Le Retour de la Vengeance de la Dette

Petit parfum de poudre sur le continent européen… Alors que la presse s’excite sur les propos de campagne des uns et des autres, qu’on se tatouille d’un côté et de l’autre au sujet de vêtements plus ou moins couvrants, et qu’on s’apostrophe violemment sur des broutilles pré-électorales, le monde continue de tourner et les problèmes, non résolus, continuent de s’empirer. Tristement, tout se déroule comme prévu.

Cela fait quelques jours que cet article mûrit, doucement, et l’article de l’Hérétique, sur la Grèce, va me fournir une bonne introduction.

En gros et pour rappel, la Grèce a truandé ses comptes pour rentrer dans le club prétendument select de l’Euro, et, de déficits bidouillés en finances gouvernementales mal fichues, s’est retrouvée fort dépourvue lorsque la bisecriiiiise fut venue. J’évoquais d’ailleurs il n’y a pas si longtemps l’affaire en détail.

Et ce qui devait arriver, arriva : exactement comme prévu, les taux d’intérêts sur la dette grecque ont commencé à grimper, ainsi que tous les collatéraux associés. Panique à bord : comme la Grèce fait, justement, partie de la zone euro, une petite baffe sur la Grèce et c’est une bonne claque sur la devise.

C’est à ce moment que les comportements, notamment des gouvernements des différents pays de la zone, deviennent bigrement intéressants. En gros, nous avons deux grandes tendances : celle qui vise à trouver un remède rapide et de préférence efficace aux problèmes soulevés, à donner, en somme, des garanties que l’ensemble de l’édifice ne va pas s’effondrer, et, de l’autre côté, celle qui consiste à courir partout les bras en l’air, en cherchant un bouc émissaire histoire de pouvoir polariser les esprits.

Evidemment, ces deux grandes catégories de réactions sont déclinées dans tous les tons possibles, et parfois, les nuances pastelles de l’action des uns ne vaut pas beaucoup mieux que les teintes légères des agitations des autres.

Ainsi, au Portugal, on tente de présenter un budget d’austérité, avant de se rétracter bien vite et de repartir sur l’option Un Peu Plus De Dettes, SVP. Evidemment, cette judicieuse option provoque une augmentation des taux. Surprenant.

En Espagne, Zapatero a décidé de mettre le pays à la diète, de 50 milliards sur 3 ans. Et ça fait pas mal réfléchir, au point que tout le monde se demande comment les écarts constatés entre le Nord et le Sud de l’Europe ne vont pas finir par avoir raison de la monnaie unique…

Mais heureusement, certains ont trouvé la vraie raison qui explique ces tensions catastrophogènes : tout ça, c’est la fotozaméricains : les vilains joueraient la perte de l’Euro pour en retirer de noirs profits.

Ce qui me laisse perplexe, c’est comment certains (à commencer par Loïc Abadie, dont les derniers billets donnent d’intéressantes pistes de réflexion sur cette crise) avaient bien pu prévoir les félonies américaines, l’écartèlement provoqué par des spreads de plus en plus importants et les bricolages des gouvernements avant les nécessaires ajustements, tout ceci bien avant que le sujet même des CDS ou des différentiels de taux soit à la mode.

Peut-être, finalement, est-ce tout simplement parce que les comportements observés sur les marchés sont (oh !) la conséquence directe de l’impécuniosité lamentable de raisonnement de nos politiciens, et non la cause des problèmes que nous observons ?

Certes, il est probable que pas mal d’opérateurs, sachant parfaitement que l’augmentation des spreads est, à terme, insupportable, ont joué en utilisant cette information à leur profit. Mais c’est, finalement, la monnaie de la pièce des politiciens qui ont eu leur tour dans ce jeu de dupes : l’inflation, les bidouilles comptables pour cacher autant que possible les engagements futurs (et intenables) des états, les empilements de promesses plus stupides et démagogiques les unes que les autres, la collectivisation outrancière des risques par la distribution large et effrénée de monnaie de singe sous forme de dettes…

Oui, à n’en pas douter, certains se jouent la Chute de l’Empire Européen sur les marchés. Mais il s’agit, ni plus ni moins, que du comportement parfaitement prévisible (et prévu) des acteurs soumis à des informations données, et elles aussi, connues : où, exactement, fut la surprise lorsqu’on annonça que Dubaï avait des problèmes pour rembourser ? Pourquoi tant d’étonnement à découvrir que les états, à chier de la dette comme des gros pachydermes incontinents, finiraient un jour par s’enliser dans leur propre purin ?

