Ces autres réalités que le cas Thévenoud nous enseigne

On l’a amplement dit, ici, et ailleurs : le cas Thévenoud représente assez bien l’incroyable détachement de nos élus vis-à-vis des lois de la République, fiscales en particulier, et la capacité extraordinaire de ces membres des importants cénacles républicains à complètement oublier leurs devoirs citoyens dès lors qu’ils se savent protégés par leur statut. Mais ce n’est pas tout…

Soyons clairs : il faut tout de même une sacrée dose d’inconscience, de toupet, ou de “phobie administrative” pour oublier complètement de payer ses impôts. Le Cerfa du Trésor est, à n’en pas douter, assez rébarbatif, et les démarches administratives dans tout le pays sont de véritables abominations logiques et paperassières, on peut le dire sans craindre l’exagération. Mais apparemment, dès lors qu’on fricote avec l’Assemblée Nationale sur base pluri-quotidienne, les perspectives changent drastiquement.

phobie administrative

Et pas seulement au plan des facilités de paiement, mais aussi des mansuétudes de la justice au passage : l’oubli de Thévenoud lui coûtera de solides pénalités (en plus, de façon collatérale, de sa place au gouvernement et, probablement, aux prochaines élections), alors que pour un Français “normal” (i.e. pas élu, pas connu), c’est plutôt de la prison et des enquiquinements à n’en plus finir. On m’objectera (et j’en conviendrai aisément) qu’on ne peut pas, avec les quelques éléments fournis, comparer réellement les deux cas, mais tout de même, la clémence fiscale pour l’un et la prison pour l’autre ne laisse pas d’étonner un peu.

On pourrait aussi s’étendre (comme ce fut fait précédemment) sur ce détachement moral assez exceptionnel qu’il convient d’avoir pour accepter un poste de ministre alors qu’on se sait pertinemment en délicatesse avec les impôts. De ce point de vue, on ne peut aussi s’empêcher une petite réflexion, un tantinet consternée, sur l’absence ou la grande légèreté de l’examen préalable à l’embauche d’un ministre qui devrait être minutieux pour éviter ce genre de péripéties au sein du gouvernement. On aurait pu croire, ainsi, que l’affaire Cahuzac aurait servi de leçon, mais à l’évidence, … non.

Et comme d’autres encore, on pourrait revenir à loisir sur le poste de l’épouse du député indélicat, chef de cabinet au sénat, et décortiquer le pouvoir de réseautage, les collusions et les connivences galopantes qui autorisent un népotisme institutionnel assez profond dans les institutions républicaines. Le monde politique français est décidément fort petit, les renvois d’ascenseurs nombreux, et les petits coups de mains familiaux devenus une norme que beaucoup trop semblent appliquer avec application.

Mais tout ces éléments ont été, je l’ai dit, largement débattus.

thevenoud irréprochable

Au-delà de ces évidences, un autre aspect mérite amplement d’être à nouveau exposé, encore et encore, pour que chaque citoyen comprenne bien les tenants et les aboutissants de ses propres décisions lorsqu’il glisse un bulletin dans une urne. En effet, si le cas Thévenoud démontre à loisir les grandes largesses que certains élus prennent avec les lois de la République, l’ensemble de l’affaire et la façon dont elle fut traitée, tant par les médias que par les politiciens eux-mêmes illustre à tous ce que la politique a de pire à montrer, de plus vil et de plus bas.

Oh, bien sûr, Thomas Thévenoud a été satellisé hors du gouvernement avec une impulsion amplement méritée devant l’ampleur de sa bourde, mais vous pouvez parier que la découverte de son passé fiscal n’a, absolument, rien de fortuit.

Bien sûr, on pourrait gloser ici sur sa proximité amicale et idéologique avec le Prince de la Frétillance, Arnaud Montebourg. À l’évidence, elle a dû jouer dans son aventure, et nettement en sa défaveur. Mais le fait est qu’à présent, après sa péripétie fiscale, la presse s’intéresse à ses déboires locatifs, informations en provenance directe du Canard Enchaîné, ce qui ne laisse aucun doute sur les jeux politiques qui se trament en coulisse, ce journal étant notoirement alimenté par les politiciens eux-mêmes lorsqu’ils veulent dézinguer l’un ou l’autre de leurs collègues, en toute tranquillité.

Oui, certes, on peut imaginer que la fuite provienne de la droite. Pari osé, mais compte tenu du nombre de casseroles que chacun des députés UMP trimballe régulièrement dans un concert tintinnabulant, le retour de bâton d’une telle fuite et d’une telle cabale de la droite contre un député PS serait probablement tout aussi dévastateur pour un parti en déshérence intellectuelle, sans chef, sans direction, sans substance et sans programme.

