Va-t-on rouler à 50 km/h la nuit sur le périphérique ? Adjoint écologiste à la mairie de Paris chargé des transports, Christophe Najdovski y est favorable. Alors que la vitesse maximale est passée de 80 à 70 km/h – jour et nuit – depuis le 23 janvier 2014, « il faudrait » la limiter à 50 km/h entre « 22 heures et 7 heures du matin », propose l’élu EELV, dans un entretien au Parisien, mardi 20 janvier. « C’est une idée personnelle mais pas un projet de majorité », précise-t-il.
Mais la maire PS de la capitale, Anne Hidalgo, ne l’entend pas de cette oreille. « Il n’est pas du tout question de prendre une telle mesure », indique au Monde Mathias Vicherat, directeur de cabinet de Mme Hidalgo. « M. Najdovski est en dehors des clous », insiste l’entourage de la maire.
La ville de Paris et la préfecture de police viennent pourtant de dresser un bilan positif des effets de la limitation à 70 km/h depuis janvier 2014. « On constate une baisse significative de 15 % des accidents et des blessés alors que ceux-ci augmentent en Ile-de-France », se félicite M. Najdovski. « Le trafic est mieux régulé, plus fluide » grâce « à une diminution des effets d’accordéon et de cisaillement », indique-t-il.
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Enfin, le niveau sonore a baissé de « 1,2 décibel le jour et de 0,5 décibel la nuit ». Ce constat « encourage à poursuivre », affirme l’élu écologiste qui veut ramener la vitesse entre 22 heures et 7 heures du matin sur le périphérique au même niveau que dans Paris intra muros.
Revêtement antibruit
Mme Hidalgo n’entend pas pour autant risquer de susciter un tollé des automobilistes ni créer un sujet de polémique avec le gouvernement. La décision relève en effet de l’autorité de l’Etat. En 2013, la décision de limiter la vitesse à 70 km/h sur le périphérique avait donné lieu à de longues discussions entre la mairie de Paris et le cabinet de Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur.
« Les mesures prises ont déjà montré des résultats. Et l’acceptabilité de la population est plutôt bonne, se félicite le cabinet de Mme Hidalgo. Il n’est pas question pour autant de faire des annonces qui risqueraient d’être impopulaires avant d’avoir entamé des études rigoureuses sur les effets de telle ou telle mesure. Telle est la méthode d’Anne Hidalgo », martèle son entourage. M.Najdovski n’en invite pas moins l’exécutif parisien à débattre du sujet « sans tabou ».
En matière de lutte contre la pollution, la maire de Paris n’entend pas, pour autant, laisser ses alliés écologistes la court-circuiter. Lors de ses vœux aux élus parisiens, le 7 janvier, Mme Hidalgo avait pris l’engagement de couvrir d’ici 2015 un tiers du périphérique – contre 10 % aujourd’hui – d’un revêtement antibruit. Cette mesure s’appliquera d’abord dans le nord et l’est de Paris, c’est-à-dire « dans les quartiers populaires » précise M. Vicherat, là où vivent la plupart des « quelque 150 000 personnes qui habitent à proximité du périphérique ».
En outre, la maire de Paris s’est engagée à prendre « les premières mesures de restriction de circulation des véhicules les plus polluants sur le territoire parisien dès 2015 ». Elle devrait les détailler lors du conseil de Paris, le 9 et 10 février, au cours duquel Mme Hidalgo présentera un plan de lutte métropolitain contre la pollution. Nombre de ces mesures envisagées par la ville nécessitent le feu vert du gouvernement.
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