La question du sexisme dans les jeux vidéo s’invite à l’Assemblée nationale. Dans deux questions au gouvernement publiées au Journal officiel le 13 octobre puis le 3 novembre, et repérées par le site Next INpact, les députées socialistes Catherine Coutelle (Vienne) et Edith Gueugneau (Saône-et-Loire) ont tour à tour interpelé le gouvernement sur les conditions d’éligibilité au crédit d’impôt au jeu vidéo (CIJV). Ce mécanisme fiscal d’aide à l’industrie du secteur a été élargi le 23 juin aux jeux déconseillés aux moins de 18 ans, sous réserve que leur violence soit contextualisée et justifiée, mais ne compte aucun critère lié à un éventuel contenu sexiste, déplorent-elles :
« Le contenu sexiste de certains jeux vidéo, régulièrement dénoncé par des joueuses qui, loin des clichés, représentent en France près d’un-e joueur-se [sic] sur deux, devrait également pouvoir être signalé. »
Reprenant le texte de la question de Catherine Coutelle, Edith Gueugneau rappelle que « la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes dans les médias est pourtant un objectif fort des politiques publiques », illustré par le renforcement des compétences du CSA pour lutter contre « les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes, les violences faites aux femmes et les violences commises au sein des couples ». Une initiative en faveur d’un label a également vu le jour en Suède à l’automne 2014.
La question du sexisme dans les jeux vidéo est de plus en plus régulièrement posée, notamment depuis la sortie en 2011 de « Tropes vs Women in Video Games « (« Les clichés contre les femmes dans les jeux vidéo »), une série de vidéos documentaires et critiques réalisées par la militante féministe Anita Sarkeesian. En 2014, une développeuse de jeu vidéo indépendante et féministe, Zoe Quinn, avait été victime d’une vaste campagne de harcèlement en ligne, dont la dénonciation dans les médias a donné naissance au mouvement du #GamerGate, nébuleuse de joueurs antiféministes.
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