L’informatique de l’État et le syndrome de l’idiot savant

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L’informatique de l’État et le syndrome de l’idiot savant

Publié le 19 mars 2014
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Lorsque l’État se mêle de faire de l’informatique, ce n’est généralement pas bon signe. Et récemment, les révélations d’Edward Snowden ont amené leur lot de stupéfiantes découvertes, comme le fait que la NSA envisage d’infecter des millions de machines avec des virus sophistiqués. Le monde a lentement fini par prendre conscience de l’ampleur des moyens mis en place pour l’espionner, plaçant chaque citoyen devant ses responsabilités d’électeur qui, à force d’avoir choisi une sécurité de plus en plus débridée, se retrouve dans une jolie cage dorée scrutée par des milliers d’invasives caméras.

Heureusement, ce tableau par nature orwellien n’est pas totalement noir. Il subsiste de forts espoirs que la puissance de calcul mise à disposition des États ne soit pas suffisamment bien employée, ou que, comme à leur habitude, les États se prennent les pieds dans le tapis et se gamellent mollement sous les applaudissements.

Optimiste, moi ?

Certainement un peu, mais parier sur une contre-performance des États en général et de l’État français en particulier n’est pas une prise de risque très élevée en réalité. Et en ce qui concerne l’informatique, on a tout de même quelques pistes sérieuses de la direction générale prise par les autorités françaises, ainsi qu’un historique déjà étoffé des magnifiques plantages qu’ils nous ont offert (avec nos sous). Je passerai pudiquement sur le cas épineux de Bull qui constituerait sans problème le sujet de plusieurs billets, ne serait-ce que par sa gestion consternante du progiciel étatique Chorus, qui a explosé en vol en juin dernier suite à un enchaînement ridicule de circonstances et n’a pu être remis en service que plusieurs jours plus tard là où, vu le niveau de criticité du progiciel, on se serait attendu à avoir des installations un tantinet plus résilientes. Ceci posé, je m’attarderai plutôt sur quelques récentes affaires qui montrent toute l’ampleur de l’incompétence étatique dans le domaine.

Bien sûr, il y a eu Louvois.

epic failLouvois, c’est ce gros, cet énorme, cet hippopogiciel de gestion de la solde des militaires français dont la facture totale, impossible à calculer complètement, dépasse largement les 400 millions d’euros. En substance, le coût initial, de 7 millions d’euros, n’aura pas suffi à sécuriser un développement harmonieux de l’engin, qui aura assez rapidement commencé à merdouiller avec brio sur des centaines de milliers de soldes, entraînant un pataquès mémorable dont les coûts de gestion sont venus s’additionner au dérapage déjà massif du développement et de la correction du programme informatique. Bien sûr, on pourrait largement attaquer le prestataire de service qui a développé une telle immondice, et traîner son nom dans la boue en notant qu’un tel plantage n’était pas digne d’une grande société de services informatiques. Certes. Je mâtinerai cependant cette critique en notant que travailler dans un environnement comme celui de l’armée, où les généraux et les services se tirent généreusement dans les pattes (peut-être à défaut d’avoir un ennemi commun clairement identifié ?) et où quelle que soit la solution retenue, son analyse et sa mise en application relève bien plus de la politique, de la diplomatie et de la gestion d’hommes parfois très bornés plus que de la simple gestion de projets informatiques.

Autrement dit, ce magnifique plantage informatique en dit certainement bien plus long sur la capacité de l’armée française à se moderniser que sur la capacité du prestataire à fournir un programme idoine. La leçon aura donc coûté plus de 450 millions d’euros au contribuable français (qu’il remboursera en PV routiers, en fiscalité explosive et autres taxes rigolotes, ne vous inquiétez pas).

Du reste, on retrouve sensiblement le même problème dans une autre administration, avec un autre programme informatique, ce qui continue à prouver que l’informatique et l’administration étatique, ce n’est pas vraiment ça : alors que Louvois est en analyse post-mortem, le gouvernement a choisi d’abandonner le logiciel de paye des fonctionnaires destiné à centraliser les salaires de toute l’administration française. Le gouvernement, après avoir lancé un audit pour évaluer l’état d’avancement du projet, a décidé d’arrêter les frais, dont le total avoisinait les 290 millions d’euros. Joli fail.

epic cat fail

Pour le moment, ces deux petits projets, normalement conçus dans le cadre de la modernisation des infrastructures des administrations françaises (militaires et publiques) ont coûté la bagatelle de 750 millions d’euros, qui ont donc été brûlés en pure perte ou quasiment. Mais tout ceci n’est finalement qu’une de ces péripéties habituelles qui font le charme tout particulier de la vie en France. Après tout, d’autres administrations dans d’autres pays offrent aussi un spectacle pathétique d’implémentation informatique farfelue. La mise en place de l’Obamacare est un vrai poème à ce titre.

