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La démission du général Pierre de Villiers suscite une onde de choc

Une grande émotion a été exprimée après le départ du chef d’état-major des armées, mercredi 19 juillet.

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Publié le 20 juillet 2017 à 11h16, modifié le 20 juillet 2017 à 11h31

Temps de Lecture 3 min.

Témoignant d’une réelle onde de choc, des milliers de messages de remerciement et de respect ont accompagné, mercredi 19 juillet, sur les réseaux sociaux, la démission du général Pierre de Villiers. Il ne s’est guère trouvé de voix pour abonder dans le sens de l’ancien ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, qui a minimisé l’ampleur de la crise de ce 14-Juillet : « Je ne crois pas qu’il y aura de blessure durable, il y a un moment de crispation », a-t-il indiqué mardi sur CNews. Dans et en dehors de l’institution militaire, les regrets sont très vifs, et le sentiment d’un inutile gâchis, assez partagé.

Le président de la République, Emmanuel Macron, avec à ses côtés le nouveau chef d’état-major des armées, François Lecointre, devait effectuer jeudi sa deuxième visite aux forces de la dissuasion nucléaire, sur la base aérienne d’Istres (Bouches-du-Rhône). Les deux hommes vont s’employer à refermer le plus rapidement possible la pénible séquence, inédite sous la Ve République, qui a provoqué le départ du plus haut responsable militaire français.

Des sources proches de l’exécutif laissaient ainsi entendre, mercredi, que le chef de l’Etat pourrait décider d’adoucir les coupes de 850 millions d’euros dans le budget des armées, telles qu’elles ont été annoncées le 11 juillet par Bercy, en dégelant davantage de crédits que prévu d’ici à la fin 2017 au profit des armées.

« Il part dans la dignité »

« Le général de Villiers sort grandi, estime un officier de l’état-major parmi de nombreux autres. Il part dans la dignité. » « La vie militaire mérite d’être vécue », a conclu Pierre de Villiers dans une ultime lettre aux soldats publiée sur son compte Facebook de chef d’état-major des armées, mercredi. Le général a quitté ses bureaux de Balard, dans le 15e arrondissement de Paris, encadré par une haie d’honneur de plusieurs centaines de personnels. Dans une courte vidéo mise en ligne par son service de communication, on le voit longuement applaudi.

La ministre des armées, Florence Parly, qui était en déplacement auprès des aviateurs de l’opération Chammal déployés en Jordanie, a rendu hommage « à l’action du général de Villiers qui a conduit avec succès depuis le 15 février 2014 les opérations de la France sur tous les théâtres où les armées sont engagées, à l’étranger comme sur le territoire national et qui aura grandement contribué (…) à préparer l’avenir de notre défense ».

Celui-ci est garanti, a assuré le chef de l’Etat. « En 2018, il y aura l’augmentation budgétaire la plus importante sur les quinze dernières années », a-t-il déclaré mercredi sur France 2. Soit 1,5 milliard d’euros, portant le budget des armées à 34,2 milliards. « Je suis derrière nos soldats. » M. Macron a répété une nouvelle fois que la France atteindra un effort de défense équivalant à 2 % du PIB en 2025, en accord avec les engagements du pays pris dans l’OTAN depuis 2014.

Mais la surprise des coupes budgétaires imposées pour 2017 a accru les doutes qui pouvaient exister sur la faisabilité de cette ambition, alors même que les décisions déjà prises en 2016 par François Hollande après les attentats djihadistes ne sont pas financées. C’est de cette situation qu’a pris acte Pierre de Villiers en quittant son poste.

« Je considère ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd’hui et demain, et soutenir les ambitions du pays. » Les mots « aujourd’hui et demain » ont leur importance. Le modèle de l’armée française décidé par l’exécutif en 2013 devra changer, ou être financé. A tous égards, la tâche du général Lecointre, qui est selon les textes « le conseiller militaire du gouvernement », « responsable de l’emploi opérationnel des forces », s’annonce ardue.

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