La rentrée sera « difficile en matière de conjoncture économique ». Le premier ministre, Manuel Valls, s'est inquiété, vendredi 1er août, d'un risque « réel » de déflation en Europe. Jeudi, Eurostat annonçait que les prix évoluaient à leur plus bas niveau depuis octobre 2009. L'inflation est en effet tombée à 0,4 % dans la zone euro en juillet, après 0,5 % en juin.
A la sortie du séminaire de l'exécutif à l'Elysée, M. Valls a fait part de ses craintes :
« Le volontarisme ne nous quittera pas, et cela plus encore pour les semaines et les mois à venir, car la rentrée va être difficile en matière de conjoncture économique (...) Le risque de déflation est réel, [car] au niveau européen, la croissance et l'inflation sont en retrait par rapport à ce que nous pouvions attendre. »
Lire l'analyse sur la situation économique : L'ombre de la déflation plane toujours sur la zone euro
LES PRIX À LEUR PLUS BAS NIVEAU DEPUIS 2009
M. Valls juge que « les politiques économiques en zone euro ne sont pas efficaces » face à une croissance et à une inflation plus faibles que prévu, et déplore « l'absence de politique de change » ou encore que la Banque centrale européenne soit « impuissante » face à la faible inflation. Selon lui, s'il y a eu une « certaine prise de conscience quant aux attentes des peuples en matière de croissance et d'emploi », elle « se traduit malheureusement par une terrible lenteur dans les faits ».
Michel Sapin, le ministre de l'économie, avait réagi dès jeudi à la publication d'Eurostat :
« La situation en termes d'inflation est préoccupante (...) La croissance en Europe n'est pas à la hauteur des espoirs que nous pouvions avoir. »
Une faible inflation risque de ralentir le processus de désendettement des Etats et, surtout, des ménages et des entreprises. De fait, après une légère décrue en début d'année, la dette publique de la zone euro est passée de 92,7 % à 93,9 % du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre. M. Sapin a néanmoins refusé de revoir à la baisse les prévisions du gouvernement, qui table sur 3,8 % de déficit et 3 % en 2015, conformément à ses engagements européens.
« UNE CRISE DE CONFIANCE » À ENDIGUER
A l'issue de cette réunion qui devait fixer la feuille de route du gouvernement pour la rentrée, Manuel Valls a également admis qu'il existe « une crise de confiance que nous devons impérativement endiguer ». Il a notamment évoqué « la vie chère, le mal-logement », et l'inquiétude des Français pour « leur avenir et celui de leurs enfants ».
Le premier ministre estime aussi que le chômage a « atteint un niveau tout à fait insupportable » alors que la France a subi à la fin de juin son huitième mois de hausse du chômage consécutif, avec 3 398 millions de demandeurs d'emploi en catégorie A en métropole.
La feuille de route du gouvernement consistera à « réformer, réformer inlassablement », à « lutter contre les blocages » et à « avancer avec détermination, constance, persévérance ».
« Notre politique, ce sera le pacte de responsabilité, tout le pacte et encore plus loin que le pacte, car c'est grâce à lui et au crédit d'impôt compétitivité-emploi [que] nous pourrons renforcer notre économie. »
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