On pourrait donc croire que tout ceci n’est que, comme le disent justement les Américain, « business as usual ». Il n’en est rien : on peut toujours faire plus fort, plus rigolo, plus périplaquiste que ça encore et pour cela, il suffit de faire intervenir nos fiers branquignoles maroquinés, Fleur Pellerin ou Arnaud Montebourg par exemple. Et rien de tel qu’une grosse acquisition capitalistique pour pimenter un peu l’action, comme c’est actuellement le cas avec Vivendi qui tente de se débarrasser de SFR.

Bouygues et Numéricable se sont portés acquéreur, et immédiatement, Montebourg s’est montré particulièrement favorable au rachat de SFR par Bouygues et l’a bruyamment fait savoir au point de diffuser sur les ondes des informations boursières jusqu’alors confidentielles. Nous sommes en France, tout ceci n’est pas louche, tout ceci est normal et le ministre n’aura pas à répondre du yoyo boursier des cours de Free, SFR et Bouygues à la suite de son intervention. Manque de pot ou talent naturel de Montebourg pour choisir systématiquement le mauvais cheval, c’est bel et bien Numéricable qui est finalement choisi. Pour Montebourg, c’est donc un fail.

loup qui court et paf le loup FAIL

Or, comme le fait judicieusement remarquer Bluetouff sur Reflets.info, parmi les entités contrôlées par SFR, on trouve Numergy dont j’avais déjà copieusement parlé ici même. Numergy, c’est ce « cloud » construit pour s’assurer que les données qui y sont stockées ne tombent pas dans le giron de l’une de ces abominables boîtes étrangères (américaine notamment). Numergy, c’est ce bricolage à base de copieuses subventions publiques, dans lequel on trouve SFR, l’inaltérable Caisse des Dépôts et Consignations, et … Bull, dont j’ai déjà parlé plus haut. Numergy, c’est la version « cloudàlafrançaise », avec tout ce qu’il faut de bon capitalisme de connivence pour réjouir les petits contribuables et les grandes entreprises d’État. Miam.

Et Numergy, une fois le rachat par Numericable entériné, ce sera le cloud détenu par un câblo-opérateur luxembourgeois, le groupe américain Carlyle, et l’anglais Cinven. Du vrai bon cloud bien français, on le comprend. Cela sent le petit fail des familles.

Shipment of fail !

Mais comme je le notais en début d’article, il faut savoir rester optimiste et voir le bon côté de ces échecs répétés.

De façon manifeste, l’État a toutes les peines du monde à gérer son informatique. Entre les contrats douteux d’infogérance qui se retournent contre lui, les projets pharaoniques dans leurs buts, babylonesques dans leurs budgets et micrométriques dans leurs résultats, on dispose maintenant d’un bon recul pour affirmer sans trop de risque que le merdoiement général qui entache déjà tous les domaines de la société civile dans lequel l’État met les doigts s’étend aussi dans l’informatique. Le plus beau, c’est que malgré ces échecs répétés, certains continuent toujours de placer dans l’État des espoirs aussi chimériques que coûteux.

Et lorsqu’on nous dit que l’État est capable de tout écouter, tout espionner au moyen de ses oreilles toujours plus fines, toujours plus grandes et toujours plus précises, on peut aussi constater qu’il n’est même pas capable de développer ou faire construire un logiciel de gestion décent pour sa propre administration, là où, pourtant, des entreprises du privé employant des centaines de milliers de personnes (Walmart, Microsoft, IBM, etc…) ont montré qu’un tel défi est parfaitement relevable.

À l’évidence, l’État est passé, depuis longtemps, en mode glouton. Il dévore nos finances, il prétend tout écouter, tout le temps, partout, mais il semble assez infoutu (au moins pour le moment) de savoir quoi faire avec ce qu’il récolte. C’est un idiot savant, c’est-à-dire qu’il dispose d’une mémoire prodigieuse, très profonde, mais extrêmement étroite qu’il lui est difficile de mettre en pratique.