On pleure maintenant, on tremble à l’idée que, finalement, le rêve s’arrête : non, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, et bientôt la France et l’Italie ne sont plus solvables. Alors effectivement, ça défrise tous ceux qui disaient que la dette, c’est du pipeau. Les Argentins doivent rire jaune.

A cette occasion, on nous ressort donc tous les marxistes poussiéreux à la Jorion ou Lordon, ou les kéynésiens plus ou moins honteux comme Krugman ou Stiglitz, et leurs solutions (allant du : “Relançons par la dette” à “Collectivisons les Banques, z’allez voir, c’est supayr“), déjà tentées, déjà foirées.

Par pudeur, je n’évoquerai pas en détail la fabuleuse vidéo de l’Argent Dette (v1 suivie de v2, celle dans laquelle il revient venger son frère mort au Vietnâm), dont l’empilement de contre-vérités et d’approximations économiques permet de capter les esprits impressionnables et, comme bien souvent, de désigner un bouc émissaire facile à fustiger. Jadis, on avait les remarques nauséabondes sur la finance cosmopolite apatride, maintenant, on a le méchanbanquier qui fait de la monnaie virtuelle. Bref.

Surtout, la question qui se pose maintenant n’est pas de savoir si les vilains traders veulent la peau de l’Euro, mais surtout, comment on fait pour se tirer de ce mauvais pas. En d’autres termes, faut-il aider la Grèce ? Bah en réalité, la question est surtout : en a-t-on les moyens ?

La réponse tombe comme un couperet : non.

En gros, soit on découvre (pouf, comme ça, sous un coin de table) une trentaine de milliards d’euros pour renflouer l’état hellénique, soit on demande à d’autres de le faire pour nous.

Dans la zone euro, on comprendra que trouver cette somme n’est pas exactement simple puisque, précisément, les sociales-démocraties se sont appliquées, sur les 30 dernières années, à ne surtout pas conserver de petit bas de laine en cas de difficulté. Avec des déficits consciencieusement cultivés, on n’est plus trop en fonds, là, voyez-vous.

Et pour ce qui est de l’international, demander au FMI de venir en aide à un pays de la zone Euro, ce serait exactement comme si la Californie faisait de même en pleine “zone dollar” : comme signal rassurant vers les investisseurs, je connais plus probant.

D’autant que cette “amusante” comparaison Grèce/Californie ne serait que ça s’il n’y avait pas, sur les Etats-Unis, les mêmes menaces, bien réelles, quant à la crédibilité de sa dette : malgré les petits ajustements d’Obama, les finances publiques américaines sont très préoccupantes, et les agences de notations pourraient le signifier par une dégradation du quasi-légendaire triple-A américain :

“Le projet de budget de l’administration Obama fait un premier pas vers un niveau de déficits supportable, mais il faudra aller plus loin pour que les Etats-Unis puissent conserver leur note Aaa, a déclaré mardi l’agence de notation Moody’s.”

L’avenir qui s’annonce n’est, en définitive, absolument pas rose. Oh, il ne s’agit pas ici de croire en la fin, pure et simple, de l’humanité, du capitalisme ou je ne sais quel autre rêve humide des collectivistes pour qui tout ceci est une preuve de la faillite de l’ultra-néo-libéralisme, au moment même où les démocraties socialistes n’ont jamais été aussi présentes.

