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Retraites : la réforme de 2010, fierté du quinquennat Sarkozy

Les prévisions que le Conseil d'orientation des retraites devrait publier mercredi indiquent que la réforme de 2010 ne suffira pas à rétablir l'équilibre des régimes de retraite.

Le Monde

Publié le 19 décembre 2012 à 08h23, modifié le 19 décembre 2012 à 08h56

Temps de Lecture 3 min.

Des retraités manifestent pour l’accroissement de leur pouvoir d'achat, à Montpellier.

Les prévisions du Conseil d'orientation des retraites, dont Le Monde a obtenu une copie, indiquent que la réforme des pensions, portée en 2010 et présentée comme un des grands succès de son quinquennat par Nicolas Sarkozy, ne suffira pas à rétablir l'équilibre des régimes de retraite. Il faudra très probablement une nouvelle réforme rapidement, qui pourrait consister en un nouvel allongement de l'âge de départ en retraite.

Lire : "Malgré la réforme de 2010, les retraites vont rester gravement déficitaires"

C'est un désaveu pour M. Sarkozy : durant la fin de son mandat, et particulièrement durant la campagne présidentielle, ce dernier a en effet brandi cette réforme en étendard, ne mâchant pas ses mots pour s'en féliciter. "Notre système de retraite a été mis à l'abri de la faillite inéluctable qui le guettait si nous n'avions rien fait", affirmait-il avec assurance lors de ses vœux de fin d'année, le 31 décembre 2010. "Ce sont les pensions de nos aînés qui ont été sauvées", ajoutait-il encore à cette occasion.

Un an plus tard, alors que la campagne présidentielle débute à peine, il récidive, profitant de ses vœux de fin d'année pour dresser un bref bilan de son mandat présidentiel. "Ce qui devait être fait par le gouvernement a été fait", assène-t-il. Il prend alors l'exemple de réformes emblématiques comme "la réforme des retraites et toutes les mesures visant à diminuer nos dépenses publiques, qui ont permis à la France de garder la confiance de ceux qui lui prêtent leur épargne pour financer son économie".

"NOTRE RÉGIME DE RETRAITE EST MAINTENANT STABILISÉ"

En février, lorsqu'il lance sa campagne par un entretien au Figaro Magazine, il fait allusion pas moins de cinq fois à la réforme des retraites, évoquant une réforme "difficile" et développant une nouvelle fois avec emphase : "Quand j'ai été élu en 2007, les retraites n'étaient pas financées pour 1,5 million de retraités. On allait chercher à la banque un argent que n'avait pas la Sécurité sociale. Avec notre réforme, les 15 millions de retraités ont désormais la certitude que leurs pensions seront versées. Tous ceux qui veulent remettre en cause cette réforme mentent aux Français."

L'argument sera une constante de sa campagne : il ne fera pas d'annonce majeure sur les retraites, mais s'appuiera chaque fois sur sa réforme de 2010 pour accréditer son sens des responsabilités.

Le 5 avril, il promet le versement des retraites le premier jour du mois (la mesure était en fait comprise dans le projet de loi dès 2010), et affirme encore à la tribune que la situation "de notre régime de retraite" est "maintenant stabilisée".

"NOUS AVONS SAUVÉ LES RETRAITES PAR RÉPARTITION"

Ses soutiens feront évidemment de même. Ainsi l'ancien ministre du travail ayant conduit la réforme, Eric Woerth la présenta entre les deux tours comme "une des mesures majeures du quinquennat". "Nous devions assurer l'avenir des générations futures et sauvegarder l'essentiel de notre pacte républicain, c'est-à-dire le système français de retraite par répartition, qui fait la force de notre modèle social. Nous avons travaillé et dialogué avec conviction et volontarisme pendant près de six mois avec tous les partenaires, sans éviter ni négliger les sujets compliqués", se félicitait-il sur le site Atlantico, avant d'affirmer : "Nous avons rétabli l'équilibre financier de notre système de retraite."

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Quelques semaines plus tôt, c'est la ministre Valérie Pécresse qui s'écriait face aux socialistes, lors des questions au gouvernement, à l'Assemblée : "Nous avons surtout sauvé notre modèle social. Oui, nous avons sauvé les retraites par répartition en faisant une réforme que vous aviez sans cesse différée."

Quant aux socialistes, après avoir été débattue pendant la primaire, l'hypothèse d'une abrogation de la réforme de 2010 pour un retour global à la retraite à 60 ans a vite disparu de la campagne. François Hollande se contentera de circonscrire la modification à "ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans et qui ont leur durée de cotisation".

Lire : "Retraite à 60 ans, mode d'emploi"

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