Et objectivement, tant mieux.

epic fail
—-
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  • Il y a aussi une forte odeur bien malsaine de corruption qui se dégage de cet embrouillamini, vous ne trouvez pas ? On imagine sans peine que le sous-secrétaire d’Etat à l’emploi et la fonction publique du (de la) ministre en charge des feuilles de paie a un copain qui, un jour, prenant un petit noir au Café de Flore, lui a affirmé que sa société de service informatique était capable de prendre ce projet à bras le corps et qui tout irait très bien moyennant … vous voyez ce que je veux dire … Oui, ce pays est foutu ! Merci H16.

  • le problème principal de l’informatique dans un état est de rendre transparent ce qui ne doit surtout pas l’être .

    • Le problème n’est pas tant que certaines données soient confidentielles.
      Le problème est la prérogative des représentants élus (et leurs subalternes fonctionnaires) à choisir eux-même quelles données doivent être tenues confidentielles et quel niveau de précision auront les données diffusées.
      Dans une République (les affaire publiques), tout ce qui concerne l’État – l’information – est avant tout propriété du Peuple. Le choix de diffuser de l’information devrait être itératif.

      Même si on ne veut pas rendre publique la position exacte et l’inventaire détaillé de toutes les ressources militaires qui nous appartiennent, on peut néanmoins choisird’obtenir un certain niveau d’information, comme par exemple le montant d’argent dépensé en opérations secrètes à l’étranger. Si le montant semble anormalement élevé et difficile à justifier, le Peuple peut alors choisir d’obtenir un niveau de détail plus précis. Ainsi de suite.

  • C’est aussi pour cela que l’Etat met ses « efforts » pour emmerder les 14 millions d’actifs qui doivent payer pour les 50 millions d’inactifs.

    Heureux qu’il y ait encore des voitures….car les travailleurs ça manque un peu pour remplir les caisses. Si seulement j’etais au pouvoir, je pourrais inventer des taxes rigolotes, originales:

    – taxe petite vieille
    – taxe BB
    – taxe air propre
    – taxe pour ceux qui vivent en banlieue (ils cherchent les emmerdes)
    – taxe virus et microbes
    – taxe pour nous protéger
    – taxe contre les libéraux (au cas ou ils trouveraient un représentant en France)
    – taxe sur les rapports sexuel
    – taxe sur le bonheur
    – taxe sur la vie, on taxe déjà la mort.

    – je ferais une super taxe pour les SDF, ils cherchent aussi.
    – taxe sur les livres
    ( liste à préciser suivant l’humeur )

    Socialisme, vous ne viendrez pas chez nous par hasard. Cela sera le fruit d’un lent endoctrinement, et d’une absence totale d’intelligence.

    • Je propose une taxe sur les prestations sociales. Evidemment soumise à la TVA et prise en compte dans le revenu net imposable.

      Avec ça, si on arrive pas à créer des pauvres, c’est qu’on le fait exprès!

    • Je propose une taxe sur le droit de vote. Donner un tel pouvoir à des imbéciles comme nous, c’est un privilège qui mérite rémunération de l’Etat.

    • Sans oublier la taxe sur la taxe.
      Comment ça elle existe déjà?
      Oui, sur nos factures d’eau et d’électricité!
      Soupir…

  • « Manque de pot ou talent naturel de Montebourg pour choisir systématiquement le mauvais cheval, c’est bel et bien Numéricable qui est finalement choisi. Pour Montebourg, c’est donc un fail. »

    Je ne sais pas jusqu’à quel point l’insistance de l’autre crétin à vouloir s’ingérer dans le dossier n’a pas fait tout simplement fuir Vivendi. Parce que bon, l’offre de Bouygues était meilleure en tout point, avec notamment une part de participations pas dégueu (46%). Sauf qu’il y avait aussi derrière la promesse que le sieur Nono ou ses acolytes y mettront leur groin visqueux aussitot… De quoi en décourager plus d’un.

    D’autre part, étant moi même dans l’informatique, l’Etat…. Il suffit de voir leurs sites internet de haut niveau pour comprendre que clairement, il y a un problème.
    Cela dit, il y a un paquet de très grandes entreprises qui ont vraiment des sites moisis. A croire que de donner toujours plus de moyens aux développeurs ne leur donne pas forcément envie de faire plus…

    • Au passage on pourrait également noter que la connivence Montebourg/Bouygues n’a rien de surprenant, dans la mesure où Bouygues est un magna du BTP. Et quand on connait les pratiques du BTP….
      Ne vous demandez pas qui a financé la campagne de Hollande….

