Ce qu’un ophtalmo nous dit de la démocratisation par la technologie

Comment une visite chez l’ophtalmo peut nous indiquer l’impact de l’innovation technologique dans nos vies… et ses limites par la réglementation.

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Ce qu’un ophtalmo nous dit de la démocratisation par la technologie

Publié le 9 juin 2015
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Par Philippe Silberzahn.

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Une visite chez un ophtalmologiste peut, pour le patient un tant soit peu observateur, se révéler plein d’enseignements sur l’impact de l’innovation technologique sur l’avenir et la médecine et des médecins, et sur sur la façon dont la réglementation empêche l’innovation.

D’abord, à mon arrivée, la secrétaire, après m’avoir demandé ma carte vitale, me fait passer un premier examen. Tout est automatique : je pose mon menton sur une machine, et voilà. En quelques secondes c’est terminé. En lisant de travers, j’apprends qu’il s’agit d’un tonomètre (appareil mesure de la pression oculaire). Les résultats sont envoyés à l’ordinateur. Quelques minutes après, je suis reçu, non pas par le médecin, mais par un technicien qui me fait une batterie de tests pour voir comment ma vision a évolué depuis la dernière fois. Là encore, tout est quasiment automatisé, et le reste est totalement routinier ; les résultats sont là aussi envoyés à l’ordinateur. Parfaitement huilé.

Retour dans la salle d’attente. Dix minutes après, le médecin me reçoit. Il consulte les résultats sur son écran. Un examen de quelques secondes des deux yeux, trois questions, une ordonnance, et c’est terminé. Je suis resté moins de cinq minutes dans son bureau.

Cette visite m’inspire deux choses. La première, c’est qu’effectivement la majorité des actes sont purement routiniers et largement automatisés. Ils ne requièrent plus la science d’un médecin, mais la connaissance d’un technicien, voire celle de la secrétaire d’accueil. On voit ici la banalisation de la connaissance, et surtout comment la technologie encapsule cette connaissance pour la rendre utilisable par ceux qui ne la possèdent pas. Il y a dès lors un glissement inévitable dans l’ordre de ceux qui peuvent effectuer ces actes médicaux. Ce qui nécessitait un expert il y a dix ans peut désormais être fait par la secrétaire. Cela entraîne nécessairement une évolution des coûts (en l’occurrence une baisse) et une répartition différente de la valeur. On l’a déjà vu dans le cas du remplacement de hanche : dans les années 60, se faire poser une prothèse nécessitait un chirurgien expert ; de tels experts étaient très rares, l’opération était naturellement très onéreuse et surtout, le chirurgien captait près de 60% de la valeur de l’acte lui-même (il était la ressource rare). Aujourd’hui, cette opération est devenue banale, beaucoup plus facile et moins risquée grâce aux progrès des prothèses (mieux adaptées, plus faciles à poser et créant moins de problèmes post-opératoires). Elle peut donc être effectuée par des chirurgiens moins expérimentés ; il existe même des cliniques spécialisées où les chirurgiens ne font que ça. Le résultat est un abaissement des coûts, et une augmentation de la qualité. Quant à la capture de valeur, elle a considérablement évolué, c’est désormais le fabricant de prothèse qui en capture la plus grande partie, celle-ci encapsule une large partie de la connaissance nécessaire pour que l’opération se déroule bien.

La deuxième chose que m’inspire cette visite c’est que pour autant dans mon cas, le prix n’a pas diminué : 60€ la visite ! Car en effet ce qui est frappant c’est combien l’intervention du médecin est inutile : trois minutes pour signer une ordonnance dont le diagnostic a été établi soit par des machines, soit par des techniciens. La raison de sa présence est simple, elle tient à la réglementation. Impossible d’avoir une nouvelle paire de lunettes sans ordonnance d’un ophtalmo. En pratique, mon examen aurait pu être tout à fait facilement réalisé par un opticien, pour un coût bien moindre pour la sécurité sociale et ma mutuelle. On voit comment l’impact de l’évolution des connaissances, dont la technologie n’est qu’une des manifestations, se retrouve bloqué par une réglementation qui n’a pour but que de protéger une situation acquise par une profession devenue inutile. La question est combien de temps cela pourra-t-il durer ? Il est étonnant que les mutuelles, qui sont le dindon de cette grande farce, n’aient pas encore réagi. Gageons que grâce à Internet, on commandera bientôt ses lunettes en Allemagne ou ailleurs en contournant l’octroi placé sur notre chemin. Comme souvent, la réglementation se bornera à interdire ce qu’elle ne peut plus empêcher.

