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A Paris, des femmes dénoncent le harcèlement de rue

Dans le quartier de la Chapelle, des habitantes ont lancé une pétition. Les pouvoirs publics promettent de verbaliser.

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Publié le 24 mai 2017 à 12h14, modifié le 28 juillet 2017 à 14h10

Temps de Lecture 5 min.

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La chaleur est estivale, et pourtant Andrea, 24 ans, porte un grand pull noir. « Sinon je ne serais pas à l’aise », explique la jeune femme. Elle tient un magasin de fruits et légumes ouvert sur la rue, près de la place de la Chapelle dans le 18e arrondissement à Paris.

Les hommes dans le quartier ? « Ils n’ont pas de respect. » Sur son passage, elle entend des « psstt », des « pute, salope » si elle ne répond pas. « La dernière fois, il y en a un qui a voulu me taper avec sa bouteille de bière », poursuit-elle. Pour atteindre la station de métro La Chapelle, elle fait un détour, afin d’éviter le trottoir où la densité d’hommes est la plus forte.

Plus la journée avance, moins le passage est praticable. Des étals de fortune couverts de bric-à-brac sont posés sur le trottoir. « Marlboro ! Marlboro ! », lancent des vendeurs de tabac de contrebande. Des hommes vont et viennent, échangeant des marchandises non identifiables de main en main. D’autres sont simplement assis le long du square Louise-de-Marillac, fermé pour cause de dératisation depuis un mois. Il n’était plus fréquenté depuis longtemps par les familles du quartier.

« Je mets mes écouteurs, je trace »

Andrea n’a pas entendu parler de l’article paru dans Le Parisien, vendredi 19 mai, qui évoquait un quartier en partie « interdit aux femmes », ni de l’emballement qu’il a suscité dans la presse et sur les réseaux sociaux. Elle semble être la seule.

Devant un café de la rue Philippe-de-Girard, un couple évoque sa fille de 13 ans, qui s’est fait suivre dans son hall d’immeuble par un groupe de garçons de son âge. « L’autre jour, au métro, un homme lui a caressé les cheveux », relate la mère. Son père va la chercher là-bas même en pleine journée.

Le quartier n’est pourtant pas une « no-go zone » d’où les femmes seraient bannies. Elles sont nombreuses dans la rue à l’heure de la sortie des bureaux et des écoles. Certaines n’y ont jamais rencontré de soucis.

« Je suis dans mon monde, je ne fais pas attention », dit Lena, 27 ans. Les expériences varient selon que le quartier est seulement traversé, fréquenté pour le travail, ou habité. Selon le tempérament et le seuil de tolérance de chacune, aussi. « Je n’ai jamais eu de problème », affirme Anta, 22 ans, avant de poursuivre : « Je mets mes écouteurs, je trace, je ne me déplace pas seule si je suis habillée léger. Les hommes, je les envoie balader. »

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