Un cargo lancé par une nouvelle compagnie qui entend concurrencer l’ex-SNCM, empêché d’entrer dans le port de Marseille depuis mardi par des marins grévistes, a de nouveau dû rebrousser chemin après une nouvelle tentative, samedi 9 janvier au matin, a annoncé le port de Marseille.
Le Stena Carrier, cargo battant pavillon danois, d’une nouvelle compagnie, Corsica Linea, a été bloqué par des marins grévistes, malgré l’appel de la CGT et de son principal responsable, Frédéric Alpozzo, à respecter une décision de justice rendue vendredi et ordonnant aux marins CGT de l’ex-SNCM de libérer les accès du port, sous astreinte de 30 000 euros par infraction constatée.
« Le cargo a fait demi-tour, car il y avait encore des chaloupes à l’eau » qui l’empêchaient d’entrer dans le port, a expliqué une source portuaire. Il avait levé l’ancre vers 9 heures samedi pour tenter cette nouvelle entrée, selon les données du site spécialisé Marinetraffic.com.
La grève reconduite
Les marins de l’ex-SNCM et de La Méridionale — deux compagnies qui se partagent à l’heure actuelle la délégation de service public (DSP) de continuité territoriale entre la Corse et le continent — sont en grève depuis mardi contre l’ouverture de cette nouvelle ligne.
Depuis ce jour, les grévistes de l’ex-SNCM, passée cette semaine dans le giron du groupe corse Rocca, bloquent le navire de Corsica Linea, lancée par deux candidats malheureux à la reprise de la SNCM, Daniel Berrebi, et un groupement d’entrepreneurs corses, Corsica Maritima.
« La grève a été reconduite samedi matin en assemblée générale », a déclaré M. Alpozzo, pour qui Corsica Linea représente une « concurrence déloyale ». A l’ex-SNCM, dont le nouveau nom commercial n’est pas connu, comme à La Méridionale, les grévistes ont décidé de mettre en œuvre « un service minimum », a ajouté M. Alpozzo.
« J’ai été mis en échec », a également commenté M. Alpozzo à propos du nouveau blocage de samedi matin. Il a rappelé que dès que la décision du juge des référés avait été connue, vendredi, la CGT et lui-même en son nom propre avaient appelé les marins à cesser de bloquer le navire danois. « Chaque salarié est libre de ses mouvements et de ses actions », a-t-il observé.
Le Stena Carrier transporte quarante remorques pleines de produits périssables et vingt remorques vides. Corsica Linea avait demandé au juge de prononcer une astreinte de 50 000 euros. Elle a ouvert le 4 janvier une ligne Bastia-Marseille, « avec toutes les autorisations qu’il faut », avait précisé à l’AFP, en marge de l’audience, l’armateur.
Samedi matin doit avoir lieu devant la préfecture d’Ajaccio un rassemblement à l’appel de Corsica Maritima, qui a dénoncé jeudi les « gesticulations » de la CGT et les « dérobades » de l’Etat.
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