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  • on a été dans la même usine a fric… et l’ordonnance à été automatiquement généré pour faire plaisir a la ‘visiteuse médicale’ vendeuse de poudre de perlinpinpin hors de prix .

  • Il se trouve qu’aujourd’hui, on consulte bien souvent un médecin non pas pour bénéficier de ses lumières, mais pour obtenir la signature qu’il faut sur le cerfa qui permettra d’être (mal) remboursé par l’assurance mutuelle (pas mutuelle du tout) et obligatoire (dont 20% part en taxes et frais de gestion), d’une dépense dont le montant serait réduit au tiers dans un contexte concurrentiel.
    Quand on est vraiment malade, on voudrait bien que le médecin ait plus de 5 minutes à consacrer à votre cas, et quand on ne l’est pas, la sagesse c’est de ne pas le déranger pour lui laisser ce temps.

  • Vous êtes en train de nous parlez de Dr House, le super crack qui voit ce que les autres ne voient pas. Désolé, mais même la série est moins con. Tout le monde n’a pas besoin du Dr House, et même, pire encore, consulter le Dr House quand on n’est pas un cas désespéré c’est très dangereux ; il vaut mieux avoir déjà consulter le médecin normal, et avant de consulter le médecin il vaut mieux être passer dans les mains d’un technicien (ou d’une machine automatique !) qui aura fait pesée, prise de sang et de tension, scanner ou échographie, etc.

  • cet article me parait abusif, notamment quand on lis « une réglementation qui n’a pour but que de protéger une situation acquise par une profession devenue inutile ». L’intervention du médecin ophtalmologiste à surtout pour but de préserver le patient des erreurs qu’inévitablement un système totalement automatisé est susceptible de produire, les humains ne sont pas des machines ou des robots. Quand à permettre à l’Opticien de prescrire les lunettes, ca ne pourrait que pousser à la prescription selon un principe largement connu, qui serait au final probablement bien plus couteux que l’économie escomptée du médecin ophtalmologue.
    Quand aux mutuelles dindons ? non les mutuelle sont des assurances, bref des société financières qui gèrent l’argent, elles ne perdent pas d’argent dans tous les cas, les cotisations surpassent forcément les prestations.
    au final je dirait que cet article est malhonnête et dogmatique!

    • au final je dirait que cet article est malhonnête et dogmatique!
      NON NON !! DITES PAS CELA !!!!!
      …que le chirurgien soit encore à ce jour utile bien sur !!
      mais l »autorisation d »un port de lunette ne doit pas accaparer son précieux temps !!!
      une proposition à vous chirurgien libéral :: faisons que la médecine soit libérée que le malade choisisse et que la décision soit médecin / malade caisses de ss et nutuelles au segond plan ( plan payeur et conseils ) vous verrez un tas de profession de sante au chomage oui !!!! ( les inutiles les incapables les imbus les je sais tout les infects………………

    • « Quand à permettre à l’Opticien de prescrire les lunettes, ca ne pourrait que pousser à la prescription… »

      Faux. Aux USA où j’ai vécu, j’avais été étonné de pouvoir acheter une nouvelle paire de lunette et me réapprovisionner en lentilles directement chez l’opticien. La consultation est faite sur place, pour un service plus efficace et plus pratique, et un prix bien moindre qu’en France.

