Surprise ! Il n’y a rien de neuf !

Un politicien en France peut-il être autre chose que “normal” ? C’est une vraie question du dimanche qu’on peut se poser à la lecture de la presse politique du week-end en tenant compte de l’avalanche de problèmes qui s’approchent de la France et dont la classe politique n’a, semble-t-il, absolument rien à faire…

Finalement, la question n’est pas que rhétorique ; un politicien normal, en France, peut-il dépasser ses habitudes et oublier, un temps, de lancer des polémiques politico-politiciennes dont le sujet n’intéresse finalement qu’une petite clique de journalistes ?

On peut, très sincèrement, en douter : la récente joute entre les deux François (Hollande et Fillon) montre à quel point la vie politique française et les journalistes qui l’alimentent s’accommodent fort bien d’un premier ministre qui branche sans ciller son chamaillotron, et d’un candidat bien placé à la présidentielle qui se laisse aller à des remarques dont la pertinence dans la course à l’investiture suprême est plus que discutable.

En fait, on assiste ici à l’expression banale de ce que la politique française fait de plus standard : un politicien un peu falot, dont l’envergure se résume à avoir su restreindre ses entrées caloriques pendant quelques semaines, balance quelques bêtises moyennes, et un autre, jouant dans la même catégorie un peu terne, répond sur le même mode. La presse, quant à elle, humide d’émois mal contenus, relate bien vite toutes les petits phrases ainsi échangées.

On se demande exactement où est le fond du débat d’idée qu’on serait en droit d’attendre dans une course à la présidentielle.

Par exemple, quand seront abordées les questions relatives aux impôts, taxes et ponctions toujours plus lourdes ponctionnées sur les Français : à quoi servent-ils ? Les résultats attendus sont-ils là ? Compte-tenu de ce que la Grèce nous montre comme “exemple”, les dépenses engagées et les déficits récurrents et systématiques sont-ils réellement tenables ?

Evidemment, de ceci, pas un mot. Ni chez nos politiciens dont les clowneries n’amusent plus, ni chez les journalistes dont on pourrait attendre qu’ils redécouvrent les vertus d’un travail bien fait…

Cela dit, on comprend bien qu’il n’est pas de l’intérêt de nos clowns à roulettes de venir batailler sur le terrain glissant des vraies idées, des vrais problèmes français tant les solutions seront douloureuses à mettre en place : on a longuement travaillé le peuple au corps, pendant les trente dernières années, pour lui faire admettre que oui, un autre monde était possible, fait de gros chamalows mous, de protection sociale étendue, douillette et gratuite pour tous, tout le temps et à jamais, que le travail fatiguait trop pour être sérieusement tenté, que le futur serait forcément plus riant et plein d’égalités anciennes regagnées à coup de lois, et nouvelles gagnées à force de débats citoyens et de marches festives !

Avec toute cette préparation, il devient très difficile de prévenir maintenant ces mêmes Français que, oui, bon, ok, le futur attendra un peu, que pour ce qui est des cadeaux et des protections sociales, on allait être obligé de revoir les prétentions à la baisse et que pour le champagne et les escorts à gogo, bien que l’entraînement intensif continuel de nos élus pour tester les meilleurs coups leur ait permis d’atteindre un niveau olympique, la reproduction au reste de la population devra être repoussée à une date ultérieure…

… D’autant plus que, dans le même temps, ce qu’on devrait expliquer à tous (serrage de ceinture, les enfants), on ne semble pas du tout sur le chemin de se l’appliquer à soi-même : au détour d’un épuisant travail de la part d’une poignée de fonctionnaires de la Cour Régionale des Comptes, on apprend que beaucoup de nos élus conservent un tendre attachement aux facilités que leur offre la République, décidément toujours aussi large avec ceux qui la servent (nettement moins avec ceux qui la nourrissent, mais c’est un autre problème, hein).

Sacré Chevènement, va.Le rapport en question cite, parmi d’autres, un certain Jean-Pierre Chevènement, qui bénéficie ainsi d’un appartement social à un prix très compétitif, ce qui lui permet d’autant mieux de profiter de ses indemnités parlementaires (entre autres). Ce serait en effet dommage de gagner autant et de dépenser trop en loyer. Qu’on se rassure : il ne s’agit pas ici de taper sur ce vieux bonhomme déjà usé par les ans, le pouvoir et une vie protégée sous les ors d’une république en pleine décrépitude : ils sont nombreux qui, comme lui, n’hésitent absolument pas à profiter de la situation.

Car en réalité, si tous se comportent de la même façon, si tous se servent largement avant de fuir, murmurant in peto “Après moi, le déluge”, c’est que tous savent pertinemment que ce déluge aura lieu, que le désastre, auquel ils participent activement, ne pourra plus être évité.

Et pour donner le change, ceux qui ne peuvent pas encore fuir ouvertement se chamaillent sur des adjectifs, échangeant quelques aimables épithètes.

