A trois semaines du premier tour des élections départementales, Nicolas Sarkozy s’emploie à mobiliser les électeurs. Accusé de ne pas dévoiler de nouvelles idées depuis son retour à la vie politique, le président de l’UMP dénonce, dans un entretien accordé au Figaro lundi 2 mars, la politique économique du gouvernement et prône une « politique alternative » tournée vers l’entreprise. Il rappelle ainsi sa volonté de supprimer l’ISF, de rétablir les heures supplémentaires défiscalisées, de revenir au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux en l’imposant également à la fonction publique territoriale… Et il avance une proposition inédite : la réduction simultanée des dépenses publiques et des impôts. « Il nous faudra engager ni plus ni moins une révolution des esprits, débarrassée de tous les dogmes, afin de mettre l’entreprise, quelle que soit sa taille et dans toutes ses dimensions, au centre de toutes les décisions économiques du gouvernement. » Une ébauche de programme dans la perspective des échéances nationales.
Mais, pour l’heure, M. Sarkozy pense aux départementales des 22 et 29 mars et en appelle à un vote utile. « Voter pour le FN au premier tour, c’est faire gagner la gauche au second. C’est le FNPS ! Voter pour l’UMP n’a jamais, en revanche, fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c’est le FNPS », explique-t-il en parodiant le slogan « UMPS » employé par les dirigeants de l’extrême droite.
« Aucun pronostic »
L’UMP et son président misent beaucoup sur ces élections pour confirmer la dynamique mise en place lors des municipales de 2014. Une perspective assombrie par l’ombre du FN dont des centaines de candidats pourraient se maintenir au second tour. « Pour les départementales, je ne ferai aucun pronostic, car je ne suis pas commentateur de la vie politique. Je dis simplement à ceux qui ont voté Front national dans le Doubs : voter Front national a conduit à l’élection d’un député socialiste de plus », poursuit l’ancien président de la République.
Sans se prononcer officiellement sur des objectifs chiffrés, les dirigeants de droite ambitionnent de maîtriser au moins 60 % des conseils départementaux au soir du second tour, le 29 mars. Sauf que la montée du FN pourrait venir contrarier ces espérances. Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien/Aujourd’hui en France, publié lundi, le Front national arriverait en tête du premier tour des départementales avec 33 % des intentions de vote, devant l’UMP/UDI (27 %) et le PS (19 %). Une autre enquête IFOP pour Le JDD donne le FN et l’UMP associée à l’UDI à égalité, avec 29 % des voix.
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