La politique, c’est la classe !

Chaque jour qui passe montre l’incroyable similarité entre le travail quotidien du politicien moyen et celui du dealer de crack. Mais l’occurrence d’élections permet aussi de pointer la différence saillante qui sépare les deux professions…

On savait déjà qu’entrer en politique représente à bien des égards un parcours fort similaire à celui de l’apprenti vendeur de drogues.

Dans les deux cas, en effet, il y a beaucoup de gens qui tentent, mais bien peu qui peuvent en vivre réellement.

De la même façon que la plupart des petits revendeurs de cracks, fort nombreux, sont obligés de vivre chez leurs parents parce qu’incapable d’être financièrement autonomes, la plupart des personnes qui s’engagent dans la vie politique n’y gagnent absolument rien (à part, peut-être, un rhume à distribuer, en plein mois de mars et sur des marchés venteux, des tracts baveux sous une pluie battante).

De la même façon qu’un petit dealer devra faire preuve de beaucoup d’abnégation et d’implication dans son travail, de la même façon qu’il devra gober moult couleuvres et développer un réseau d’accointances pour espérer grimper un jour dans la hiérarchie, un militant devra lui aussi en passer par ces différentes étapes pour atteindre un jour une position éligible sur une liste, fût-elle cantonale.

Et comme pour le dealer, le politicien en pleine croissance devra soigner ses clients et se tenir régulièrement au courant des différentes alliances de gang, faire attention à ne pas se retrouver entre deux feux croisés…

Dans les deux cas, il s’agira de récupérer de l’argent, avec la différence notable (mais pas essentielle dans ce qui nous occupe ici) que le dealer utilisera la force en dernier recours si le client refuse de payer après la came vendue, alors que le politicien, une fois élu, prendra l’argent de force avant que ses promesses de campagne soient remplies – étant entendu qu’évidemment, ne pas les réaliser permet de conserver l’argent et ne pas faire les dépenses correspondantes. Miam.

Ces efforts, dans les deux cas, sont récompensés de la même façon : jolies voitures, trophy-wife ou prostituées de luxe, champagne, vacances de rêve de plus en plus longues et bien sûr, un compte courant bien approvisionné (encore que le pouvoir permet d’éloigner assez vite les contingences matérielles).

Mais il existe cependant une grosse différence entre les deux “carrières” : elle se résume à un mot, “loyauté”.

Un dealer peut, bien sûr, être déloyal à son patron ou à son gang. Il peut nouer des alliances contre nature. Mais le risque encouru est, ni plus ni moins, la mort, ce qui oblige à soupeser attentivement les différentes options avant de faire le faux-pas fatal.

En politique, point de tergiversation : la trahison (des amis, des idéaux, des programmes) est une donnée génétique. Et au contraire du dealer qui se doit de fournir un fix régulier et de qualité suffisante à ses clients sous peine de fermer boutique, le politicien, lui, peut ouvertement se foutre de la gueule des gens qui votent pour lui, et – mieux encore – compter sur les électeurs pour pousser à la roue !

Il y a quelques mois, c’était l’Affaire Besson qui faisait les gorges chaudes des journalistes. Les différents transfuges d’un parti à l’autre se sont depuis succédés pour montrer de façon limpide qu’un camp, en politique, est surtout fait pour être trahi, d’autant plus qu’on pourra en retirer un profit personnel.

Mais avec les récentes régionales, on passe à nouveau par l’un de ces sommets habituels d’hypocrisie à côtés desquels les entourloupes entre gangs de dealers font figure de tactiques enfantines pour la suprématie dans le bac à sable local.

Je le demande aux militants ou sympathisants socialistes : comment pouvez-vous continuer à voter pour eux alors qu’il y a huit jours, Frêche ne valait pas mieux qu’une crotte (cris d’orfraie et sanctions à l’appui) et qu’à présent, Hollande et Moscovici, après Peillon, la bouche en coeur, appellent à voter pour lui ?

Où est la cohérence ?

De la même façon, pour les sympathisants écolos, comment pouvez-vous gober que le programme qui vous a été présenté, que vous avez adoubé de votre vote, sera respecté, même de loin, lorsque les candidats des listes que vous avez choisis vont se prostituer auprès des listes PS ou FdG ?

Bien sûr, c’est un grand classique !

Bien sûr, c’est toujours la même chose dans les élections à deux tours : ça carabistouille à qui mieux mieux entre le premier et le second !

Et bien sûr, vous saviez dès le départ qu’en réalité, Frêche serait soutenu par le PS même s’il vous file des boutons et bien sûr, vous saviez que dans la plupart des régions, on offrirait un joli strapontin, plus ou moins large, à 100.000€ par an net d’impôts aux candidats verts ou extrêmistes de la gauche qui accepteraient de fomenter avec les gagnants.

Et vous avez voté quand même !

