Les gendarmes de Matignon dénoncent «la dégradation» de leurs conditions de travail

Une mission d’évaluation a été confiée à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN).

 Les gendarmes de l’hôtel Matignon, ici photographié le 5 janvier 2013, se disent au bord du burn-out.
Les gendarmes de l’hôtel Matignon, ici photographié le 5 janvier 2013, se disent au bord du burn-out. Le Parisien/Yann Foreix

    Les gendarmes de la compagnie de sécurité de l'hôtel Matignon, résidence du Premier ministre, dénoncent « la dégradation de leurs conditions de travail » qui provoque un « profond malaise », dans une lettre anonyme adressée à leur hiérarchie.

    Révélée par l'Association professionnelle nationale de militaires Gend XXI, et relayée par L'Essor, la revue de la gendarmerie, cette lettre datée du 29 août est simplement signée « les gendarmes de la compagnie de sécurité de l'hôtel Matignon » (CSHM, 2e régiment d'infanterie de la Garde républicaine).

    « Profond malaise »

    « Un profond malaise règne au sein de la CSHM depuis maintenant plusieurs mois. Le quotidien des gardes républicains, notamment leurs rythmes de travail et leur vie de famille, a été fortement affecté par l'accroissement du temps de service consécutif à une modification en profondeur des différents plannings de garde, à la multiplication des missions liées à la primature, avec comme toile de fond la menace terroriste permanente », écrivent les signataires.

    Selon eux, « les dernières mesures prises ces dernières années n'ont pas enrayé la dégradation continue des conditions de travail. Le manque d'effectifs toujours chronique reste problématique. De plus, l'organisation et les méthodes de management de notre commandement depuis l'été 2017 ne permettent pas aux gardes républicains d'accomplir sereinement leurs missions en raison d'une trop grande fatigue morale et physique liée à une surcharge de travail sans cesse croissante ».

    Mission d'évaluation de l'IGGN

    « Nous sommes parfaitement conscients que notre démarche n'est pas conventionnelle », poursuivent-ils, soulignant leur devoir de réserve, mais « nous sommes arrivés à un point de non-retour ». La gendarmerie nationale a indiqué qu'une « mission d'évaluation » avait été diligentée par le Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le général Richard Lizurey, auprès de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), qui rendra ses conclusions le 12 octobre.

    Le général Lizurey est « particulièrement attentif à la condition et au moral du personnel. Il suit avec la plus grande attention cette situation et tient à préciser que celle-ci n'affecte en rien le professionnalisme des gendarmes », ajoute-t-on.