L’autre hypothèse, machiavélique mais bien plus probable, est que Thomas Thévenoud n’est lâché par nul autre que les siens, au premier rang desquels on trouvera bien sûr Manuel Valls et François Hollande. Par le truchement de Thévenoud, un proche de Montebourg, nos deux compères de fortune ont ici une excellente façon de bien se faire comprendre à tous ceux qui, l’esprit vaguement frondeur, seraient tentés par l’aventure en cow-boys de l’Assemblée. La proximité de cette sombre histoire avec le vote de confiance au gouvernement, les grognements entendus dans les couloirs de l’Assemblée, tout ceci sent bon la coïncidence commode.

Autrement dit, le député Thévenoud est devenu le morceau de barbaque sanglante offert aux médias pour faire comprendre à tous les petits députés picotés par les changements hebdomadaires de direction gouvernementale et le revirement centriste du gouvernement, que le moindre écart de conduite pourrait fort mal se terminer pour eux. Des dossiers existent. Des largesses furent prises, des oublis pratiques furent faits. Des fuites sur ces dossiers, ces largesses et ces oublis seraient possibles. Et si le message n’est pas assez clair, parions que Thévenoud sera même contraint à la démission de son poste (ce qui ne semble pas un prérequis au moment où ces lignes sont écrites).

Pour celui qui veut voir la politique telle qu’elle est et non telle qu’on nous la représente à longueur de campagne électorale, le cas Thévenoud illustre encore mieux que celui de Cahuzac la violence qui anime ces élus dont tout le processus de sélection, soi-disant démocratique, soi-disant issu d’une élection et d’un choix éclairé de citoyens ayant lu un programme politique, aboutit à faire émerger les pires sociopathes. Et si Cahuzac avait effectivement fraudé, il pensait pouvoir passer au travers grâce à ses connaissances. Malheureusement, l’affaire, une fois fuitée en place publique, fut trop grosse à étouffer. La gêne visible de l’Exécutif à se débarrasser de l’encombrant fardeau témoigne amplement de l’ampleur du problème. En revanche, pour Thévenoud, la violence avec laquelle il a été lâché est d’autant plus visible qu’il aurait été très simple d’éviter une telle guignolade. Bercy, après tout, est totalement aux ordres du gouvernement et aurait largement pu oublier le dossier du contribuable oublieux. Il n’en a rien été, ce fut même pire. Ce n’est pas un hasard.

Et au passage, non, le mot sociopathe n’est pas trop fort : de Hollande à Valls, dans les rangs de l’UMP autant que dans ceux du PS et, de façon générale de toutes les autres formations politiques, ces gens ont été choisis pour leur capacité inouïe à bobarder, à contourner la vérité, à utiliser le déni comme bouclier psychologique indéboulonnable. Ils sont arrivés là où ils sont non parce qu’ils ont démontré leur capacité à gérer un pays, mais bien pour avoir été plus féroces, plus méchants, plus industrieux en coulisse, plus machiavéliques, plus fourbes et retors que leurs adversaires. Ils sont là parce qu’ils ont survécu, ce qui fait d’eux non des héros, mais les pires magouilleurs, les pires comploteurs, les traitres les plus veules. Ceux que nous voyons émerger actuellement sont le résultat d’une sélection cancéreuse et perverse qui aura permis de filtrer et ne conserver que ceux qui sont, justement, prêts à tout pour arriver à leur place, des raclures qui n’hésiteront pas à griller un homme et sa famille pour aboutir à leurs fins. Ne vous méprenez pas : Thévenoud mérite amplement le sort qu’il subit, et ceux que les élus auront rôtis dans leurs jeux politiciens sont aussi dépourvus de la moindre moralité qu’eux-mêmes. Mais cette effarante réalité, cette égalité lamentable dans la bassesse et l’immoralité ne rend absolument pas ce qu’ils font plus juste ou légitime.

Et l’“affaire Thévenoud” nous rappelle ce fait avec force : ce sont bien ces sociopathes prêts à tout pour le pouvoir, pire compris, que vous élisez.

La prochaine fois qu’on vous parle de vote, rappelez-vous tous les Thévenoud, tous les petits requins qui furent déchiquetés par les gros au motif d’un intérêt (individuel ou de parti) supérieur à eux, sans état d’âme, et, jamais ô grand jamais, pour l’intérêt du pays ou de ses citoyens, complètement oubliés dans ces jeux morbides.

