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Après la victoire d’Hamon, les défections d’élus socialistes commencent

Une partie des parlementaires de l’aile droite du PS pourrait être tentée de rejoindre Emmanuel Macron. Certains ont déjà franchi le pas.

Le Monde

Publié le 30 janvier 2017 à 12h24, modifié le 30 janvier 2017 à 19h29

Temps de Lecture 4 min.

Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche pour la présidentielle 2017, prononce son discours à la Mutualité à Paris, dimanche 29 janvier 2017 - 2017©Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde

Est-ce le début d’une longue série de départs ou Benoît Hamon parviendra-t-il à contenir l’hémorragie ? C’est en tout cas l’un des principaux défis que va devoir affronter l’ex-« frondeur » vainqueur de la primaire à gauche : l’opposition d’un certain nombre d’élus de l’aile droite du PS. Certains pourraient être tentés de rejoindre Emmanuel Macron, dont la ligne « progressiste » leur est plus proche.

  • Une réunion des « réformateurs » du PS mardi

Depuis plusieurs jours, une tribune appelant à rallier l’ex-ministre de l’économie circule parmi les parlementaires socialistes regroupés sous la bannière du « pôle des réformateurs ».

En tout état de cause, les élus « réformateurs » doivent se réunir mardi. Mais selon le député Philippe Doucet, proche de Manuel Valls, il pourrait y avoir « moins d’une dizaine » de députés, sur la cinquantaine que compte ce « pôle des réformateurs », à rejoindre Emmanuel Macron. Il a détaillé, sur RTL :

« On se voit demain [mardi], on va en discuter, mais je pense que ça n’est pas si simple que ça. D’abord parce qu’on ne sait pas ce que pense Emmanuel Macron. Et puis par ailleurs, quand vous êtes un député socialiste élu par des électeurs socialistes avec des militants socialistes, vous avez aussi des comptes à rendre à vos propres militants et à vos propres électeurs. »

  • Ils ont officialisé leur départ

Plusieurs députés vallsistes n’ont pas attendu pour officialiser leur départ et annoncé qu’ils rejoignaient M. Macron. Ainsi d’Alain Calmette, député du Cantal et soutien de Manuel Valls, qui a mis en ligne un communiqué dès dimanche soir, 22 heures, expliquant :

« Pour moi qui ai vécu de près la stratégie de destruction systématique des frondeurs, soutenir le plus emblématique d’entre eux est au-dessus de mes forces. C’est donc en toute logique et en conscience que je m’engage dès ce soir derrière Emmanuel Macron. »

Ainsi aussi de Marc Goua, député socialiste de Maine-et-Loire, qui a déclaré au Courrier picard qu’il voterait Macron, justifiant son choix par son opposition aux « frondeurs », dont M. Hamon est l’une des figures :

« Aujourd’hui, il y a un clivage avec ceux qui pendant les cinq dernières années ont saboté ce mandat. Moi je n’étais pas toujours d’accord avec le gouvernement, mais par discipline j’ai voté toutes les lois. C’est un peu bizarre que les mêmes disent aujourd’hui qu’il faut se plier à la majorité. Je confirme que je vais voter Macron. »

Le sénateur de la Loire Maurice Vincent a également officialisé son ralliement à Emmanuel Macron. Il explique sur son site que « plusieurs propositions phares » de Benoît Hamon constituent pour lui « des utopies dangereuses ». Il salue au contraire le projet de l’ancien ministre de l’économie, qui « réaffirme l’importance de l’engagement européen, prend en considération les mutations rapides de notre société, favorise les innovations comme les solidarités nouvelles ».

René Dosière, député de l’Aisne, scrutateur des dépenses de l’Etat, qui soutenait Manuel Valls, a lui annoncé qu’il « ne voterai[t] pas Benoît Hamon » à la présidentielle – jugeant que son programme « n’est pas celui de la gauche responsable » , sans toutefois préciser vers qui se porterait son choix à l’élection présidentielle.

Enfin, dans un communiqué publié lundi soir, Jean-Louis Gagnaire, député de la Loire, estime que Benoît Hamon a gagné « sur un projet racoleur irréalisable » et annonce qu’il rejoint celui qui, « seul, peut mettre en échec le duel annoncé entre la droite de François Fillon et l’extrême droite de Marine Le Pen »

  • Ils s’apprêtent à franchir le pas

Il y a aussi ceux qui n’ont pas encore franchi le Rubicon, mais qui semblent s’y préparer. Frédéric Cuvillier, député du Pas-de-Calais, ex-ministre des transports et proche de François Hollande, a, ces derniers jours, multiplié les déclarations favorables au leader d’En marche !. Vendredi, sur Europe 1, il déclarait qu’il « faudra être à côté d’Emmanuel Macron pour éviter l’extrême droite ». Et dans les colonnes du JDD dimanche, il ne faisait pas mystère de sa préférence :

« Moi, ça ne me pose aucun problème. Il a été conseiller du président, ministre de ce gouvernement, il incarne aussi une forme de réforme populaire et il est dans une situation qui lui permet d’aborder le dur de la campagne avec des conditions plutôt favorables. »

Dominique Baert, député et maire (PS) de Wattrelos (Nord), semble lui aussi pencher vers l’ancien ministre de l’économie. Il a expliqué préférer son « cousin » Emmanuel Macron au « faux frère » Benoît Hamon, selon des propos rapportés par un journaliste de La Voix du Nord sur Twitter :

Interrogé sur BFM-TV dimanche soir, le maire d’Evry, Francis Chouat, proche de Manuel Valls, n’a pas exclu un ralliement à l’ex-ministre de l’économie :

« Il appartient à Benoît Hamon, puisqu’il dit vouloir rassembler (…), de créer (…) au sein de La Belle Alliance populaire les conditions d’un rassemblement (…). Si c’est sur le projet qu’il a défendu alors il y aura un problème, parce qu’on ne peut pas faire l’unité sur cette base. »

« Je ne peux pas soutenir le programme de Benoît Hamon, c’est contraire à mes convictions », a déclaré le député de l’Eure François Loncle, toujours sur BFM-TV. « Je suis plus proche de Macron que de Mélenchon », a-t-il encore souligné auprès de Paris-Normandie.

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Dans l’entourage de M. Hamon, on se veut serein et convaincu que les départs peuvent être contenus. « Je ne crois pas du tout à un phénomène de départs massifs. Beaucoup d’élus sont attachés au PS, aux règles de la primaire », assurait ainsi au Monde Régis Juanico, député de la Loire et porte-parole de l’ex-ministre.

Lire toute l’analyse : Article réservé à nos abonnés Primaire de la gauche : après la victoire, le plus dur commence pour Benoît Hamon

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