      • C’est ça la connivence. C’est l’ascenceur. Sarko aussi était bien copain avec Bouygues. D’ailleurs Sarko avait vendu son appart 2 000 000 €, après avoir glissé qques bonnes combines à un promoteur et obtenu celui ci gratuitement.

        Le tout vendu en résidence principal. N’est pas Président n’importe qui.

        ça me fait penser à la célèbre phrase:
        http://www.nimportequi.com/en/

        Ce gars est fou, mais c’est très libérateur.

    • l’offre Bouygues é&tait elle réellement meilleure ??? …. sachant que ce groupe fait ses bénéfices avec sa gestion de contentieux, en ouvrant un dossier à chaque fois……
      Gageons que là il aurait cherché par les pires moyens à obtenir des dédommagements en garantie d’actifs et passifs auprès de VIvendi. Les administratuers de VIvendi ne sont pas des tendres et ils connaissent la réputation de Bouygues c’est pour ça sans doute qu’ils ont opté pour Numéricâble, outre le fait que ce choix implique beaucoup moins de risques de remise en cause par l »Autorité de la Concurrence ….

      • Oh Bouygues n’a pas besoin de contentieux pour faire du benef, avec ses entreprises de BTP, et leur cortège de surfacturation et marchés truqués, du benef, il en brasse….

  • Il est objectivement impossible de mettre en place un logiciel de gestion des RH de la fonction publique. La règlementation, c’est le bordel. Les rémunérations + primes, c’est le bordel. Les recrutements, départs à la retraite, c’est le bordel.

    Donc avant de mettre tout ça en place, qu’ils commencent par tout clarifier et remettre de l’ordre.

    Et puis si on avait pas une si grosse administration, ce genre de problème se poserait moins.

  • Les États voulant endosse le rôle de gouvernance technocratique, il leur faut alors de l’information sur le réel pour prendre leur décisions et gérer la Société. Cela va jusqu’à espionner le monde. Étrangement, plus ils ont accès à l’information, plus ils sont déconnectés.
    Même si un système de panoptique fonctionnait, je parie que vu la surabondance d’information sur le net, ils obtiendraient surtout des résultats complètement incohérents, ne sachant pas comment traiter l’information, dont la grande majorité est composée de délires et de bullshit.

  • Désolé d’utiliser Contrepoints pour mes petites annonces mais c’est bien pratique… Je suis à la recherche d’un hangar à louer de 80 m de côté et d’une hauteur minimum de 25 m (sans piliers pour conserver le volume disponible), je paye un an d’avance cash dans le pays qui sera désigné, très urgent.
    le Big Brother devrait fumer un max, s’il est vigilant…

    • Je n’ai qu’un 75m * 65m et la hauteur maximale est de 19m.
      Je suis un peu en dessous des dimensions demandées, mais je pense que ça devrait faire l’affaire.

      Ça ne vous gène pas que je laisse stocke environ 190 m3 de Kérosène dans un coin? Je déduis du loyer bien sûr!

      Un point de détail peut être rédhibitoire, c’est en Asie.

    • Ok, 75 mètres de large seulement mais si c’est pour garer un 777 ça tient.
      Piste de 1500m et service de maintenance high level.
      Tuning possible.

      • Le 777 cargo ne fera que se garer devant l’entrepôt, le temps de décharger la « beuh », et il repartira aussitôt vers la Colombie…

  • « des entreprises du privé employant des centaines de milliers de personnes (Walmart, Microsoft, IBM, etc…) ont montré qu’un tel défi est parfaitement relevable. »

    Oui, mais passer de quelques centaines de milliers de salariés à plusieurs *millions* d’agents publics, c’est plus difficile qu’on pourrait le penser. Surtout avec les myriades de petits régimes spéciaux négociés par les syndicats du secteur public au fil des décennies. Des droits-z-acquis auxquels il ne faut surtout pas toucher…

    • « Oui, mais passer de quelques centaines de milliers de salariés à plusieurs *millions* d’agents publics, c’est plus difficile qu’on pourrait le penser. »

      Je ne suis pas certain que ça le soit tellement plus.