Très concrètement, vous êtes donc parfaitement d’accord avec ces bidouilles ! Très pragmatiquement, un peu à la mode Staline faisant dézinguer Trotsky à coup de piolet, vous pourrez vous cacher derrière votre petit doigt républicain en disant : “On ne fait pas d’omelettes sans casser les œufs, pov’naïf ! Il faut bien, pour faire avancer l’agenda de ceux que je soutiens de mon petit vote humide, qu’on se compromette avec d’autres qui n’ont que quelques points communs, voire plus aucun, peu importe tant qu’ils me laissent une place près de la soupe !

Et de compromissions en compromissions, on arrivera bien à un monde meilleur, hein.

Democracy will come to you !

Mais ensuite, en toute cohérence, vous irez pleurnicher du manque de démocratie, du manque de représentativité des élus ou de l’abstention galopante.

Ouin ouin snif snif, les méchants citoyens ne vont plus veauter, ouin ouin snif snif, pourtant le veaute est un droit-mais-surtout-un-devoir citoyen en démocrassie ! Il faut que, toi aussi kamarade contribuable citoyen éco-responsable, tu participes à cet empilage de tartuferies pour que ceux qui y gagnent puissent prétendre à une certaine légitimité, voyons ! Il faut Voter Plus pour qu’ils Gagnent Plus !

Évidemment, du côté de la Drouate, si les bidouilles sont moins visibles, c’est parce que le gros parti a déjà tout gobé, qu’il a passé l’étape de non-représentativité ultime que le PS tente à son tours de franchir.

Parions que cela n’est que partie remise, une fois que l’UMP aura éclaté, on reprendra de plus belle !

Oui, vraiment, c’est évident : à faire comme des dealers, la loyauté en moins, la politique, c’est vraiment la classe ultime !

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Commentaires7

  1. Démocrate

    La liste de gauche «riche de sa diversité»… sans le Parti de Gauche

    Listes dép gauche ÉLECTIONS. Le parti socialiste, le parti radical de gauche, le front de gauche et Europe écologie ont donc trouvé un terrain d’entente. Les six listes départementales viennent d’être dévoilées à la presse (cliquer sur la photo). Selon les calculs basés sur les résultats de chacune des composantes (hors parti de gauche) au premier tour de scrutin, François Bonneau pilote désormais une liste de 77 membres comprenant 46 PS-PRG, 19 EE et 12 FG. Il vise 54 sièges dans la future assemblée en cas de probable victoire. Probable pour ne pas dire certaine. Les états majors, en off, avouent qu’ils en sont à espérer une victoire écrasante plutôt que relative. Ce que François Bonneau reconnaît à mi-mots: «Le résultat du premier tour ne compte pas selon l’UMP? Et bien que les électeurs viennent encore plus nombreux au second tour pour que ça compte vraiment». (Lire la suite…)

    Même son de cloche – avec un peu plus de prudence – du côté d’Europe écologie: «Si nous arrivions à faire comprendre aux abstentionnistes que l’enjeu est fondamental pour leur avenir, ce serait bon», a expliqué Jean Delavergne qui pense que «rien n’est joué, qu’il faut mobiliser pour le second tour».
    Marie-France Beaufils, représentante du parti communiste a appelé à «confirmer l’élan du premier tour» pour que le gouvernement «n’utilise pas le poids de l’abstention pour tenter de minimiser la sanction».

    Grand absent de ce second tour, donc: le parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon. «C’était un passage obligé», a tenté d’expliquer Marie-France Beaufils. Un point de vue que réfute Karin Fischer, deuxième de liste dans la Loiret au premier tour: «Le parti communiste n’a pas tenu ses engagements écrits», dénonce-t-elle. «L’accord portait sur le fait que le front de gauche obtienne huit candidats en position éligible. À partir de là, nous devions, le parti de gauche, avoir deux candidats. Le PC a assuré ses arrières sur notre dos. Nous sommes déçus par son attitude». Karin Fischer, qui affirme que «en l’absence du parti de gauche, les candidats communistes en Région Centre ne peuvent plus se prévaloir de l’appellation “Front de Gauche”, qui correspond à l’alliance PG, PCF et Gauche unitaire». assure que les militants «vont continuer à construire le parti de gauche afin qu’une telle situation ne se reproduise pas».

    Une série de meeting est programmée pour les prochains jours: mardi 16 mars à 19 heures à Bourges (salle des Fêtes de la Chancellerie), puis à Châteauroux à 20 h 30 (salle des Fêtes de Belle Isle). Le mercredi 17 mars à Blois à 19 heures (salle Dorgelès), puis à 20 h 30 à l’hôtel de ville de Tours. Le Jeudi 18 mars à Chartres à 19 heures (à préciser), puis à Saint-Jean-de-la-Ruelle à 20 h 30 (salle des Fêtes).

    Mourad Guichard

    http://www.libeorleans.fr/libe/2010/03/la-liste-de-gauche-riche-de-sa-diversit%C3%A9-sans-le-parti-de-gauche.html

    1. “confirmer l’élan du premier tour” – mon c… : en nombres absolus, le nombre d’électeur de tous les partis a chuté (tous), y compris FN. L’élan, il est vers la fuite.

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