J’en ai un pour eux : criminel.

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Commentaires38

  1. Théo31

    A raison de 20 milliards de déficit et donc de 20 milliards d’endettement supplémentaire tous les mois, le montant attendu de l’exit tax (entre 100 et 200 millions/an) prête à sourire.

    Les Français ont les mongaulliens qu’ils méritent.

    1. lmae

      exit tax ?
      ah merde dis donc on m’a pas prévenu.

      Je me casse avant que ça entre en vigueur, et je sors tous mes avoirs en euros avant qu’il ne crève.

  2. Laurent

    Finalement, les salaires et tous les avantages directe ou indirecte que retirent les hommes politiques de l’exercice de leur fonction représentent peu de chose. Car finalement le plus dévastateur dans l’homme politique c’est quand il se décide à faire son travail. c’est à ce moment là que le compteur explose et que les milliard d’euros passe par la fenêtre ou sont enfourné dans la chaudière. je serais pour ma part heureux de doubler ou tripler ce montant à la condition que ces même hommes politiques s’engage à ne plus s’occuper de la France. Cela nous coûterais quoi? quelques centaines de millions d’euros tout au plus à mettre en regards des dizaines de milliards économisés. Ce serait l’investissement le plus rentables jamais effectué par des être humains!

    1. BugBreeder

      Pas faux, le meilleur exemple (forcément, c’est le seul) étant celui d’Alain Madelin, quand il a été promu (par inadvertance probablement puisque c’est un libéral) ministre de l’industrie (pas longtemps, je rassure tout de suite, c’était en France quand même) il s’est révélé le meilleur ministre de ces 40 dernières avec une mesure très peu orthodoxe : il a fait supprimer le budget de son ministère. Comme ça les fonctionnaires du ministère de l’industrie ont été pendant un moment payés à ne plus rien faire, au moins ils n’avaient plus de milliards à leur disposition à claquer inutilement pour faire survivre artificiellement des industries agonisantes, c’était encore ça qui coûtait le moins cher et faisait le moins de dégâts.

      1. valuebreak

        pas un bon exemple à mon avis, idem pour “la Belgique sans gouvernement qui s’en tire bien” ..
        parce que …
        quand une administration ne gère que l’existant …
        certes, ça coûte moins cher …
        mais si l’existant est un ramassis de conneries qui enfonce le pays, on ne fait que prolonger platement ledit ramassis … en attendant la cata finale …

        1. gem

          Tu sous-estimes grandement le Powa d’accumulation de nouvelles conneries. Version classique, c’est “les grenouilles qui voulaient un roi”, version moderne, c’est “vous vous plaignez des problèmes qu’on vous pose, mais attendez un peu de voir nos solutions…”.

  3. Laetitia

    Et rappelons qu’au passage, ils n’oublient pas de distribuer les privilèges aux acteurs pseudo-privés, qui, comme par enchantement, obtiennent toujours les gros marchés à des prix indécents.

  4. Tomrobo

    “on a longuement travaillé le peuple au corps, pendant les trente dernières années, pour lui faire admettre que oui, un autre monde était possible, fait de gros chamalows mous, de protection sociale étendue, douillette et gratuite pour tous, tout le temps et à jamais, que le travail fatiguait trop pour être sérieusement tenté”

    Pour prolonger cela, je vous suggère de relire ou lire, pour ceux qui ne connaitraient pas, “Baccalauréat et Socialisme” de Frédéric Bastiat publié en 1850. Disponible sur bastiat.org et Gallica de la BNF.
    http://bastiat.org/fr/baccalaureat_et_socialisme.html

    Il traite des racines du mal…
    Bonne lecture.

    Toujours d’une pertinence exemplaire H16!

  5. alex6

    “Exit tax”, mais c’est pas possible d’etre aussi con. Il va falloir qu’ils viennent me chercher armes aux poings pour me faire revenir dans ce pays de debiles.

      1. daredevil2007

        Info intéressante que j’avais laissé passer… Encore ce constructivisme à la noix! Ces politocards sont à tuer par leur bêtise sans nom… Et si tous ces exilés coupent les ponts avec la France que restera-t-il à ce pays?
        Cela prouve s’il était besoin qu’il est presque au bout du rouleau…

  6. Orangemax

    Tout à fait, les impôts sont trop lourds…pour les couches populaires et moyennes en particulier.
    Mais passé un certain niveau de richesse bizarrement le pourcentage qui part dans l’impôt sur ne revenu diminue.
    Notre système fiscal n’est pas progressif, il serait temps d’augmenter les impôts pour les plus riches et de diminuer les impôts indirects, la TVA est la 1ère source de revenus de l’Etat et nous ne nous en sortons pas.
    Plus juste c’est facile, c’est aussi plus efficace.
    Un impôt vraiment progressif, ce serait déjà pas mal.