      La vérité est l’inverse de ce que vous dites: en France les opticiens profitent de notre formidable système actuel, ils se font des couilles en or en pratiquant des prix excessifs qu’ils ne pourraient pas se permettre ailleurs. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir comme l’activité est florissante dans le pays, les boutiques sont pléthore, et les Afflelou et autres entrepreneurs se taillent des business conséquents.

  • Bonjour,
    Je comprends assez bien votre reaction. La presence d’un ophtalmologue n’est effectivement pas utile a la realisation de verres correcteurs.
    Consequemment, les 60 euros de la consultation peuvent paraitre un prix eleve pour le service recu.
    Si l’on prends un peu de recul, on constate que ce prix est considerablement moins eleve que ce que vous payeriez dans la plupart des autres pays, car effectivement, la technique a un prix.

    De plus le role de l’ophtalmologiste ne se resume pas a controler la qualite des examens plus ou moins automatises du centre medical. Le medecin est egalement toujours indispensable au diagnostic de la plupart des maladies ophtalmologiques, des affections retiniennes, aux affections du nerf optique en passant par les atteintes cerebrales, la cataracte, les maladies degeneratives …

    Une banale baisse de l’acuite visuelle peut etre le premier signe d’une tumeur cerebrale ou d’une sclerose en plaque.
    Ces maladies ne sont pas depistees a ce jour par les seuls examens automatises mais necessitent une demarche intellectuelle que seul un ophtalmologue peut faire.
    Et cette demarche intellectuelle est dramatiquement sous estimee par notre assurance maladie qui la remunere ridiculement bas.
    Par consequent, la seule chose qui permette encore aux francais d’avoir acces a des ophtalmo, c’est cette obligation de passer par eux pour avoir des lunettes. La disparition de cette obligation sera suivi par la disparition de l’offre ophtalmologique. Sauf si ceux si reprennent leur liberte tarifaire en se deconventionnant.

    Donc, oui. Vous payez peut etre trop cher pour une prescription de lunette, parce que les ophtalmo sont ridiculement sous payes pour leur competence lorsqu’ils font leur travail de specialiste.

    Je suis medecin. Je travaille dans un pays ou les gens ont acces aux lunettes sans passer par l’ophtalmo, et malheureusement je vois de nombreux glaucomes et des retinopathies diabetiques depistes tardivement.

    Je crois que vous ne voyez qu’une partie de l’equation.

    • ce que vous payeriez dans la plupart des autres pays ::: nous parlons d »un cas bien précis la france et pensez qu »ailleur en papouasie ils n »ont ni ophtalmo ni lunettes ( de soleil car chez les lunetiers il y a beaucoup a dire regardez le train de vie d »affelou la ss lui a méme payé un navire !!! ) en mutualisant en sociétisant on fait des castes enrichies ( notaires avocats ophtalmo tous les indispensable pour une vie heureuse lol
      n’oubliaient pas qu’il doit aussi amortir ses investissements et le matériel médical est très onéreux) il faut amortir amortir peu importe le malade …….Et les mutuelles ?? 25 % de votre cotis sert pour la com et la pub,c’est exact du méme tonneau Où est la liberté ??PERDUE DEPUIS BIEN LONGTEMPS pion 3254897 et suivant

    • Un esprit bien fait certe mais qui cherche à mettre en équation un problème qui n’a pas forcement vocation à l’être et surtout avec une petite partie seulement des donnés de la problématique.
      Ceci dit cela met en exergue 2 éléments:
      Les renouvellements de prescription de lunettes pourrai etre moins valorisés et delegues à des auxilliaires sous contrôle médicale.
      A l’inverse la valorisation du raisonnement intellectuelle y compris utilisant en partie des appareils automatisés est insuffisante, oblige à un rythme de travail plus que soutenu et devrait être largement mieux retribué pour y passer le temps nécessaire.
      Enfîn pour clore le débat sur les rémunérations, les médecins français sont parmis les plus mals payé au monde; 23 euros la consult contre 120 dollars au usa par ex. Ils sont à des annés lumières des 35h commence leur carriere tard ( installation apres 35 ans) et ont une esperance de vie moindre. Leur caisse de retraite extremement desavantageuse ( plafonné vers le bas avec ponction forfaitaire quasi confiscatoire de la moitie des revenus pr un debutant) reste neamoins rentable et se trouve donc siphoné par l’etat pr equilibrer d’autres caisses.