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Commentaires328

  1. max

    L’académie de médecine vient d’annoncer la découverte d’un nouveau virus provoquant des crises d’épilepsie devant des formulaires, symptôme de la maladie de Thévenoud.

    1. Higgins

      La maladie de Thévenoud: grande cause nationale (peut être mondiale si l’OMS le veut) 2015. Au programme un Thévenoudthon sur Rance 2: 24 heures pour amasser de l’argent afin d’aider les parlementaires nécessiteux à payer leurs impôts. De nombreux artistes de gauche se sont proposés pour animer la soirée (en direct de Berne, Suisse).

      1. Quiet Desperation

        Le syndrome de Thomas ? les symptômes en sont évangéliquement simples et symboliques : ce besoin de “toucher”…

    2. René de Sévérac

      Max, ne m’en veuillez pas; Mais je réagis à une phrase de H16 :
      “Ceux que nous voyons émerger actuellement sont le résultat d’une sélection cancéreuse “. Alors là, je ne souscris pas.
      Certes, Thévenoud est un con parfait,
      mais pourquoi donc s’en prendre aux sots ?
      Avec récompense aux véreux de haut vol ?
      La loi anti-discrimination ne s’applique-t-elle pas ?

  2. paroxystique

    J’avais pensé, encore plus cyniquement, que la nomination de Thévenoud était anticipée avec ses casseroles, pour masquer le brulot de Trierweiller… Un contre-feu qui au passage dézingue un copain à Nono, pour joindre l’utile à l’agréable…

    1. Deres

      Pour faire un complot if faut des personnes intelligentes qui anticipent les événements. Il y a donc peu de chance qu’il y ait le moindre complot. C’est juste le bordel habituel en socialie.

  3. Calvin

    @h16 et tous les autres (gameover notamment)

    Il y a un truc qui me chiffonne à propos du prochain vote de confiance de l’AN, avec les frondeurs PS, le nombre de vote positif (T’es avec nous ou Thévenoud ?), etc.
    Ce vote engage la responsabilité du gouvernement, et non la survie de l’AN, non ?
    Je veux dire, si, par miracle, Valls et son équipe de Combras-Cassés sont désavoués, le Président doit prendre acte et demander la démission du PM et du Gouvernement.
    Mais, il peut alors choisir un autre PM, exemple une ancienne ministre, fille d’un illustre politicien, ou d’un autre, qui peut avoir l’assentiment de la gauche, frondeurs compris.
    Un vote de confiance raté n’inclus pas la dissolution, si ?
    Je me trompe ?

    1. Adrien

      Non, un vote de confiance (aussi appelée “déclaration de politique générale”) n’entraîne pas dissolution, mais entraîne cependant la constitution d’un nouveau gouvernement, qui doit s’y soumettre également.

      En fait c’est un moyen pour le gouvernement de tester sa majorité à l’AN et les représentants du peuple. Si le gouvernement ne passe pas le vote de confiance, alors rien d’autre ne passera ultérieurement.

  4. lolo

    H16, je ne vous ai jamais senti aussi grave dans un de vos billet, il n’y a pas eu un seul miaulement de chaton, et vous m’avez filé le bourdon.

    Pour thevnoud, il est repartout, sa phobie administrative l’a naturellement, pour sa thérapie, dirigé a embrasser une carrière administrative, quoi de plus naturel !

    dans quelques années de traitements (juteux) je suis certain qu’il vaincrera cette phobie, en tout cas il est déjà vacciné PS

    1. Quiet Desperation

      C’est vrai, j’ai moi-même ressenti – comme cela s’est parfois, rarement, produit dans le passé – un ton sévère dans la prose magisteriale…

      On perçoit, à le lire, que H16 est un moraliste qui fait en général dans le léger et la faribole pour faciliter le message, mais dont le fond de pensée est grave et pessimiste… le CPEF traditionnel en est le signe : mais peut-on lui donner tort ?

      Quoi qu’il en soit, la prose de notre ami est un plaisir de lecture et de réflexion… et je ne puis qu’exprimer mon admiration pour une production aussi importante, chaque jour renouvelée…

    2. French Kiss

      c’est vrai qu’aujourd’hui c’est du sans filtre en poil de chatons mignons…mais ce que l’on perd en humour on le gagne en puissance du constat….

