Un exemplaire du code du travail

Selon une note de l'Insee en date du 20 juin 2017, la réglementation liée au marché du travail n'est citée qu'en quatrième position par les entreprises pour expliquer les barrières à l'embauche.

afp.com/FRED TANNEAU

Alors que le gouvernement justifie en partie sa réforme du code du travail par une nécessité de lever les freins à l'embauche, l'étude de l'Insee en date du 20 juin tombe à pic. L'institut statistique a introduit de nouvelles questions sur les barrières au recrutement dans ses enquêtes de conjoncture. Depuis janvier 2017, près de 10.000 entreprises du secteur salarié marchant non agricole s'expriment sur le sujet.

Publicité

Près d'une entreprise sur deux a un problème

Résultat: un peu moins de la moitié d'entre elles, 47% pour être exact, sont confrontées à des obstacles au moment de recruter en contrat à durée indéterminée (CDI) ou déterminée (CDD). "Les embauches sont freinées par l'incertitude sur la situation économique (barrière citée par 28% des entreprises), la difficulté à trouver de la main d'oeuvre compétente (27% des entreprises), un coût de l'emploi jugé trop élevé (23% des entreprises) et par la réglementation du marché de l'emploi (18% des entreprises)", détaillent les auteurs de la note.

LIRE AUSSI >> Prud'hommes: la peur des patrons est-elle fondée?

Par "réglementation du marché de l'emploi", il faut entendre, notamment, les incertitudes sur la pérennité de la législation du travail, les coûts de licenciement et les risques juridiques associés à cette démarche.

"Les entreprises qui signalent des barrières liées à la réglementation sont souvent aussi celles qui indiquent un coût du travail trop élevé", peut-on lire dans le rapport. Elles évoquent aussi un peu plus souvent que la moyenne l'incertitude pesant sur la conjoncture économique et donc sur leur carnet de commandes.

Les charges sociales pointées du doigt

En ce qui concerne les barrières liées au coût du travail, c'est le niveau des cotisations sociales qui est davantage mis en cause, plus que le salaire en tant que tel. Près des trois quarts des entreprises accusant les charges sociales se plaignent aussi de coûts de recrutement trop élevés.

LIRE AUSSI >> "Spontanément, les hommes ne postulent pas à nos métiers"

Les entreprises qui ont du mal à trouver une main d'oeuvre compétente constituent nettement une catégorie à part. "Elles ne citent pas particulièrement des barrières de coût ou de réglementation et sont nettement moins freinées que les autres par l'incertitude sur la situation économique", précise le document. Le manque de compétences disponibles, qui empêche de recruter, n'est pas un souci mineur. 45% des entreprises confrontées à ce problème affirment que leur activité (leur production), est limitée par un nombre insuffisant d'employés.

Le plan de formation de quinze milliards confirmé par le gouvernement devra servir en partie à atténuer ce problème d'incompatibilité entre l'offre et la demande d'emploi...

Publicité