  • Quid de la responsabilité d’une machine ou du technicien ( ou de la secrétaire ) qui fait fonctionner la machine, l’ophtalmo qui fait l’ordonnance engage sa responsabilité médicale et ça vaut bien 60 € ( n’oubliaient pas qu’il doit aussi amortir ses investissements et le matériel médical est très onéreux)
    Et les mutuelles ?? 25 % de votre cotis sert pour la com et la pub, mettez l’argent de votre cotis mensuelle de coté et là vous pourrez vous payer des soins de qualité alors que la mutuelle, après vous avoir prélevé une bonne partie des vos cotis pour ses frais et salaires, vous en reversera qu’une petite partie et en plus vous dira quel médecin aller voir si vous voulez être correctement remboursé. Où est la liberté ??

  • « 60€ la visite !  »
    ———-
    Dans une usine une machine tombe en panne et personne n’arrive à identifier le problème. La production s’arrête donc avec un cruel manque à gagner pour l’entreprise.
    Le patron fait alors appel à un spécialiste qui connait bien cette machine. Il vient, fait le tour de la machine, la regarde une minute, prend un morceau de craie et trace un cercle autour de la vis qui doit être resserée.
    Il rédige alors une facture de 5000 euros. La bonne vis est resserrée et la production de l’usine redémarre.
    Le patron dit alors « 5000 euros ? Mais c’est ridicule ! Tout ce que vous avez fait c’est tracer un cercle à la craie autour d’une vis ».
    Le spécialiste rédige alors une seconde facture :
    – Tracer un cercle à la crée : 1 euro.
    – Savoir autour de quelle vis tracer le cercle : 4999 euros.

    • Chez le concurrent français, de peur de perdre des marchés face à cet étranger dont la machine est ainsi réparée, l’Etat impose donc des visites préventives du spécialiste français. Il limite son paiement à 1000 euros par cercle. Le spécialiste trace 20 cercles, et au patron qui se plaint, il fait remarquer que non seulement c’est moins cher qu’à l’étranger (1000 au lieu de 5000), mais que c’est plus efficace puisque la machine n’est même jamais tombée en panne…

  • L’intervention du médecin en final est tout sauf inutile.

    Ou si on préfère, elle est aussi « inutile » qu’un contrôle qualité en fin d’un processus de production, que le visa du responsable de service dans un processus administratif, que l’approbation du board pour prendre une décision etc…

    Ce n’est pas parce que les tâches à faible VA ou automatisables ont été préparées et/ou automatisées que la vigilance, le contrôle, l’arbitrage deviennent inutiles. Bien au contraire évidemment.

    Dans le domaine de la santé, le CQ est évidemment critique.

    Il est dommage que le prix de la consultation maintenu à 60 € soit donné en pâture comme si il y avait une rente indûment exploitée. Il serait plus intéressant d’analyser la structure de coût derrière ce prix, pour en dégager la part de l’investissement, le coût de l’assurance, et la part des impôts, taxes, cotisations sociales et surcoûts réglementaires divers… Ce qui reste dans la poche du praticien pourra être évalué ensuite.

    La réflexion pourrait aussi s’élargir en examinant les pratiques à l’étranger.
    Il n’est pas impossible que l’automatisation et la taylorisation forcennée du processus observée en France trouve son origine, en partie, dans la pression artificielle sur les tarifs de consultation exercée par l’Assurance Maladie, et qui résulterait en un glissement forcé vers du low-cost / high volume de la pratique. C’est déjà manifestement le cas de la médecine générale et de la dentisterie où les honoraires de base sont restés quasi bloqués et figurent parmi les plus bas d’Europe.