    1. Théo31

      “Ce n’est pas en appauvrissant les riches qu’on enrichit les pauvres”. (P. Salin)

      1. poil

        maintenant que j’ai fini mon muffin je peux te dire pourquoi:
        les plus riches sont ceux qui possedent les bizness et les profils les plus aptes a investir. Si tu leur mets les impots les plus eleves, ils se cassent, parce qu’ils sont tres mobiles. Resultat tu perds un bizness, des emplois, et ce que tu ramasses avec ceux qui restent ne fait pas lourd compare au budget de l’etat.
        C’est pour ca que le systeme de l’impot est base sur le fait de faire payer les pauvres: ils sont plein plein. Donc en leur prenant un tout petit peu on ramasse un max.

        1. Eh oui. L’Etat est cette création cynique qui a parfaitement compris qu’il vaut mieux taxer 100 fois 10 euros à 1.000.000 de personnes qui gagnent 1000 euros (et qui rapporte donc un milliard) que taxer un bon gros million une fois à 10 personnes qui gagnent 10 millions (ce qui ne rapporte que 10 millions).

          Mais seuls les naïfs et les imbéciles ne voient pas (ou refusent de voir) que l’impôt ne fonctionne que comme ça, par construction.

          Evidemment, le vrai libéral veut la suppression de tous les impôts. Pas seulement ceux des riches. Le socialiste, lui, veut des impôts pour tous parce qu’en réclamant ceci, il a des chances d’être élu, de devenir riche, d’échapper à l’impôt lui-même et de faire exactement ce qu’il veut.

      1. Oui, j’ai vu ça. L’actualité est chargée ; le clown triste Barouin à l’Economie (lol x 1), Pécresse au budget (lol²), Joly qui rétame Hulot (lol³), la Grèce qui part en sucette (- lol), les otages qui reviennent mais pour lesquels il n’aura pas fallu payer de rançon, non non non (überlol) et enfin l’Europe qui s’agite pour ne pas trop augmenter la PAC et inventer une nouvelle taxe (+ snif – lol).

  7. Orangemax

    Les gens dont nous parlons peuvent parfaitement vivre avec des impôts plus lourds sans que leur train de vie soit affecté.
    Certains d’entre eux partiront à cause de ça, très peu d’ailleurs.
    Vous dites que les taxer fait fuir les très riches et qu’il faut donc arrêter car ils tiennent les cordons de la bourse.
    Dans ce cas-là le problème est autre, des gens tiennent un pays par les couilles?
    Il serait temps de penser à plus de démocratie dans l’entreprise et à une répartition juste des richesses.
    Les décisions d’un gouvernement ne doivent pas dépendre des caprices de groupes de pression.

    1. Vivre dans ce monde doit vous être fort compliqué vu que vous n’y entendez rien. Je comprends dès lors votre impérieux désir de tout régenter puisqu’il échappe totalement à votre esprit…

      1. Orangemax

        Ce n’est pas parce que je ne suis pas libertarien et que je ne vénère ni Rand ni Bastiat ni Hayek que je suis un troll.
        Je ne cherche pas à
        Vous n’êtes pas équipé pour. Ouste.

    2. Théo31

      “Les gens dont nous parlons peuvent parfaitement vivre avec des impôts plus lourds sans que leur train de vie soit affecté.”

      Vous n’en savez absolument rien. Si vous avez mis un million de côté pour créer une entreprise et que l’Etat décide de vous en prendre 25 %, pensez-vous que ça ne changera rien ? Croyez-vous que le gars qui s’était vu proposer un contrat de travail dans le cadre de cette entreprise ne sera affecté en rien du tout par cette ponction fiscale ?

      Il faudrait apprendre à réfléchir avant de venir jouer au troll.

      1. Orangemax

        Quand vous gagnez un million par mois, et qu’on vous en prend un quart, il vous reste 750000, si c’est la moitié 500000, si c’est 90% 100000.
        personne n’a besoin de 100000 par mois pour vivre confortablement.
        C’est de plus totalement illégitime de gagner des sommes folles, c’est de l’argent qui n’est pas investi dans l’entreprise.
        Et ne me parlez pas de propriété, un patron n’a aucun droit de propriété sur son entreprise à moins d’être le seul à y travailler, sans ses salariés l’entreprise ne pourrait croitre, et il n’est pas le seul à créer de la richesse.

        1. “personne n’a besoin de 100000 par mois pour vivre confortablement.”
          Ca, moi, Orangemax, je le sais, car je sais tout. Je suis omniscient.
          En toute modestie, hein.

          Trou du cul.

          Allez, zou, le troll, dehors.

      2. Orangemax

        Et pour finir de répondre à votre argument il suffirez ne pas (ou peu) taxer les petites et nouvelles entreprises, l’impôts progressif sur les sociétés est également nécessaire.

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