
    "120 à 170 mds €, du travail vers le capital." Y’a pas de pourcentage ici.
    Parle-moi en plus de l’augmentation du budget de l’état que financent les impôts, ok. Mais si tu remets ce chiffre-là en question, j’aimerais bien avoir d’autres références.

  22. Jesrad

    "Voudrais-tu dire que la seule chose qui n’aïe pas, c’est la part que s’octroie l’état ?"

    Précisément. J’aimerais pouvoir t’expliquer en une phrase simple toute l’élégance d’un marché libre dans la coordination spontanée (émergente) des actions des uns et des autres pour créer l’optimum de richesse pour tous avec une grande justice, mais ça dépasse mes capacités d’expression 🙁 Je ne peux que te conseiller la lecture de "L’action humaine" de Ludwig von Mises, ou à défaut "harmonies économiques" de Bastiat (ça se trouve sur le Web, c’est court et rigolo).

    "j’ai tout de même l’impression que l’on n’est pas dans une période d’augmentation des prélèvements sur les bénéfices des entreprises (ni sur les gros salaires)… Bouclier fiscal, allègement de charges, zones franches, etc."

    L’important n’est pas le taux d’imposition perçu, c’est le montant des dépenses qui compte, puisque le déficit n’est qu’un impôt différé et l’inflation monétaire un impôt très indirect, qui s’ajoutent l’un et l’autre aux prélèvements ; sans oublier la réglementation, cet impôt en nature…

    Force est de constater que les dépenses de l’état français (tout comme la quantité de réglementation, chiffrée en pages de textes légaux) n’ont pas cessé d’augmenter pendant des années, à la fois en montant absolu et en pourcentage du PIB.

    Et il n’y a pas eu de transfert de 120 à 170 milliards, ou alors quand ton voisin a une augmentation de salaire supérieure à la tienne, tu parles de "transfert" de ton salaire vers le sien ?

  23. Jesrad

    Ah si, un texte pour comprendre la coopération sociale que permet le marché: sur Google, chercher "socialisme stigmergique".

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