  • Merci de ces nombreux commentaires qui nous ramènent très vite à la réalité. En effet, je ne félicite pas Mr Philippe Silberzahn, qui est probablement un type brillant, compte tenu de sa description et donc de son observation. Cependant il fait preuve de naïveté, quand il pense avoir eu une consultation d’ophtalmologie. Car une consultation d’ophtalmologie commence toujours par un interrogatoire qui détermine la suite des examens à réaliser, bien sûr, certains examens sont habituels et rapides mais ne suffisent pas pour un bon diagnostic. Cela pourrait passer chez un patient sain. Mais l’ophtalmologie c’est 13 ans d’études médicales, pourquoi faire si c’est si simple ? je vais vous le dire, encore une fois, vous, éditorialiste, analysez rapidement une situation à laquelle vous n’y connaissez rien et vous en faites des conclusions, au point d’en faire un article. Dommage car j’aime Contrepoint, mais si je lis des articles pour m’éclairer qui sont du même niveau, je suis berné.

  • Soixante euros pour une consultation spécialisée et 2 actes techniques est une somme ridiculement basse. Votre pingrerie nécessitait-elle d’être exposée dans un tel article?

  • Dans le même raisonnement :
    – avec doctissimo plus besoin de généraliste
    – avec wikipédia plus besoin d’aller à l’école
    Si je regarde ma dernière consultation chez l’ophtalmo :
    – 2min au téléphone pour la prise de RDV
    – 5min pour créer le dossier et rentrer mes réponses au questionnaire médical
    – 5min de machine en tout genre pour vérifier la vue et les yeux
    – 5min de conseil car le médecin m’a aussi regardé les paupières et constaté un problème, j’ai eu une ordonnance pour soigner le dit problème.
    tarif : 28 euros.
    Alors écrire un tel article en présentant une profession comme chère et inutile ne me semble pas honnête.

  • « La deuxième chose que m’inspire cette visite c’est que pour autant dans mon cas, le prix n’a pas diminué : 60€ la visite ! »

    Cela peut s’expliquer par le coût des machines et le gain du temps de RDV raccourci…

    Mais à terme, la généralisation de tels outils devraient soit diminuer le coût, soit multiplier les contrôles.

  • Bonjour, je suis ophtalmologiste est je suis fort gêné de vous entendre dire que je suis inutile. Dans votre exemple il est bien évident que vous êtes en parfaite santé du moins je vous le souhaite. Votre raisonnement ne prend cependant pas en compte que les machines ne donnent que des données et que l’interprétation ne peut en être faite que par le médecin qui est seul capable dans le cabinet où vous avez consulté de certifier que les résultats sont bons et surtout d’en assumer la responsabilité.

    • Qu’entendez-vous par certifier que les résultats sont bons et en assumer la responsabilité ? M. Silberzahn pense être en bonne santé, et n’avoir besoin que de nouvelles lunettes, problème qui peut être réglé avec une machine et un vendeur. Il pense également que la machine est apte à faire le tri et à lui signaler, le cas échéant, la nécessité d’un examen plus poussé avec l’ophtalmologiste. Il n’a pas besoin de certification, ni de quelqu’un dont l’assurance trouvera un prétexte pour affirmer, en cas de non-détection d’un problème et de perte de la vue (du patient, pas du médecin), que c’est la faute à pas de chance.
      Pendant ce temps, Madame Michu constate qu’il faut un an de délai pour obtenir un rendez-vous avec l’ophtalmologiste (parce qu’il préfère consacrer 8 heures par jour à certifier que des patients sont sains), et renonce à consulter pour ce qui a pas mal de chances de dégénérer en problème grave. Voyez-vous là une utilisation efficace des machines et des compétences ?