Mais il est certain que pour sortir du gouffre dans lequel nous ont précipités des années d’incuries, il va falloir revoir légèrement les jolis schémas mentaux avec lesquels ont nous abreuve tant actuellement : il va devenir obligatoire de couper dans les dépenses étatiques, il va être nécessaire de revoir de fond en comble la providence obligatoire égalitariste, il sera indispensable de rendre aux individus la liberté de produire des richesses pour eux-même au lieu d’en imposer la distribution, avant même qu’elle fut produite, à tout le monde.

Je nous souhaite bon courage.

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Commentaires57

  1. Théo31

    “La réponse tombe comme un couperet : non.”

    Tout à fait. Chacun sa merde.

    Mais je vois déjà venir nos crevures politiciennes avec leurs gros sabots : si on aide pas la Grèce, ce pays va nous envoyer des hordes de plombiers helléniques ou des vendeurs de kebabs (si si, ça existe) défiant toute concurrence.

  2. Jesrad

    Tant mieux, comme ça au moins avec notre pouvoir d’achat grignoté on pourra encore plus ou moins manger et faire réparer les fuites, à défaut de tout le reste.

  3. René

    Une lueur d’espoir dans tout ce “merdier” : la Grèce, l’Espagne, le Portugal, la France (ne l’oublions pas dans la liste des faillis potentiels), et même la zone euro, ne sont pas des exceptions planétaires. La encore première économie mondiale est sur la même marche du podium, même si on le dit moins, et d’autres encore en pagaille en Occident. Ce sont les économies “émergeantes” qui sont seules capables de relever le gant, la Chine en tête. Et ça, le monde occidental ne peut pas l’accepter, ou du moins il ne peut accepter que ce soit la Chine qui “rachète” la dette, et donc qui exerce obligatoirement une hégémonie flagrante sur la marche du monde.

    C’est la seule chance que nous avons : la seule chance pour voir se réaliser une refonte globale du système monétaire international, et une remise à plat des économies mondiales. Ca ne veut pas dire que l’Europe ni l’Amérique du Nord resteront les maîtres du monde. Mais, au moins, elles éviteront une faillite, inévitable dans le système actuel…

    Et corolairement, il y a de fortes chances pour que la nouvelle donne les empêche de continuer à distribuer à leurs ouailles des richesses qu’elles ne produisent pas. Si j’étais bénéficiaire aujourd’hui du RSA, ou d’une de ces innombrables niches fiscales, je me ferais des cheveux blancs pour demain. Et c’est une très bonne chose !

    1. Mr T

      Excusez du peu mais c’est une grosse connerie ça “les pays émergents peuvent nous sauver”. En voici quelques raisons :

      Le poids des pays développés est beaucoup trop important et je vois mal en quoi soutenir des économies pleines de dettes insolvables et de malinvestissements peut s’avérer un bon plan pour qui que ce soit.

      Tous les pays souffrent des mêmes maux et ont leur flopée de problèmes bien plus graves que les notres pour certains. La Chine est en train de devenir une parfaite économie de bulle prête à éclater sitôt que les dépenses gargantuesques du gouvernement révèleront leur inefficacité et que la surcapacité du système de production deviendra criante (regarder l’évolution des cours boursiers au cour de l’année 2009 est à ce titre instructif : pas de doute on est en pleine bulle).

      Le système est interconnecté et quoiqu’il arrive, c’est tout le monde qui plonge en même temps. La survie des pays émergents est (était) la demande des pays développés, celle-ci s’évanouit ba paf ils sont tout autant dans la merde.

      La Chine et les autres pays émergents ne vont certainement pas se porter acheteurs de la dette dont ils cherchent avant tout à se débarrasser alors qu’ils réalisent que le piège dollar est en train de se refermer sur eux.

      Une refonte globale et une remise à plat -> de quoi parle-t-on au juste ? Une remise à plat est en effet nécessaire dans le sens où il faut rétablir les équilibres macro-économiques et crever les bulles, purger les mauvais investissements et les mauvaises entreprises, et pour éviter de retomber dans les mêmes travers en finir avec la dette publique et le contrôle centralisé de la monnaie.

