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Politique

Code du travail: les parlementaires concluent un accord afin d'habiliter les ordonnances gouvernementales

Edouard Philippe

Edouard Philippe - Thomas Samson / AFP

Ce lundi, les parlementaires ont conclu un accord au sujet du projet de loi d'habilitation. L'accord vise à autoriser le gouvernement à modifier le droit du travail par ordonnances. Il doit encore être officialisé par un vote à l'Assemblée nationale ce mardi et au Sénat deux jours plus tard.

Députés et sénateurs sont parvenus lundi à un accord sur le projet de loi autorisant l'exécutif à légiférer par ordonnances pour réformer le droit du travail, premier gros chantier du quinquennat et promesse du candidat Macron.

Réunis en commission mixte paritaire, 7 députés et 7 sénateurs sont parvenus à dégager un compromis qui devra être entériné définitivement par un vote en séance de l'Assemblée mardi et du Sénat jeudi. 

Des ordonnances "sans surprise"

Le projet de loi, très critiqué à gauche, avait été approuvé par l'Assemblée le 13 juillet, puis au Sénat à majorité de droite jeudi dernier dans des versions différentes. A l'issue de la réunion, le rapporteur Laurent Pietraszewski (REM) a fait état d'un "relatif consensus" après un travail préalable avec son homologue du Sénat, Alain Milon (LR). "Le Sénat a entendu que sur certains éléments c'était important de rester sur la rédaction de l'Assemblée", a-t-il ajouté. Il a aussi fait état de prises de parole sur la protection des salariés, les types de contrat ou l'accord majoritaire.

Sans préjuger d'un éventuel accord, la ministre du Travail Muriel Pénicaud avait fait état en matinée de "beaucoup de convergences" entre les deux Chambres, défendant une réforme qui n'est pas dans une logique de "l'eau tiède". Fragilisée par le dossier Business France et ces derniers jours suite à des révélations sur une plus-value boursière lors de son passage chez Danone, elle était auditionnée à propos des résultats de la concertation avec les partenaires sociaux sur le contenu des futures ordonnances, dont le projet de loi donne le cadre.

Doivent notamment y figurer la fusion de trois des quatre instances représentatives, le principe d'un plafond des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif, promesses de campagne d'Emmanuel Macron, ou encore le recours aux CDI de chantier et le rôle accru de l'accord d'entreprise. Les arbitrages seront présentés aux organisations syndicales et patronales pendant la semaine du 21 août, le ministère du Travail rédigeant actuellement les ordonnances, qui ne contiendront "pas de surprises", selon Muriel Pénicaud. 

Des manifestations au programme 

Les ordonnances seront ensuite envoyées au Conseil d'Etat et aux instances consultatives, avant d'être adoptées en conseil des ministres pendant la semaine du 20 septembre, puis publiées au Journal officiel "autour du 25 septembre". Un calendrier qui pourra être maintenu même en cas de recours au Conseil constitutionnel, selon la ministre. Les ordonnances entreront en vigueur le lendemain de leur publication. Elles devront faire l'objet d'un projet de loi de ratification, déposé au Parlement au plus tard trois mois après, ce qui leur permettra d'être pérennisées en ayant force de loi.

Une journée d'actions à l'appel de la CGT et SUD est programmée contre la réforme le 12 septembre, et un "rassemblement populaire" à l'initiative des Insoumis le 23 septembre.

R.V. avec AFP