      • M Silberzahn pense mais ne sait pas s’il est en bonne santé. Il pense que la machine ou la secrétaire est capable de lui dire s’il nécessite une exploration supplémentaire, cela aussi est faux, la machine mesure, elle donne une mesure, interpréter une donné nécessite un peu plus de finesse que bon-pas bon. Cela dépend du contexte clinique et familial et de tout un tas d’autres choses qu’il serait trop long de développer ici. Si l’assurance demande une ordonnance pour s’assurer que M ne risque pas développer un problème plus grave qui lui coûtera plus cher plus tard c’est le problème de l’assurance pas du médecin. Le médecin ne sait pas a priori si quelqu’un est sain il ne le sait qu’après l’avoir examiner. Il ne choisit pas qui prend rendez vous et reçoit toutes les personnes qui le sollicitent. De plus ramener ça au prix de la consultation est très étonnant sur un site libéral. Je paraphrase le texte: Le patron gagne trop de sous en faisant travailler ses ouvriers (en étant protégé par l’état). Monsieur peut trouver un médecin moins cher, quant aux délais les médecins ne sont pas responsables de la pénurie organisée par l’Etat. Enfin vous vous contrediseez avec le problème de mme Michu qui peut devenir grave si on ne s’en préoccupe pas, si mme Michu s’appelait M Siberzahn?

    • sauf si vous êtes une exception dans la profession , vous ne servez a rien comme la plus part des pseudo-spécialistes…vous savez bien qu’il ne s’agit que de pognon tout ce truc !

      • Du pognon avec la consultation de généraliste à 23 € (40 % en dessous de la moyenne européenne, 70 % en dessous de l’Allemagne ou de la Suisse; 82 % en dessous de la consultation de médecine du travail en France) ? J’attends votre démonstration.

  • Dans beaucoup de pays l’Ophtalmologue est « inclu » dans le service de l’opticien : il dispose de salles avec le dernier matériel pour analyser et vous délivrer des lunettes.
    S’il trouve une chose particulière, il vous dirigera vers un hôpital.
    Mais dans la pratique courante, cela correspond à cela, j’arrive, je veux voir l’ophtalmo. S’il peut il me reçoit ou me donne un rendez-vous dans la journée.
    Il m’analyse et si je suis d’accord, j’achète les lunettes. Il y une inter-activité entre les 2 : car étant sur place, on peut , à tout moment demander une contre-analyse.. Ce qui en France est impossible car il faut attendre 12 mois ou plus.

  • Au Québec des lunettes qui coûtent 800$ peuvent être achetées aux États-Unis pour 50$, voir sur Internet avec la prescription.

    Il y a des gens qui se graissent quelque part…

    • J’ai justement été chez l’ophtalmo hier.
      Reçu à l’heure pile du rendez-vous. C’est lui-même qui était derrière les appareils de diagnostic.
      Le diagnostic a été fait: défaut de sécrétion lacrymale. Le traitement ordonné: des gouttes à mettre dans les yeux. Il a en même temps vérifié la justesse de mes verres correcteurs.
      J’ai payé 39 euros.
      Ou bien moi-même et mon praticien sont des phénomènes exceptionnels.
      Ou bien cet article et ces commentaires sont fortement tendancieux.

      • Ca ne change rien à ce que je viens de dire, je ne connais pas comment ca marche en France alors je ne me prononce pas.

  • Outre le matériel, avec l’intervention d’une secrétaire et d’un technicien, le prix de 60euros me semble dérisoire.
    J’espère pour ce pauvre ophtalmologiste qu’il a d’autres actes mieux rémunérés.

    Après se pose le problème de la prescription de lunettes pouvant se faire par les opticiens effectivement (qui se paye en fait sur le prix des lunettes elles mêmes, bien plus que 60 euros).

  • Bonjour,
    Je suis jeune ophtalmologiste d’une part, et passionné de techno « disruptives » d’autres part et convaincu de l’utilité de la libéralisation globale des monopoles.

    Vous confondez lunettes et ophtalmologie.

    Les machines produisent des données. Vous prescrire des lunettes adaptées demande plus de compétences, pas forcément un bac +11 nous sommes d’accord.

    En revanche, votre « examen en 5 minutes » dont vous ne comprenez pas l’utilité demande bien 11 ans dont 5 de spécialité. Nous depistons nombre de pathologies silencieuses juste avant le catastrophe. Interpréter un fond d’oeil requière une expertise, et les algorithmes ne sont pas près d’y arriver, je le sais car j’y travaille.