      A mon avis la condition nécessaire à un commerce international basé sur la coopération des Etats et non sur la tromperie est une monnaie libre de toute manipulation (y compris d’une institution internationale). Dans tous les cas il ne faut pas se leurrer, une sortie de crise sera nécessairement dans la douleur mais plus on attend plus rude sera la chute. Il n’y a pas de raccourci pour sortir d’une dépression : la force d’une correction est toujours égale à celle du boom qui l’a précédé.

      Voilà pour mes 50 cents.

  4. Nick de Cusa

    The Economist nous rappelle quand même que l’Irlande a coupé les salaires de la fonction publique de 7%.

    C’est possible.

    Et c’est nécessaire. Pas encore suffisant, mais mieux que ce qu’on propose jusqu’ici.

    La France ayant deux fois plus de fonctionnaires (rapporté à la population) qu’une bonne sociale démocratie grassouillette comme les Pays Bas, on comprendra bien que quand je dis 7%, je ne parle que d’un tout petit premier pas, auquel de bien plus grands devront absolument succéder.

    1. do

      je suis fonctionnaire, je vis seule (logement et tout revient plus cher) et je suis d’accord avec ce que vous dites. Je préfèrerais qu’on m’enlève 10% et de même à tous les autres fonctionnaires, on est pas encore dans la misère noire (même si je travaille à temps partiel parce que à 100% je n’y arriverais pas), et entre faire des économies pour moi -peu, à vrai dire- sans seulement être sûre que les banques ne vont pas faire faillite, ou faire faire à l’état des économies qui permettent de ne pas s’effondrer, franchement, il n’y a pas photo. si on ne le fait pas, dans 2 ou 3 ans, on peut avoir une guerre civile, et là, ce sera pas 90%, ce sera rien du tout. et je ne parle même pas de ce que sera la vie des enfants et des jeunes.

      Le seul problème, c’est que si on donne 10% de nos salaires à l’état, ils vont d’abord tout se mettre dans la poche parce qu’ils ont super peur de plus avoir un tas de fric sur leurs comptes en suisse, et que quand ça rentre, il y a un appel d’air: ils récupèrent tout ce qu’ils peuvent. Il faudrait vraiment surveiller tout ça, et là non plus, je ne crois pas qu’on en ait les moyens.

      1. Le seul problème, c’est que si on donne 10% de nos salaires à l’état, ils vont d’abord tout se mettre dans la poche

        Voilà, exactement. De la même façon que les politiciens considèrent les contribuables et les citoyens comme de la piétaille et n’en ont pas confiance, nous n’avons pas confiance dans ceux qui nous gouvernent et tous les faits indiquent que nous avons raison. Ce genre de situations ne peut pas durer très longtemps…

    2. Mr T

      @Nick c’est exact mais vous oubliez qu’on est en France.

      Et en France, si au lieu de baisser les salaires on se contentait ne serait-ce que d’un gel, immédiatement le cortège de pleureuses syndicales, de grèves, de propos larmoyants sur la fin-du-modèle-social-fraônçais-et-des-acquis-sociaux-que-nos-ancêtres-se-sont-battus-pour, et tout le tralala.

      Si vous lisez l’actualité, une grande entreprise privée (qui fait de méchants profits en plus) refuse de céder à des revendications de hausse des salaires de 3 ou 4% -> ça suffit à lancer la machine infernale.

      Tant qu’il n’y aura aucune limite à la connerie des syndicats et des privilégiés, pour ne pas parler de la clique qui se maintient au pouvoir, il sera impossible d’entreprendre quoi que ce soit dans ce foutu pays.

  5. Théo31

    “Si j’étais bénéficiaire aujourd’hui du RSA…je me ferais des cheveux blancs pour demain.”

    Les retraités et ceux qui ont souscrit des assurances-vie (dont je suis) ont encore plus de soucis à se faire que les bénéficaires des minima sociaux : leurs économies et leur vie professionnelle vont s’évaporer avec l’effondrement planétaire du socialisme.

