« Soyez votre propre chef : livrez quand vous voulez, autant que vous voulez. » Tel est le nouveau slogan d’Amazon pour lancer un nouveau type de contrat de travail : le livreur payé à la tâche. Le distributeur sur Internet a annoncé, mardi 29 septembre, qu’il allait embaucher des employés intermittents pour livrer ses colis. Le nouveau service, baptisé Flex, consiste à proposer de devenir livreur sur des créneaux de deux, quatre ou huit heures, quitte à reprendre ses activités traditionnelles entre-temps.
Les conditions sont assez limitées : il faut avoir au moins 21 ans, l’âge de la majorité légale aux Etats-Unis, être détenteur d’un permis de conduire, disposer d’un véhicule et d’un smartphone équipé du système d’exploitation Android. Enfin, les candidats ne doivent pas avoir d’antécédents judiciaires. Le tout est payé entre 18 et 25 dollars de l’heure (22,26 euros). La contrepartie : l’employeur ne vous assure aucune couverture chômage ou maladie, tandis que l’assurance du véhicule et les frais d’essence restent à votre charge. C’est le même type de statut de travailleur indépendant qui permet à Uber de limiter ses coûts et de se développer rapidement sur de nouveaux marchés.
L’initiative s’intègre dans le cadre du service Prime Now que propose Amazon dans une douzaine de villes américaines et qui consiste à assurer une livraison dans l’heure suivant la commande pour 8 dollars ou gratuitement, si c’est au-delà de deux heures.
Flex est destiné à optimiser le système de livraison d’Amazon. L’employé intermittent a la possibilité de récupérer les colis à proximité de son domicile dans des mini-entrepôts et de les livrer dans un périmètre relativement limité, ce qui lui permet de travailler sur une courte période. Amazon espère ainsi améliorer l’efficacité du « dernier kilomètre », qui reste un casse-tête pour quantité de distributeurs et baisser ainsi ses coûts de livraison qui augmentent plus vite que son chiffre d’affaires.
Mais en lançant ce service, Amazon risque d’être confronté aux mêmes obstacles juridiques qu’Uber. Le leader mondial des voitures de transport avec chauffeur (VTC) devrait prochainement faire l’objet en Californie d’une action judiciaire en nom collectif (« class action ») de la part de plusieurs employés, qui réclament une reclassification de leur contrat de travail.
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