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Moins de miel, mais plus d’apiculteurs en France

La production nationale est tombée, en 2014, à 10 000 tonnes, son plus bas niveau historique. L’apiculture française demande la mise en place de mesures d’aide.

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Publié le 19 mars 2015 à 18h16, modifié le 19 août 2019 à 13h05

Temps de Lecture 2 min.

Les Français restent de grands amateurs de miel. Les importations n’ont d'ailleurs cessé de progresser, dépassant les 30 000 tonnes en 2014.

Les abeilles ont dû danser une folle farandole dans leurs ruches, jeudi 19 mars. Le jour même, l’Assemblée nationale a voté l’interdiction, à compter de janvier 2016, des produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes, accusés de décimer les colonies de ces insectes hyménoptères. Les députés ont voté, contre l’avis du gouvernement, un amendement déposé par les députés Gérard Bapt (Parti socialiste, Haute-Garonne) et Delphine Batho (PS, Deux-Sèvres).

Il s’agit d’une victoire pour l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF), qui demandait une telle mesure. Cette organisation se bat depuis des années face à l’épidémie de mortalité qui s’abat sur les abeilles.

Jeudi, elle jetait, justement, un coup de projecteur sur la situation très difficile de l’apiculture française. La production nationale de miel, est tombée, à un plus bas historique en 2014, à 10 000 tonnes. A comparer aux 32 000 tonnes qui coulaient encore des ruches en 1995 ou aux 20 000 tonnes en 2011.

En parallèle, les importations n’ont cessé de progresser, dépassant les 30 000 tonnes en 2014. Car les Français restent de grands amateurs de miel. Et manifestent ainsi leur intérêt pour cette pratique délicate de l’élevage des abeilles.

Le nombre d’apiculteurs a d’ailleurs repassé à la hausse le seuil des 70 000 en 2014, un niveau qu’il avait franchi à la baisse en 2011. Le nombre de ruches augmente également et approche 1,3 million.

En 2014, à l’exception de l’Ouest et de la Bretagne, relativement épargnés, les autres régions de France ont vu leur récolte aumputée de 50 % à 80 %. Les conditions météorologiques particulièrement défavorables expliquent en partie cette piètre performance. De même que les attaques du frelon asiatique, qui touche désormais les trois-quarts du territoire. Mais aussi l’usage de certains insecticides.

« Double discours du gouvernement »

L’UNAF demande au ministère de l’agriculture une mise en place de mesures d’aides exceptionnelles pour faire face à cette situation difficile pour les apiculteurs. L’organisme s’interroge d’ailleurs sur ce qu’elle qualifie de « double discours du gouvernement ».

En février 2013, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll avait présenté son Plan de développement durable de l’apiculture. Alors que 30 % des ruches périssent chaque année en France, sans que des maladies ne l’expliquent, l’UNAF avait salué le signal positif qu’avait envoyé le ministre dès 2012 : il avait alors retiré l’autorisation d’usage du Cruiser sur le colza. Puis lancé au niveau européen une procédure pour réévaluer les impacts de trois insecticides néonicotinoïdes. Ce qui a conduit, en 2013, à leur interdiction pour deux ans.

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Mais, depuis, d’autres signaux moins positifs ont été émis. L’usage des produits phytosanitaires a continué à progresser en France. Et les néonicotinoïdes restent utilisés dans les champs.

Puis, lorsque le Sénat a dû se prononcer, en février, sur une proposition de loi déposée par le sénateur écologiste Joël Labbé (Morbihan) et le député Germinal Peiro (PS, Dordogne), demandant au gouvernement d’agir au niveau européen pour interdire les insecticides néonicotinoïdes, ce dernier l’a rejetée. Les élus PS se sont désolidarisés à la demande du gouvernement.

Enfin, le frelon asiatique reste classé en danger sanitaire de catégorie 2, privant les apiculteurs de moyens pour lutter contre ce fléau.

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