  6. Mr T

    Pour le coup de la vidéo sur l’argent-dette, je suis d’accord pour les approximations et les contre-vérités (la dernière partie est amusante pour les non-illettrés en économie).

    “Faire de la monnaie virtuelle” ne veut rien dire en soi dans un cadre de concurrence des monnaies (vous êtes libre d’accepter ou non une créance sur des biens/services émise par moi et d’y accorder la valeur que vous voulez) et qu’on se plante totalement de cible, le système actuel est inique parce qu’il perdure grâce aux lois en vigueur (de cours légal et cours forcé notamment) qui empêchent la généralisation de monnaies alternatives. En somme je trouve qu’il est critiqué à juste titre mais pas pour les bonnes raisons.

  7. ctidiault

    La dette que vous décriez n’existe que dans vos esprits étriqués.

    Ouesh ouesh cousin, on fait dans l’hallu collective ouesh ouesh trop kool man !

    L’impôt doit être levé et tout rentrera dans l’ordre, très vite.

    oui oui, encore de l’impôt, youpi ! chouette, voilà une vraie solution qui n’avait pas été envisagée ! youpiii !

    Vous ne voulez qu’une chose: atteindre le bouclier social par vos discours idéologiques. L’emprunt c’est une subvention déguisée; l’impôt c’est mieux, tout le monde en prend pour son grade.

    Ah zut & crotte, moi je suis ni pour l’emprunt, ni pour l’impôt. Je suis pour une dissolution de l’état dans ses propres conneries. Et je crois que ça va marcher. Bon, momo, on vous a reconnu !

    1. Théo31

      “L’impôt doit être levé”

      Il l’est déjà à 70% et des poussières sur les salaires des créateurs de richesses.

      Comme le maître des lieux, je suis contre l’impôt. Ca évite d’entretenir toutes les merdes qui traînent à l’UMPS.

      1. Mr T

        Pff, la dette est un produit des méchants idéologues bouffis pour réaliser leurs rêves de domination. Pour en sortir j’ai même une meilleure idée l’Etat a qu’à imprimer les euros dont il a besoin pour laver l’ardoise, et ensuite ça sera sUPaYr.

  8. OlivierAuber

    Bonne analyse, mais où est la porte de sortie?

    Je ne vois dans le billet et dans les commentaires que des “virer des fonctionnaires” ou des “supprimer les minimas sociaux”, bref : tuez-les tous! C’est sans compter qu’avant de trépasser, les virés et autres radiés, se feront un devoir d’aller égorger les survivants, que ceux-ci soient ou non barricadés derrière des triples barrières de sécurité.

    A mon humble avis, il y a un truc à méditer:
    http://appelpourlerevenudevie.org/

    1. Vous demandez “où est la porte de sortie ?”. Je vous réponds : y’a pas. Evidemment, ça change un peu du discours au mieux sur-optimiste (“on va trouver un truc”) ou du discours pas très rassurant (“ça va faire mal mais moyennant de gros efforts, tout rentrera dans l’ordre”). Ici, non : ça ne rentrera pas dans l’ordre et il faudra que ça devienne bien pire avant d’aller mieux.

      Ce qui va se passer ? Les politiciens vont devoir (dans le sens : n’auront pas le choix) se ranger à la pratique de la diète version maousse, passer du Youpi-Crédit au Triste-Epargne.

      1. Oppossùm

        Effectivement, on va vers un serrage de ceinture, parce que “Y’a pas”. D’ailleurs un ou deux crans seront supportables et supportés, le gaulois sait être bon enfant, les pieds dans la merde .

        Mais, il n’acceptera pas 3 crans et au delà, ni lui , ni les autres d’ailleurs !

        Il faut d’ailleurs avouer que l’européen moyen a , en gros, jusqu’à présent suivi depuis les années 70 le chemin que les élites et décideurs lui ont balisé.
        Bien sûr, cette bonne volonté n’est pas exempte de rouerie , de facilité, et de laisser-aller … mais enfin c’est comme cela que cela s’est passé …

        Et donc, il va arriver un moment où les gens n’accepteront plus les conséquences du 3ième cran , car quelque part un contrat sera alors rompu .
        Cela se traduira automatiquement par des évènements politiques ou géo-stratégico-monétaires menant à des répudiations de dettes sous des formes cachées ou violentes.