    Votre analyse est partiellement juste: ce partiellement sauve la vue a des milliers de patients chaque année.

    Cordialement.

    • …..cher monsieur GDB et sans polimiquer : ((( sauve la vue a des milliers de patients chaque année. ))) vous vous gargarisez pas un peu ?? un fait :: diabétique avec une cataracte à faire aux deux yeux ( 2 heures de temps d’opération ) j’attends le  » sauveur de patients  » depuis 16 mois où se trouve le mensonge où se trouve le joueur de gros tambour (( comme pour la dentition il faut aller à l »étranger ??? méditez !!! ( pas en soviétie mais en pays de soins libres et éfficasses

      • bonjour,
        Sans polémiquer non plus, pourriez vous développer?

        Si vous êtes en attente d’une chirurgie de cataractes liées au diabète, aucune urgence

        Si vous avez en revanche d’autres complications ophtalmos liées au diabète (rétinopathie, maculopathie) et que vous n’avez pas été controlé depuis 16 mois, c’est effectivement beaucoup plus étonnant…

        Sachant que dans tous les cas, on ne rentrera pas dans le conseil médical ici.
        C’est juste que je n’ai pas compris votre message 🙁
        cordialement

  • Bonjour, je suis ophtalmo.

    Si vous passez 5 min avec l’ophtalmo, mais tant mieux!!!!! C’est que vous allez bien !!

    Sur la consultation vous avez eu:

    -prise du tonus oculaire > dépister un glaucome (indolore, insidieux et délétère seulement à un stade bien bien tardif…)

    -contrôler la vision pour s’assurer qu’elle est normale > dépister toute Baisse d’acuité visuelle, nécessitant d’approfondir les examens ciniques et complémentaires
    (au passage « le technicien » est un orthoptiste ayant fait entre 3 et 5 ans d’étude ;))

    -adapter votre paire de lunette si nécessaire > vous refaire une ordonnance de lunettes et surtout savoir vous dire que vous n’avez pas besoin de lunettes ou pas besoin de changer (chose que ne fera jamais un opticien avec une vente à la clé)

    -choisir le mode de correction et le type de verre le plus adapté pour votre port quotidien > jeune sportif? informaticien avec vision intermédiaire qui prédomine? chauffeur avec vision de loin qui prédomine? hyperphotosensibilité?

    – contrôler l’absence de strabisme ainsi que la convergence et vérifier qu’une petite rééducation orthoptique n’est pas nécessaire > si ce n’est pas fait, difficulté à la concentration, à la lecture, maux de tête, fatigue…

    – analyse du nerf optique au Fond d’oeil > neuropathie optique? glaucome? anomalie vasculaire? oedeme? dizaines de pathologies du nerf optique…

    -analyse de la rétine périphérique et centrale au FO > DMLA, diabète, vascularite? centaines d’autres pathologies du fond d’oeil (tumeur, infection, maladies inflammatoires……)

    – analyse des vaisseaux au FO > vascularite, hypertension artérielle dans l’œil?

    – étude du film lacrymal > sécheresse, hyposécrétion, besoin de gouttes?

    – cristallin > cataracte?

    -iris et chambre antérieure > inflammation? tumeur? anomalie de la pupille signant une atteinte neurologique?

    – cornée > pas de pathologie dégénérative de la cornée, pas d’oedème, pas de keratite pas sécheresse ou infectieuse?

    Donc oui vous avez eu tout ça!! et c’est très loin d’être exhaustif !!
    Vous ne payez pas 60euros pour une ordonnance de lunettes, vous payez 60euros pour l’expérience de l’ophtalmo dans toutes les pathologies citées. et surtout son expérience à les dépister!!!
    Vous payez 60€ pour ressortir avec un avis d’expert qui vous dit que vos yeux sont en bonne santé….. ou non…

    Oui ça prend 5 min chez un homme jeune de 40 ans qui va tout bien et a la chance de n’avoir aucune pathologie oculaire… Mais tant mieux non?

