Grand-Charmont - Colère 168 € de taxe pour une serre à tomates de 6 m² !

Françoise JEANPARIS - 14 août 2017 à 05:04 - Temps de lecture :
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« Une taxe pour une petite serre au fond du jardin. Franchement, on marche sur la tête », dénonce Francisco Castano.  Photo Sam COULON
« Une taxe pour une petite serre au fond du jardin. Franchement, on marche sur la tête », dénonce Francisco Castano. Photo Sam COULON

« Si ça n’est pas du racket fiscal, qu’est-ce ? On va bientôt nous taxer pour respirer l’air pollué… » Francisco Castano n’a toujours pas digéré la pilule. Celle adressée par la Direction départementale du territoire lui annonçant qu’il va devoir débourser prochainement 168 euros. Une douloureuse au titre de la taxe d’aménagement. Au printemps, l’habitant de Grand-Charmont a installé au fond de son jardin une serre à tomates. Francisco Castano n’a pas l’intention de se lancer dans la culture intensive. La construction légère et démontable en lattes de bois pour l’ossature, film plastique pour les murs et plaques de polycarbonate pour la toiture fait à peine plus de 6 m². « Auparavant, je cultivais mes tomates sous un film plastique rehaussé et retenu par des piquets. Esthétiquement pas le top. J’ai construit cet abri pour avoir quelque chose de plus soigné dans mon jardin. Si j’avais su… », résume le jardinier sportif qui pratique le trail en montagne. S’il avait su que le fisc allait le rattraper.

Honnête, Francisco signale la construction de sa serre à la mairie. On l’invite à faire une déclaration de travaux. Il s’exécute avec plans à l’appui. Quelques mois plus tard, il apprend par un courrier de la DDT qu’il est assujetti à la taxe d’aménagement. On lui réclame 168 € dont 126 € pour la part communale et 42 € pour la part départementale. « Pour les dix pieds qui y poussent, ça fait cher de la salade de tomates », calcule Francisco Castano, qui estime « grotesque » cette taxe qui tombe sur le râble du citoyen « cultivant quelques tomates bios qui agrémenteront l’assiette estivale ».

Sa surprise, il l’a signifiée par courrier au maire de la commune qui, illico s’est fendu d’une missive à la DTT. Il y précise que la commune de Grand-Charmont est l’une des rares, sinon la seule de l’agglomération, à avoir refusé d’augmenter le taux de la part communale ; estime que cette taxe d’aménagement, dont l’assiette a été élargie, « pénalise grandement » les propriétaires. N’empêche. Le jardinier doit passer au tiroir-caisse. Du coup, il a balancé une vidéo sur Youtube qui a fait un tabac auprès des maraîchers solidaires. Ça ne va pas le dédouaner de la taxe, mais ça soulage !