        Peut-être y perdra-t-on également beaucoup , difficile à dire, mais la montagne de dettes qu’on s’est créée à nous même n’ a aucun sens . Son remboursement n’en a pas non plus. Il ne s’agit là même plus d’un jugement de valeur.

    2. Hoho

      Vous savez, on peut réduire la dépense publique de moitié sans que le pays ne sombre dans le chaos !
      Je ne crois pas que des pays comme, par exemple, la Nouvelle-Zélande ou la Suisse soient des enfers sur terre où la population s’entre-tue…

      Le socialisme laisse des traces, mais si l’on regarde ce qui se passe à l’Est, on voit qu’il y a de l’espoir (sachant qu’eux reviennent de beaucoup plus loin).

      Quant à votre idée du “revenu de vie”, elle est bien gentille mais malheureusement les champs ne se cultivent pas tous seuls et les maisons ne tombent pas du ciel…

        1. Oooooooh, vite, une explication complète. Monsieur Auber, qu’est-ce que la monnaie. Je tiens à vous lire.

        2. Mr T

          J’ai jeté un oeil par curiosité et j’avoue que je ne comprends pas grand chose à ces élucubrations sur le “dividende universel” et la monnaie, mais le tout m’a l’air suffisamment alambiqué pour que ce soit à coup sûr un concept foireux propre à nourrir une armée de bureaucrates.

          Vous voulez une bonne théorie de la monnaie -> lisez les chapitres correspondants de l’Action Humaine.

      1. Oppossùm

        Sans prendre parti , car le revenu universel poserait à mon avis des problèmes de comportements qu’on mesure mal, il me semble que l’empilement de droits, aides, allocations etc nourrit déjà une petite armée de bureaucrates.
        Or si vous avez bien lu, ce revenu aurait l’ambition de se substituer à tout cela. Et certains défenseurs (minoritaires toutefois il me semble) de cette idée sont également, dans le même temps, contre toutes taxes , ce qui devrait vous plaire.

    3. Peter Schiff

      La maladie c’est la bulle de mal-investissement. Le traitement c’est la récession. Parfois le médicament a mauvais gout mais il faut l’avaler.

  9. Jean-Hub

    Je n’ai pas tout compris, mais je suis d’accord avec vous. D’ailleurs, ma mère disait la même chose au curé pas plus tard qu’hier.
    Bravo !

    1. Tutututut stop. Je veux votre avis, m’sieur Auber, votre explication, à vous, avec vos mots. C’est quoi, la monnaie, version OlivierAuber ?

        1. Hoho

          Socialiste, pas keynésien.
          En fait, c’est une forme d’universalisation de l’assistanat. Il me semble que les alter-libéraux d’Alternative Libérale défendent ce machin.

          1. En fait, le revenu de vie, s’il remplace purement et simplement tous (je dis bien tous) les bazars d’aides et de bidules trucs qui forment la gangue de connerie fiscale qui entoure le Français moyen, serait un réel bon en avant. Ce n’est pas libéral à proprement parler, mais ce serait tout de même mieux que le pullulement nécrosant des branches sociales d’aides ceci et des organismes de subvention cela. Ce serait aussi plus transparent.

            C’est un peu comme réclamer un impôt unique, flat tax, avec un taux unique et une méthode de calcul unique et simple : ce n’est pas libéral, mais c’est un mieux sur l’usine à gaz actuelle…

        2. Arkh

          A priori, flat tax + “revenu de vie” serait un truc de transition idéal.
          Le problème étant que ça dégage une bonne partie de l’usine à gaz fiscale : moins de personnel à employer et surtout, comme il devient plus dur de faire un redressement fiscal, moins de menaces pouvant être faites par l’état sur les entrepreneurs. Donc avant de voir une chose comme celle-ci acceptée, de l’eau aura coulé sous les ponts.