    Quand vous allez chez le dentiste et que tout va bien, vous lui dites pas « z’etes sur? vous pouvez pas me trouver un ptit déchaussement ou ptite carrie ou deux, histoire que j’ai pas l’impression de venir pour rien?

    Par contre le jour où malheureusement il y a quelque chose, ça ne prend plus 5 min du tout……

    Je vous souhaite à tous que toutes vos consultations ophtalmos prennent 5 min, et ce toute votre vie

    • et donc, si une norme décide qu’au moindre mal de crâne il faut aller voir un neurochirurgien, vous trouverez ça normal aussi ?
      Faudrait peut être voir à distinguer la vérification routinière et le réel besoin de consultation médicinal, non ?

  • Lunette pour tous vend des lunettes à partir de 10 euros, verres inclus. Plus besoin d’ordonnance.

  • J’aime beaucoup les commentaires des gens qui défendent ce système juste pas… bah, par habitude du monopole, et parce qu’ils se sentent plus en sécurité si on les oblige à payer cher quelque chose qui ne le vaut pas.

    Allez voir en Allemagne, tiens. Ici, vous allez dans l’opticien (la boutique, pas le médecin) le plus proche, vous faite test de vue et test de surface de l’oeil en moins de 10 minutes gratuitement et librement. Service client, ça fait partie de leur boulot.

    Si vous avez un problème à l’oeil, vous pouvez aller voir un médecin de l’oeil, bien sûr. Mais ce n’est tout simplement pas leur job de perdre du temps à vous faire un test que n’importe qui peut désormais faire et qu’en France on oblige à faire à cause de lois et de comportements rétrigrades.

    En fait vous êtes incapables (les commentateurs) de faire la différence entre l’acte usuel de check de la vue et l’étude médicinale qu’il n’appartient de faire qu’en cas de problème. Pas de distinction entre la spécialisation et la généralité, c’est effectivement typique de la situation de monopole abrutissant, qui se retrouve toujours néfaste pour les plus démunis (ici faire payer cher tout le monde des actes dont seuls quelques uns auront besoin), le tout avec la déresponsabilisation qui va avec (ceux qui en ont besoin ne vont pas chez le médecin parce qu’ils en ont besoin, mais à cause de la « norme »). Nivellement par le bas.

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Un article de Philbert Carbon.

La Fondation Valéry Giscard d’Estaing – dont le « but est de faire connaître la période de l’histoire politique, économique et sociale de la France et de l’Europe durant laquelle Valéry Giscard d’Estaing a joué un rôle déterminant et plus particulièrement la période de son septennat » – a organisé le 6 décembre 2023 un colloque intitulé : « 45 ans après les lois Scrivener, quelle protection du consommateur à l’heure des plateformes et de la data ? ».

 

Protection ou infantilisation du cons... Poursuivre la lecture
Un article de Pierre Garello

Les inflations législative et réglementaire se payent cher. Combien au juste ? Il est difficile de le dire mais toute politique publique qui se veut raisonnable devrait a minima tenter d’anticiper et d’évaluer ces coûts assimilables par leur nature et leurs effets à un impôt. Le Competitive Enterprise Institute basé à Washington D.C. a évalué à 1939 milliards de dollars le coût de la réglementation fédérale américaine pour 2022, et identifie les mécanismes qui permettraient de juguler cette inflation.

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À moins que vous n’ayez vécu sur Mars ces derniers mois, vous n’avez pu ignorer l’énorme écho médiatique autour du développement de l’intelligence artificielle (IA).

Ce développement est fulgurant, chaque exploit succédant au précédent, avec des réalisations qui auraient semblé impossibles il n’y a pas si longtemps. Il est vrai que le monde de la technologie a tendance à exagérer l’importance de ses inventions, et certaines ne durent que le temps d’un matin, mais on peut dire avec une assez grande assurance que ce ... Poursuivre la lecture

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