      Après tout, c’est juste quelques colonnes de plus dans une table d’un base de données tout ce qu’il y’a de plus classique.

      • Walmart, Microsoft ou IBM n’ont pas des millions de salariés en FRANCE, avec des tas de régimes spéciaux, et des juges qui s’ingénient à inventer des règles avec tout plein de rétro activité dedans (la règle du mieux disant entre plusieurs règles possibles ! Ca, c’est génial !)

        • Ca ne rend pas la base de données tellement plus complexe, le nombre d’entrées, c’est juste un problèmes de dimensionnement des serveurs. Qu’il y’ait 300 employés ou 100 milliards, ça ne change rien à la base à part sa taille. Les régimes spéciaux demandent seulement d’ajouter quelques champs.

          J’ai peine à croire que le niveau de complexité dépassent celui d’une base de traitement de vibrations dans un matériau, par exemple, et il y’en a qui marchent très bien.

          Je vous rappelle que des scientifiques sont parvenus (et parviennent encore) à séquencer l’ADN complet d’un individu tout entier. Ils n’ont pas eu de problème insoluble avec leur base. Le big data de google, c’est aussi un tout autre niveau de complexité (une centrale nucléaire comparé à un moulin à eau), et pourtant ça marche.

          A l’heure ou on parle de systèmes experts, une base de données de ce genre ne devrait poser aucun problème, surtout pour quelqu’un qui dispose d’autant de moyens que l’état.

          • C’est pas la taille de la BDD le probleme
            De nos jours, c’est finger in the nose,
            Ca tiendrait sur mon portable

            C’est le serveur applicatif qui contient tous les algorithmes qui est impossible à pondre.
            Comme le soulignent fm06 & amike, c’est tout simplement ubuesque…
            Si ca se trouve le code à ecrire pour gérer toute cette merde de règles accumulées depuis des décennies prendra plus de place que la donnée !!

            Je sais de quoi je parle
            c’est mon métier…
            soi dit en passant.

      • Problèmes de scalabilité. De grosses quantités de données nécessitent de tres grosses machines pour stocker / traiter / transférer ces données, ainsi que plusieurs bakckup. De plus, contrairement a ce que les gens penses maintenant, ce n’est pas parce que les technologies informatiques ce sont développées de manière exponentiel ces dernières années que l’informatique peut tout. Plus un algorithme est complexe, plus son coup en processeur sera élevé et créer un algorithme trop complexe est très vite arrivé.
        Ajoutez à cela la complexité des lois françaises qu’il faut retranscrire en algo, et vous arrivez à un gros bordel impossible à maintenir et bourré de bug.

        • Voila. L’état est incapable de produire une base de données correcte, de dimensionner ces serveur et réseaux, ou de développer des algos un peu robustes. Google et IBM ont aussi des contraintes très importantes, et eux sont obligés d’assumer leurs risques, et pourtant ils y parviennent.

          « Plus un algorithme est complexe, plus son coup en processeur sera élevé et créer un algorithme trop complexe est très vite arrivé. »

          Le minimum quand on veut faire fonctionner une appli, c’est de la faire tourner sur une machine suffisamment puissante. Ca c’est vraiment une excuse pourrie.

          « Ajoutez à cela la complexité des lois françaises qu’il faut retranscrire en algo »

          Des tas de bases de données qui marchent ont des contraintes équivalentes ou pires.

          « et vous arrivez à un gros bordel impossible à maintenir et bourré de bug. »

          Vous êtes sûr que c’est pas plutôt la phase de débug et de test qui a été faite par dessus la jambe et sans solution de replis?

  • Ils vont nous faire croire qu’ils ont les compétences pour ??

    Les énarques ont tous la prétention de nous apprendre à nager, à lors qu’ils n’ont jamais mis le cul dans une piscine. (rappel des soutiens et instigateurs de la HADOPI, qui ne connaissaient pas YOUTUBE…).

    Exemple de la compétence de l’état :

    un ami s’est fait renvoyer son dossier d’immatriculation pro, motif :

    manque la copie du rapport de contrôle technique ; le con, il va à la pref demander pourquoi ce rejet.

    Réponse : vous avez fourni l’original du PV, il nous faut la copie.

    Dans un éclair de lucidité, mon ami leur indique qu’il eut été plus simple de faire la copie, puis juste lui renvoyer son original, ce qui aurait éviter des dossiers, un renvoi de toute la liasse en recommandé, les frais de dossier de 5€ à refaire…

    réponse de la pref de Haute Garonne = on est pas habilité à faire nous meme des photocopies des documents.