  10. Flak

    “Un euro créé pour un seul est un euro pris à tous. Un euro créé pour chacun est la seule création monétaire équitable”

    agreu?

    1. Mr T

      A chaud j’ai le sentiment qu’au mieux c’est un relent de l’utopie de la monnaie parfaitement neutre (qui par définition n’existe pas) et au pire un slogan d’une théorie farfelue toute pétrie de bonsentiman collectiviste tout caramel mou.

  11. Alex6

    A Mr.Auber, inutile d’avoir pondu un site pour compiler autant d’aneries. Quand a ensuite pretendre instruire les autres, c’est d’une rare pretention.
    Instaurer un “revenu de vie” (terme qui respire le concept foireux par ailleurs) ne changera rien au desastre qui arrivera comme consequence de la centralisation bancaire a la solde des politiques.
    Tant que les banques centrales existeront et que l’on ne reviendra pas progressivement a un systeme de banques libres, il n’y aura aucune solution qui ne preparera un autre crash.
    Avec les marches boursiers qui baissent, je sens que l’on va s’amuser aux prochaines emissions de dettes obligatoires… la France par exemple?

    1. OlivierAuber

      @Axel6: “…ne changera rien au desastre qui arrivera comme consequence de la centralisation bancaire a la solde des politiques”

      Il y a beaucoup de concurrence pour la position de comptable du désastre. En effet, c’est pas difficile, suffit de savoir compter les morts.

      @h16: “C’est un peu comme réclamer un impôt unique, flat tax, avec un taux unique et une méthode de calcul unique et simple”

      Je ne vous le fais pas dire 😉
      Par contre, vous dites que ça n’est “pas libéral”. C’est pas si sûr AMHA.

    2. Mr T

      “Avec les marches boursiers qui baissent, je sens que l’on va s’amuser aux prochaines emissions de dettes obligatoires… la France par exemple?”

      Avec un peu de bol les investisseurs seront suffisamment cons pour se réfugier en masse sur les obligations comme c’est arrivé au dernier krach. On peut raisonnablement penser que les choses seront un peu différentes cette fois, mais rien n’est sûr. 😀

  12. Nick de Cusa

    Dire que la flat tax n’est pas libérale quel qu’en soit le taux, c’est un peu poussé. Ne sommes nous pas tombé dans la confusion libéral / anarchiste?

    1. Mr T

      d’après sa description sur le forum liberaux.org l’auteur de ce blog est de tendance anarcap, cela explique sans doute ses positions que certains jugeront “extrêmes” 😛

      1. Flak

        c’est parce que la position minarchiste est sympa, mais l’etat a tendance a toujours gonfler.Donc meme avec une position minarchiste on risque de se retrouver avec un bon gros socialisme deux ou trois generations plus tard…

        Le revenu de vie c’est tres gentil comme idee, mais ca denote une certaine fixette sur les pauvres,tout a fait logique dans ce pays ou les medias sont absolument obsedes par des concepts socialistes, et ont absolument et completement oublie les principes economiques de base, plus enseignes depuis des lustres.

  13. Stéphane

    Je le dis depuis un moment: les Français et bien d’autres Européens vont vivre une époque intéressante. Je me réjouis de la contempler par-delà les frontières.

    Le plus amusant sera sans doute d’entendre, la faillite étant venue, les médias et les politiciens dégoiser sur le méchant capitalisme mangeur d’enfant à l’origine de la criiiiise… Peut-être pendra-t-on quelques banquiers au passage (conseil aux employés du secteur bancaire: laissez tomber la cravate).

    Mais que la cause soit comprise ou non, ou même acceptée ou non, les caisses seront vides de toute façon. C’est ça que les gens ne comprennent pas. On discute de faillite d’un pays avec eux et ils vous sortent des théories macroéconomiques à deux balles sorties par le premier intello venu, comme s’il suffisait de mettre des lunettes roses pour guérir d’un cancer…

    Je me rappelle je ne sais plus quel assistant de ministre qui disait dans un documentaire qu’en cas de gros problème financier, l’Etat français n’aurait, disons, qu’à vendre deux-trois statues du musée du Louvres et hop! La dette française serait compensée! Hilarant – et doublement, compte tenu des responsabilités que le type devait avoir.

