La facture

Ah, la pédagogie ! Que n’a-t-on écrit sur cette science indispensable pour transmettre le savoir, les connaissances et les concepts (aussi fumeux soient-ils) aux élèves concernés ! Car c’est bien de pédagogie, comme aiment à le répéter nos ministres et nos élus, dont il faut user tant et plus pour faire comprendre aux enfants élèves citoyens les mesures vigoureuses, que dis-je, héroïques mises en place par Emmanuel Macron pour redresser le pays !

Et faire preuve de pédagogie, c’est un véritable défi compte-tenu des moyens limités dont disposent nos élus et des moyens encore plus limités dont sont gratifiés nos concitoyens.

Tout le monde le sait : il est plus difficile d’enseigner à des abrutis qu’à des lumières qui comprennent plus vite et mieux les concepts avancés. Malheureusement, la fine analyse du député Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale ne laisse guère de doute : nos pauvres élus ne sont pas tombés sur le bon peuple, qui n’a pas toute l’intelligence et la finesse nécessaire pour comprendre les “réformes” et ces fameuses mesures vigoureuses entreprises depuis l’accession d’Emmanuel Macron à l’Élysée :

Au moins, les choses sont claires : les réformes ont été lancées, les mesures ont été prises, mais, malgré les explications extensives et intensives, malgré les petits schémas, les mémos, les articles d’une presse pourtant toute acquise à leur cause, ce con de peuple n’a vraisemblablement rien entravé à ce qui était tenté.

Bien évidemment, au vu de la bronca déclenchée, la majorité se confond en explications vasouillardes et en excuses qui sentent un peu le plastique thermomoulé à la va-vite.

Au-delà de l’effarement que peut provoquer cette saillie d’un député qui en dit bien plus long sur leur façon de considérer le peuple qu’ils sont censés représenter que sur leur capacité réelle ou supposée de faire de la pédagogie, on peut aussi s’interroger sur le diagnostic posé.

On peut par exemple imaginer que nos élus ne sont pas tous complètement idiots, ce qui, au vu des événements récents est une hypothèse de plus en plus hardie. Il ne faut en effet pas être très affûté pour cumuler comme eux les mesures prises dans le cours des dix-huit mois passés et s’attendre à une réaction de joie et de soutien du peuple concerné.

Depuis l’avalanche de taxes diverses, l’augmentation des prix du carburant n’étant que la dernière tirade d’une suite consternante d’accroissements de la vexation fiscale, jusqu’à ce genre de déclarations particulièrement irritantes, en passant par la baisse des vitesses maximales à 80 km/h sur les routes secondaires, les contrôles techniques automobiles de plus en plus ubuesques, la criminalisation manifeste des Gilets Jaunes en les faisant passer pour des casseurs ou des extrémistes (de droite bien sûr), l’oubli en rase campagne du message initial “baissez les taxes” pour terminer par tenter l’enfumage général avec une distribution de bonbons (les 100 euros pour les smicards) qui s’avèrent frelatés (on ne sait pas d’où viendra l’argent, qui va le verser, comment, quand, qui nous rappelle Hollande avec son taux d’imposition de 75% parfaitement grotesque), bref, tout dans les démarches gouvernementales, dans les déclarations des députés, dans les lois votées indique précisément l’inverse de l’intelligence et de la finesse.

Ce n’est en réalité qu’une longue succession de recettes usées – l’augmentation des prélèvements – pour éviter à tout prix de toucher à la dépense publique. De bricolages marginaux en infâmes bidouillages improbables, de simplifications administratives qui transforment des textes déjà sibyllins en foutoirs institutionnels gluants, tout a été fait en dépit du bon sens, sans finesse et sans avoir jamais réellement pris conscience de l’état lamentable du pays.

Le pompon est bien sûr atteint avec l’obstination consternante du gouvernement et de ces mêmes élus à vouloir à tout prix maintenir un prélèvement à la source qui n’a été réclamé par personne. Mesure parfaitement technocratique et décidée d’en haut sur la croyance que l’intendance suivra et que le procédé permettra à l’État de sécuriser son apport d’argent frais, tout indique que cette grossière erreur de Hollande, entérinée par les fines équipes de Macron, va se terminer en catastrophe industrielle majeure.

L’intelligence de nos élus les a manifestement totalement protégés de tout contact avec la réalité.

De la même façon qu’ils n’ont absolument pas vu venir le mouvement de fond d’une France déclassée et appauvrie comme jamais par une fiscalité inique, ils ne voient pas venir les gros problèmes de trésorerie et la crise économique qui pointe à l’horizon.

Et partant, la facture approche

Celle provoquée par les Gilets Jaunes et décrite en détail par Sophie Coignard dans un récent article du Point. Quant à l’autre facture, encore plus salée, d’années de propagande démagogique à faire passer des vessies économiques pour des lanternes, elle va faire encore plus mal.

Eh oui monsieur Macron, mesdames et messieurs les députés, mesdames et messieurs les ministres, politiciennes et politiciens de tous bords : vous avez amplement profité de la distribution gratuite, vous avez su jouer, pendant de longues années, du discours démagogique dans lequel l’élu tenait le beau rôle, l’État agissait comme l’ultime arbitre et l’indispensable acteur de l’économie, seul capable de résoudre tous les problèmes des Français.

Ce faisant, mesdames et messieurs, vous avez enraciné dans l’ensemble du peuple l’idée invraisemblablement idiote que l’État était l’alpha et l’omega de la société française, qu’il en était autant le garant que le moteur. Vous l’avez sans cesse paré d’aptitudes toujours plus grandes au cours de 50 années passées : depuis la culture jusqu’à la sécurité, depuis l’éducation jusqu’à l’écologie en passant par l’énergie, le bâtiment ou les télécommunications, il n’a pas été un endroit, un domaine, un marché ou une niche dans lesquels l’État ne pouvait pas intervenir.

Tous, vous l’avez introduit dans la vie des Français, à votre profit bien compris. Tous, vous en avez expliqué l’impérieuse nécessité.

Voilà maintenant venu le temps du retour de bâton : les Français vous ont cru, et rares sont ceux qui ont encore le bon sens et les notions économiques de base pour comprendre l’ornière profonde dans laquelle vous avez poussé le pays. À présent, trop d’entre eux croient, dur comme fer, que l’État peut les sauver comme si l’État, ce n’était pas eux-mêmes…

Depuis trop longtemps, la réforme de l’administration, la baisse des dépenses publiques ont été oubliées. Si, au lieu de peigner la girafe et faire le kéké dans des uniformes variés, le Président s’était effectivement attaché à réformer l’État, on ne serait pas, maintenant, au bord d’une crise sociale, économique puis politique majeures avec une possibilité distincte et réelle d’une guerre civile au bout.

Au lieu de profiter des élections toutes fraîches de 2017 pour remettre à plat l’ensemble de la fiscalité confiscatoire, des codes de lois étouffants et de la vie syndicale parasitaire du pays, il a, comme ses prédécesseurs et avec la même absence effrayante de tout courage, choisi le bricolage à la marge et les petits arrangements minimalistes. Plutôt que nettoyer l’engeance gauchiste qui pourrit le pays en l’amenant lentement mais sûrement vers un Venezuela version vieux-Continent, il a choisi en toute désinvolture de travailler pour elle et continue, devant la colère populaire, sur la même trajectoire imbécile.

Pendant toutes ces années, rien n’a été fait. Maintenant, c’est carrément trop tard.

Ce pays est foutu.

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