    Brazil…

    @h16 : merci pour l’article, très bon (comme d’habitude).

  • Dans mon village, il ne reste que la coiffeuse. Justement, j’y étais aujourd’hui. (Tous les 3 ou 4 mois, on est un peu obligé). Bref, elle me dit:

    – y en a ras le bol de leurs lois à la con
    – mes charges augmentent, des lois handicapé handicapantes pour mon activité
    – instabilité totale au niveau fiscalité et juridique
    – impossibilité de calculer ses propres charges (impossible de comprendre les lois comptables avec petites lignes et renvoie à d’autres articles, etc..)
    – je commande moins de produits, je fais attention à ne pas avoir trop à faire….

    A priori, je suis le 2ème client du jour à déclarer qu’il ne vote plus. Plus jamais.

    En sortant, le maire enfourche son berlingot Renault avec son adjoint chef du cadastre. Là, je tremble. Que vont ils trouver à facturer sur ma TF.

    Si je pouvais me transformer en orange mécanique, que je laissais tomber mes blocages de bonne éducation, je pense qu’il y aurait des coups de lattes.

    • grossière erreur Golum, il faut voter, c’est un devoir, il y a des gens qui se sont battus pour ça.

      Simplement, il faut voter blanc.

      • Il y a des gens qui se sont battus pour les religions, je n’y vois pas raison de pratiquer. Le devoir, c’est d’agir en accord avec ses opinions, et de ne pas cautionner les manoeuvres de soutien au système si le système est dévoyé.

      • l’ordure: « il y a des gens qui se sont battus pour ça. »

        Des gens ce sont battu pour avoir le droit de choisir un prince ou son frère qui sont mauvais au point de mettre le pays en faillite ?

        J’ai des doutes. :mrgreen:

  • La programmation informatique …. Les gens ne réalisent même pas que l’informatique est terriblement dangereuse. Oh oui le fichage bcqs commencent à réaliser… mais combien réalisent qu’un programme ne propose souvent que des choix déjà fait ?

    Tenez dans mon commentaire, quelqu’un a décidé en faisant ce site que je pourrai pas mettre du gras si je commente. Pourquoi ?

    Et une petite chose drôle. La CNIL a été créée suite à un projet informatique nommé SAFARI
    http://www.cnil.fr/vos-droits/histoire/

    Comme à la chasse… et bien moi je vous le dis la laisse que nous met l’état elle est composée de 0 et 1.

    • Et tu te rends compte que cette saloperie de Dame Nature a décidé de te fournir ni ailes, ni branchies, de sorte qu’elle a décidé à ta place que tu ne pouvais ni voler ni vivre sous l’eau! Cette enfoirée conspire contre l’humanité, c’est certain!

      T’as encore oublié de prendre tes anxiolytiques on dirait….

    • Ce qui est sûr c’est que l’informatique fait exactement que l’homme a décidé d’en faire, ni moins ni plus… Erreurs y compris, rien ni personne n’y échappe… Tout cela pour dire que la conception et le développement de logiciels est bien plus complexe que nombre de personnes l’imaginent. Et la liste d’erreurs ayant occasionné des déboires du même acabit que ceux cités dans cet article, est longue, très longue.

      • L’informatique fait bien plus d’erreurs en une seconde que l’homme n’avait décidé d’en faire de toute sa vie. On le sait. Alors, pourquoi monter de grands projets informatiques au lieu de s’adapter aux logiciels de paie qui marchent ?

        • Faux, l’informatique ne fait jamais d’erreurs. Les hommes font des erreurs, pas l’informatique.
          C’est comme les maths, tu peux ne pas être doué et te planter lamentablement sur ton exo. Pour autant, les mathématiques ne sont pas en cause…

          Comme on dit souvent en informatique, le problème se situe en général entre le clavier et la chaise….

          La machine n’ayant pas d’intelligence, elle ne peut être que sujette aux pannes matérielles, le reste c’est les hommes qui merdent, pas la machine.

          • En fait, l’informatique contrairement aux grandes idées humaines ne fonctionne pas à coups de YAKA.