    Il y a un moment où l’idéologie rencontre la réalité et là ça fait boum. Un gros boum.

  14. Hoho

    Exactement, Stéphane. A ce titre, il est intéressant de voir comment réagissent les dirigeants socialistes grecs : “c’est pas de notre faute”, “c’est une attaque des spéculateurs”, “mais comment est-ce possible ?”, etc. Ou des dirigeants européens qui déclarent de façon incantatoire que “l’euro est fort”, que c’est une attaque des spéculateurs américains ou anglo-saxons, etc.

    En fait, c’est un concept qui leur est étranger. Ils ne peuvent tout simplement pas concevoir que leur modèle ne fonctionne pas, et ce pour une raison simple : si c’était le cas, ils ne seraient pas socialistes.

    Il va se passer la même chose en France. Sarkozy et les autres, qu’ils soient de droite ou de gauche, ne peuvent rien imaginer comme solution (et ce, quelque soit le problème) qui ne vienne pas de l’État. Y compris le problème du “trop d’État” !

    1. maurice b.

      Les mesures qualifiée de “mesures d’austérité” annoncées “contre” les fonctionnaires par le gouvernement socialiste grec feront rire n’importe quel salarié du secteur privé tant elles sont insignifiantes

      ———-
      Plusieurs milliers de fonctionnaires ont manifesté mercredi dans les grandes villes de Grèce, lors d’une journée de grève contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement socialiste en réponse à la crise financière.

      Environ 5.000 membres de l’Adedy, le principal syndicat de la fonction publique, ont manifesté en fin de matinée au centre d’Athènes et environ 3.000 à Salonique.

      Les fonctionnaires protestent contre
      – le gel prévu des salaires,
      – la baisse annoncée de 10% des primes
      – la diminution de 30% des heures supplémentaires
      et
      -l’arrêt total des embauches en 2010, sauf dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la sécurité.

      http://www.liberation.fr/economie/0101618537-greves-et-manifestations-en-grece-contre-les-mesures-d-austerite

      1. Théo31

        Celles de Sarkozy sont inexistantes. A votre place maurice, je viendrai pas faire le malin avec un article sur les problèmes financiers de la Grèce.

  15. Flak

    “En fait, c’est un concept qui leur est étranger. Ils ne peuvent tout simplement pas concevoir que leur modèle ne fonctionne pas, et ce pour une raison simple : si c’était le cas, ils ne seraient pas socialistes.”

    http://www.washingtonexaminer.com/opinion/Recession-chugs-on_-except-in-government-83765597.html

    “Third, among the few sectors of the economy showing net employment growth over the past year is the federal government. The federal civil service is rapidly expanding as Obama increases the size of government, with 33,000 new positions being added in January alone. Only 9,000 of those new slots were for temporary census jobs. In other words, what we are seeing is good times for the public sector and the growing prospect of a continuing and perhaps even deepening recession for everybody else.

  16. Théo31

    « c’est pas de notre faute »

    Mais bien sûr, et ce sont les vilains spéculateurs qui lèvent des centaines de millions tous les jours sur les marchés obligataires pour expédier les affaires courantes et acheter des clientèles électorales. Ca mérite des pains dans la gueule tout ça.

  17. adnstep

    J’aimerais être une petite souris et savoir ce qui s’est dit et décidé pendant la réunion du G7 ce week-end.

  18. PERHOUANMICK

    le remise à zéro et les vraies hégémonies se feronr encore une fois par la guerre quand dans la ronde, un gros ne veut pas se faire enc….
    Les raisons de conflits armées, dont l’avenir péjoratif des profits industrielles, s’accumule …. vivement que les iraniens est leurs bombes ….

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