Deux conflits dans l’impasse et un nouvel épisode délicat pour les voyageurs : les cheminots de la SNCF et les personnels d’Air France sont appelés à cesser le travail lundi 23 et mardi 24 avril. Les perturbations prévues sont proches des épisodes précédents.
Pas de convergence, mais une coïncidence des luttes. Pour la première fois depuis le début des deux conflits, les grèves à Air France et à la SNCF tombent aux mêmes dates, deux jours de suite. Côté aérien, la direction d’Air France prévoit le maintien de 75 % des vols lundi, contre 70 % mercredi dernier. Côté rail, le cinquième épisode de la grève en pointillé, qui a débuté à 20 heures dimanche, s’annonce un peu moins suivi que le quatrième, 35 % des TGV en circulation, 30 % des Intercités, 40 % des TER, RER et Transiliens.
Air France
La compagnie aérienne, dont les salariés sont appelés à une dixième journée de grève en deux mois pour les salaires, prévoit d’assurer 75 % de ses vols, lundi et mardi.
La proportion de vols maintenus sera lundi de 65 % pour les long et moyen-courriers à l’aéroport Paris - Charles-de-Gaulle et de 85 % pour les court-courriers à Paris-Orly et en province, précise Air France dans un communiqué. Et pour mardi, le groupe aérien anticipe le maintien de 70 % des vols long-courriers, de 65 % des moyen-courriers au départ et vers Roissy et 80 % des court-courriers à Orly et en régions.
Depuis sept semaines, l’intersyndicale réclame toujours un « rattrapage » de 6 % sur les salaires, une demande revue à la baisse à 5,1 % la semaine dernière, tous métiers confondus (pilotes, hôtesses, stewards, agents au sol), afin de couvrir le gel de la grille salariale, et donc l’inflation, depuis 2011. Un projet d’accord de la direction qui prévoyait une augmentation immédiate de 2 % et une hausse de 5 % sur la période 2019-2021 a été refusé, jeudi, par les syndicats.
Le PDG d’Air France, Jean-Marc Janaillac, a lancé une consultation auprès des salariés, alors que l’intersyndicale doit se réunir, jeudi 26 avril, pour planifier de nouvelles dates de grève au mois de mai. Du 26 avril à début mai, les salariés devront ainsi donner leur avis sur la proposition salariale de la direction. En cas de refus, le président a annoncé qu’il quitterait ses fonctions.
SNCF
Le trafic des trains était à nouveau perturbé, lundi, avec 35 % des TGV en circulation, 30 % des Intercités, 40 % des TER, RER et Transiliens.
La SNCF a annoncé lundi un taux de grévistes en baisse au premier jour du cinquième épisode de grève, à 17,45 %, soit le plus bas taux communiqué depuis le début de la grève, mais avec une mobilisation toujours forte des conducteurs, grévistes à 62,6 %. Parmi les personnels indispensables à la circulation des trains, étaient également grévistes lundi 48,7% des contrôleurs, et 24,4% des aiguilleurs.
La situation reste très contrastée d’une ligne à l’autre. Mercredi et jeudi derniers, seul un TGV sur trois, un Intercités sur quatre, deux TER et Transilien sur cinq avaient été maintenus.
Ces chiffres sont proches de ceux de la précédente journée de grève mercredi, mais le patron de la SNCF Guillaume Pepy a assuré dimanche au « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro » que « le trafic sera en amélioration » et que « la grève s’érode lentement », évoquant un taux de grévistes de 60 % parmi les conducteurs, « beaucoup moins qu’au début de la grève, où on était à 77 % ».
Le dirigeant de la SNCF a déclaré que sa « porte est toujours ouverte, les ponts ne sont pas rompus, on est au contact avec les organisations syndicales tous les jours ». Depuis début avril, les syndicats de cheminots CGT, UNSA, SUD-Rail et CFDT sont en grève à intervalles réguliers pour protester contre la réforme de la SNCF, entraînant de fortes perturbations du trafic.
La menace de la CGT de prolonger la grève pourrait devenir réalité, selon Le Parisien. « On étudie un calendrier, indique une source syndicale. On souhaite prévenir les Français le plus tôt possible pour qu’ils puissent organiser leurs vacances. » Un scénario inenvisageable pour le patron de la SNCF, convaincu qu’« il n’y aura pas de grève cet été parce que les cheminots sont des gens responsables ».
Pour rappel, l’intersyndicale doit se réunir au cours de la semaine. Cette décision intervient alors que les discussions ont été arrêtées entre l’exécutif et les partenaires sociaux, la semaine dernière, après le vote de la réforme ferroviaire mardi à l’Assemblée nationale.
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