            Si un logiciel de paye ou de gestion d’entreprise est extrêmement complexe à développer, paramétrer, maîtriser ce n’est pas la faute de l’informatique mais de ceux qui ont rendu la gestion de la paye ou de la comptabilité complexe et à la limite de ce qui est maîtrisable avec ou sans informatique.

          • Au temps pour moi, ma formulation était maladroite, je voulais signaler que l’informatique faisait ce que l’homme lui indiquait et par le biais d’un codage erroné, le logiciel faisait des erreurs et qu’il est très difficile d’avoir un fonctionnement totalement conforme ( il subsiste toujours des erreurs de codage avec une incidence et gravité variable bien évidemment)
            Je connais bien l’image de l’interface chaise-clavier, c’est assez connu; dans mon travail nous sommes régulièrement amenés à recetter des logiciels métiers dont nous avons besoins pour nos études … Et nous tombons souvent sur des perles autant dues à un codage imparfait qu’à un fonctionnement irréaliste (car mal défini dans son cahier des charges).

          • Le fameux code 18

    • ce n’est pas l’informatique qui est dangereuse mais ce sont toujours les gens qui ont accès aux info et encore …
      Si le respect de la vie privée est assuré ça va…

      On a donc pas attendu l’informatique pour avoir des dossiers et des fiches…

      Le problème c’est toujours la dictature et la perte des libertés individuelles élémentaires.

  • Pour ma part j’ ai misé gagnant une petiote + value brute de 575€ soit environ 18 mois d’ abonem internet après impots grace à Altice
    peut etre aussi grace à Montebourg Qui sait ?

  • Tant que le code des marchés publics considérera un projet logiciel comme un projet immobilier et imposera que les specs soient complètes et finalisées avant de commencer le travail de développement, puis… (cycle en V strict), les gros projets informatiques de l’État continueront à se casser la gueule et à exploser les budgets. Parce que l’informatique, ça ne marche juste pas comme ça, il n’est jamais possible de tout prévoir.
    Sinon pour les grosses entreprises vous pouvez regarder dans le CAC40, vous en trouverez bien qui arrivent a gérer la paie de dizaines de milliers de salariés en France, même avec des statuts bâtards. C’est lourd, mais pas insurmontable.

    • L’Etat a déjà piqué leur logiciel SAP aux grandes entreprises privées, en le faisant adapter à la comptabilité publique moyennant la modique somme de 1 milliard d’euros. Le résultat s’appelle Chorus ; il plante au niveau national de temps en temps pendant une voire deux journées, il rame quand les 50 000 utilisateurs se décident à travailler en même temps dessus, mais grosso modo, il marche. Forcément, le développement de SAP a commencé au milieu des années 80…

      Au point où il en est, l’Etat peut bien faire pareil pour un logiciel de paye déjà développé et longuement éprouvé ailleurs. Mais là encore, il va falloir prévoir un coût d’adaptation conséquent, car le logiciel ONP qui vient d’être abandonné était censé gérer la paye de 2,5 MILLIONS de fonctionnaires d’Etat.

  • La réalité dépasse la fiction…

    L’état et l’informatique, revient à expliquer la sorcellerie aux bourreaux de l’inquisition…
    Cela se traduira par une panique au gouvernement (ex:échanger librement films et musique) puis arrive l’heure (tardive) de savoir l’utiliser pour pouvoir « réglementer » le sujet à son avantage…
    C’est à dire prendre l’usager pour un con qui doit se soumettre aux « connaissances » de l’état..
    Les impopulaires lois de la programmation militaire et hadopi le prouvent incontestablement…Car le législateur oublie que, ceux qui ont inventés les réseaux et la plupart des outils qu’ils utilisent, auront toujours trois longueurs d’avance à la surveillance généralisée..
    Nous sommes dirigés par des arrivistes rétrogrades que l’ignorance rends parano parce qu’ils sont manipulés par des conseillés tout aussi ignorants et incapables de savoir utiliser cette science parce que trop préoccupés par l’argent et le pouvoir d’emmerder son prochain.
    Il y a donc « comme pour les drogues et ses commerces », une seconde société (un vivre ensemble saisissant) qui par inertie de son principe, infiltre l’économie fragilisée par une corruption conséquente à ces idéologies funestes, que défendent une poignée d’illuminés pour lesquels on va bientôt aller voter…
    En dehors de préparer sa protection contre la dictature galopante qui arrive depuis 2002, il n’y a pas grand chose d’intelligent à espérer pour un futur proche..

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