  5. Nyamba

    Tranche de vie du jour : en réunion aujourd’hui, entre co-gestionnaires d’un espace public, il est apparu qu’il était urgent de tout mettre en oeuvre pour, grosso modo, inciter les familles à s’instruire (en gambadant dans une nature soigneusement contrôlée), au lieu de les laisser parquer leurs gamins devant la télé.
    A petite échelle, il s’agit donc ni plus ni moins que sauver l’humanité (malgré elle s’il le faut). Mais (et c’est un énorme “mais”) où trouver les moyens de le faire ? Aaah, ce cruel manque de moyens fait perdre bien des moyens.

    Passés 3h de discussions, avec mes gros sabots un peu las, j’ai cru bon de faire remarquer que le problème principal semblait venir du fait qu’il était impossible d’engager des actions de routine parce que le propriétaire et son gestionnaire délégué n’avaient pas fait renouveler la convention du gestionnaire opérationnel qui ne pouvait donc pas profiter de l’appui technique de son opérateur délégué et faire appel aux autres co-gestionnaires dont les champs de compétences étaient complémentaires. La réponse vague fut, si j’ai bien compris : “C’est plus compliqué que ça”.
    Suis-je bête, c’était évident.

    Et avec un peu de chance, je n’avais pas face à moi de sociopathes en puissance ! Youpi, non ?

    1. Calvin

      “En réunion aujourd’hui”
      Ah bon ? Pas hier, et pas demain ?
      Tu as changé d’île ou bien est-elle flottante ?

      (Oui, je sais commentaire 100% inutile, mais j’assume !)

  6. thierry

    Pour le Canard, je confirme, c’est même rémunéré au mot près.
    Analyse implacable de la sélection politique qui conduit des gens aux affaires, non pas en dépit, mais grâce à leurs travers.
    Je ne vois malheureusement aucune sortie possible à cette catastrophe collective.

  7. Libertador

    Dans l’industrie quand on effectue un contrôle qualité et qu’un produit prélevé (au hasard) se révéle défectueux, on préléve un autre produit pour se faire une meilleure idée du taux de défaut. Si le nouveau produit prélevé est également défectueux, alors on réalise un contrôle à 100% et on se prépare psychologiquement à devoir détruire tout le stock. Nous avons donc compté jusqu’à deux … Je suggére un contrôle fiscal indépendant de Bercy pour l’ensemble des députés et sénateurs. Et j’imagine le score …

  8. Lafayette

    Parfois il faut pas être trop honnête pour faire un bon président, alors on n’a pas de chance, on a seulement un président trop honnête.

    1. Deres

      En tout cas il est pitoyable, une girouette qui ne voit rien venir. L’affaire du livre de Trierweiler est encore un bon exemple. Il ne l’a pas anticipé du tout ni acheté le pardon ou le silence de la Dame, donc il est à la fois naïf , imprévoyant et un incapable. Maintenant, à la sortie du livre, il décide un stratégie de l’autruche avec un black out total. Mais au bout d’une semaine, revirement complet, avec un interview dans la presse dédié à cela uniquement et des déclarations sur ce sujet à chacune de ses sorties publiques. Tout ceci est à l’image de son action pour la France …

  9. lxy

    Selon Wikipedia :
    “Thomas Thévenoud est l’auteur, en octobre 2012, d’un rapport critique sur la baisse de la TVA dans la restauration, citant McDonald’s, qui aurait gagné 19 millions d’euros grâce à la TVA à 5,5 %. La multinationale américaine répondra par un encart dans la presse en citant nommément le député4.

    En décembre 2012, il est nommé responsable d’un groupe de travail par le groupe majoritaire sur la nouvelle modulation des taux de TVA.

    Il est élu, en mars 2013, vice-président du groupe socialiste. Dans le même temps, il est nommé vice-président de la mission d’information sur la fraude fiscale et a été membre de la commission d’enquête sur l’affaire Cahuzac.

    En novembre 2013, il est nommé vice-président de la mission d’information sur l’écotaxe. Le mois suivant, il est l’auteur d’un amendement, repoussé, proposant une taxe sur l’industrie du tabac pour contrer les pratiques d’optimisation fiscale du secteur . Il est également l’auteur en juin 2013 d’un amendement, contre l’avis du gouvernement, interdisant aux membres du Conseil constitutionnel d’exercer une autre activité rémunérée.”

    “Il préside également l’OPAC 71 de 2008 à 2012.”
    Evidemment, si c’est un spécialiste de l’opaque !

