Alors que la construction de logements neufs s’est située en 2014 à un niveau historiquement bas (297.000 unités), la ministre du Logement, Sylvia Pinel, a tenu à rappeler lors de ses vœux jeudi que le gouvernement était au travail sur ce dossier. «Pour aider le secteur, j’ai annoncé un plan de relance d’une ampleur exceptionnelle puisque l’Etat y consacre au total un enveloppe supplémentaire de 5 milliards d’euros», souligne-t-elle.

La ministre fait allusion notamment au gonflement du PTZ + destiné à aider les classes populaires à accéder à la propriété, au dispositif d’investissement locatif qui porte son nom, à la création d’une nouvelle catégorie de logements intermédiaires dont les loyers sont moins chers que dans le secteur privé mais plus chers que dans les HLM… Ces efforts annoncés en juillet puis en septembre sont réels. Et les professionnels estiment qu’ils permettront d’améliorer la situation à la marge cette année. Mais la démarche est encore trop timide. Par exemple, le gonflement du PTZ + n’est pas suffisant pour resolvabiliser un très grand nombre de ménages.

Par ailleurs, la ministre veut forcer la main des maires qui bloquent les programmes immobiliers et la construction de HLM car leurs administrés n’en veulent pas et que les nouveaux arrivants nécessitent de bâtir des équipements publics supplémentaires (crèche, écoles, piscine…). «Je veux apporter une réponse à ces situations de blocage, par exemple en mobilisant davantage et en améliorant les outils d’urbanisme à la main de l’Etat lorsque la commune est récalcitrante», souligne-t-elle. Mais derrière cette déclaration d’intention, la ministre ira-t-elle jusqu’au bout? Demandera -t-elle aux préfets, comme la loi l’y autorise, d’imposer aux maires de construire des logements? Rien n’est moins sûr.

Beaucoup de ses prédécesseurs avaient prononcé le même genre de belles paroles qui sont restées lettre morte. Elle souhaite également accélérer le rythme des cessions de terrains publics à tarifs préférentiels pour permettre de construire plus de logements à prix abordables. Une loi avait été adoptée début 2013 pour enclencher cette mécanique vertueuse. Mais les administrations comme les entreprises publiques (SNCF, La Poste, RFF…) ne jouent pas le jeu. Et seulement une dizaine de terrains ont été vendus dans ce cadre-là. Décidément, tout reste à faire sur le front du logement pour redresser une situation qui n’a pas cessé de se dégrader depuis 2011.