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A Marseille, procès d’une fusillade sur fond de trafic de drogue

Quinze personnes sont jugées, à compter de lundi, pour avoir pris part à une « scène de guérilla urbaine » à la Castellane, en 2015.

Par  (Marseille, correspondant)

Publié le 26 mars 2018 à 11h34, modifié le 26 mars 2018 à 14h47

Temps de Lecture 4 min.

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Cette nuit-là, une habitante de la tour K de la cité la Castellane avait senti de l’électricité dans l’air. Les guetteurs du réseau de revente de stupéfiants qui font pétarader leurs scooters et s’apostrophent bruyamment jusqu’à 4 heures du matin au pied de sa tour semblaient « particulièrement nerveux, parlaient fort et s’insultaient ». A 9 h 30, lorsqu’elle met le nez à sa fenêtre, elle voit sortir trois jeunes vêtus de noir, porteurs de gilets pare-balles. L’un d’eux est armé.

Ce 9 février 2015, le chef du gouvernement, Manuel Valls, et plusieurs ministres sont attendus à Marseille pour tirer le bilan de la politique de lutte contre la criminalité dans la deuxième ville de France. Ils arriveront alors même que cette grande cité des quartiers nord, haut lieu du trafic de drogue, connaît « une scène de guérilla urbaine », selon l’expression retenue par les juges.

« C’était la guerre »

Le tribunal correctionnel de Marseille juge à compter de lundi 26 mars quinze prévenus dont la majorité sont soupçonnés d’avoir pris part à une fusillade, un violent affrontement visant à s’approprier un plan de revente de stupéfiants concurrent. En pleine matinée, deux commandos, l’un en tenue de camouflage, l’autre en noir, au total de dix à vingt personnes équipées de kalachnikov et de talkie-walkie ont tiré une soixantaine de fois, sans blesser personne, sans toucher les policiers qui ont entendu les balles « siffler au-dessus [leurs] têtes ». Mais, à la Castellane, rapportent plusieurs témoins, « c’était la guerre ».

Au centre social devant lequel s’est déroulée une partie des faits, on s’est jeté au sol, sous les tables. Le facteur, qui distribue le courrier aux 6 000 habitants de la cité, avait, lui aussi, senti « une ambiance très tendue car les parents cachaient même les enfants dans les commerces ». Aux premières rafales de kalachnikov, il est monté ventre à terre dans les étages. « Je me suis caché dans un placard technique où se trouvent les compteurs EDF. »

Au même moment, une institutrice et deux mères d’élèves descendent avec une classe de CE1 le chemin qui conduit à l’arrêt de bus en vue d’une matinée cinéma. « J’ai aperçu un individu à côté d’un arbre, raconte l’enseignante. Il était vêtu de noir, cagoulé, tenant une arme dans sa main droite, canon vers le bas. Il avait également deux chargeurs. J’ai demandé aux enfants de rebrousser chemin, leur faisant croire qu’on allait passer par ailleurs et on a regagné l’école. » Les élèves y resteront confinés la matinée.

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