    “Il déclare comme profession être cadre territorial, ainsi que « chargé de formation à la direction générale d’EdF-ERDF », directeur de cabinet de la communauté urbaine Le Creusot-Montceau, en plus de ses mandats électifs de vice-président du conseil général de Saône-et-Loire et de vice-président de la communauté Le Creusot-Montceau”.
    Tout ça ça fait beaucoup de responsabilités pour quelqu’un qui a la phobie de l’administratif (il a fait Sc-Po !).
    Ca doit aussi faire pas mal de sous tout ça à la fin de chaque mois.
    On aimerait aussi savoir ce qu’il enseignait à la direction générale de Edf : comment en 5 leçons apprendre à ne plus payer ses impôts, ni ses loyers, ni ses Pv…ni ses factures Edf. Et combien ça lui rapportait ?

    1. bob razovski

      “On aimerait aussi savoir ce qu’il enseignait à la direction générale de Edf : comment en 5 leçons apprendre à ne plus payer ses impôts, ni ses loyers, ni ses Pv…”
      rendons à Vincent ce qui est Placé : Pour mes pv, il faut s’adresser à un autre spécialiste 😉

    2. Deres

      ce qui m’intrigue beaucoup est l’expression qu’il a employé … Il ne dit pas qu’il à déménagé. il dit qu’il a changé de bailleur … Vit-il maintenant en HLM ou dans un logement de fonction via sa femme ?

  10. Jga

    Analyse très plausible, je rapellerai néanmoins que “nul besoin de malice là où l’incompétence suffit”. Il suffirait d’un clic mal placé dans le système informatique (mal gaulé) pour lancer une procédure sur le “mauvais” compte. Logiquement les VIP sont attribués à des “chefs” (pas à l’inspecteur des impôts de base) qui, ne devant surtout rien faire dessus, peuvent d’autant se planter de manipulation.

  11. lateo

    Paraphrasons une pensée très libéralo-compatible d’Alain :
    Les gens intègres ne cherchent pas le pourvoir sur les autres, juste à se commander eux-mêmes. Vu la nature de notre système politique, les pires gouverneront donc, c’est inévitable.

  12. Desdémone

    Votre hypothèse serait plausible si les conséquences prévisibles n’auraient pas été de plonger le nouveau gouvernement dans une merde noire en raison de l’époque ou elle a eu lieu: juste au moment ou le reste de la population paye, elle, ses impôts. Sans compter les risques que la manipulation parte en sucette. Ce qui est d’ailleurs arrivé puisqu’un petit malin a lancé une pétition juste au bon moment (“Appel à la démission de Thomas Thévenoud de son mandat de député” sur Change.org). Vu le fonctionnement du site change.org, cette pétition aura un effet dévastateur au fil du temps, bien plus qu’une campagne de presse. Imaginez la force de frappe informationnelle que représente 200 000 personnes… Bref, je penche moi aussi pour l’incompétence crasse et l’amateurisme habituel de la bande de bras cassés de l’équipe Valls2. Christian Eckert a affirmé devant Ruth Elkrief sur BFMTV avoir été mis au courant par son administration de la situation fiscale du ministre. Cela indiquerait qu’il était bien au courant… mais surtout qu’il n’aurait pas été le seul, à l’être, au courant. Du petit personnel l’était également. Il aura suffit qu’un geek de son administration (Ou bien qu’un autre geek de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique) balance à Mediapart sur frenchleaks et le tour était joué.

    1. Le gouvernement dans une merde noire est une remarque qui aurait son importance si cela modifiait les équilibres et les forces politiques en présence. Il faut bien tenir compte que le but n’est pas de gouverner la France (les ministres et Hollande s’en contrefoutent) mais bien d’arriver à leurs fins politiques (réélection et resserrer les rangs du PS). En l’occurrence, cela atteint bien le but : le message aux frondeurs est très bien passé, et plus personne ne moufte à gauche. Thévenoud est bien une victime sacrificielle pratique. Bien sûr, le timing n’est pas idéal, mais je pense qu’il n’est pas si mauvais.

  13. Aristarque

    UN dernier pour estimer qu’un gaillard aussi intéressé par le pognon dans le sens “rentre dans ma poche” que rempli de répulsion dans le sens “sors de ma poche” n’a peut-être pas eu trop de mal à être convaincu par le lobby des taxis parisiens pour pondre un projet de loi absconse outrageusement favorable à ceux-ci. Des arguments décisifs comme de belles enveloppes de papier kraft bien dodues (pour mettre de l’huile dans les rouages comme disait l’autre à propose des relations patronat/syndicats de la métallurgie). Cela résout élégamment la question posée de la provenance de l’argent lui ayant permis de payer le fisc… D’autant que c’est sans paperasserie du genre reçu manuscrit, et sans aucune question indiscrète, bref tout ce qu’il faut à cet hypersensible…

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