Frankie Fredericks quitte la présidence de la commission d’évaluation des Jeux olympiques 2024. Le Namibien, nommé en février 2016, devait visiter les deux villes candidates, Los Angeles, à la fin d’avril, et Paris, à la mi-mai. Sa décision survient quatre jours après les révélations du Monde d’un versement de 299 300 dollars le 2 octobre 2009, le jour même de l’élection de la ville hôte des Jeux 2016, alors que Fredericks était scrutateur pour le Comité international olympique (CIO).
« Je démissionne de mon poste de président de la commission d’évaluation des JO 2024, car il est essentiel que le travail important fait par mes collègues soit considéré comme mené de façon juste et impartiale », explique M. Fredericks dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP). Paris et Los Angeles présentent deux candidatures fantastiques et je ne veux pas devenir un élément perturbateur dans cette grande compétition. » Il ajoute qu’il ne prendra pas part à l’élection, le 13 septembre à Lima, de la ville hôte des Jeux 2024.
« Services rendus »
Le Monde avait révélé le 3 mars que Yemi Limited, une société domiciliée aux Seychelles et liée à Fredericks, avait reçu 299 300 dollars de la part de Pamodzi Consulting, une société de Papa Massata Diack, le jour même de l’élection de la ville hôte des Jeux 2016, le 2 octobre 2009. Fils de Lamine Diack, l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) et membre influent du Comité international olympique (CIO), Papa Massata Diack est visé par un mandat d’arrêt international, soupçonné d’être au cœur de plusieurs affaires de corruption dans le sport. Trois jours avant le vote du 2 octobre 2009, il a reçu 1,5 million de dollars de la part d’une société appartenant à un homme d’affaires brésilien, Arthur César de Menezes Soares Filho. « Le paiement n’a rien à voir avec les JO », avait assuré au Monde Frank Fredericks, qui évoquait un « contrat daté du 11 mars 2007 » et des « services rendus entre 2007 et 2011 ».
Membre du conseil de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) depuis l’été 2015, M. Fredericks avait été nommé au sein de l’équipe d’inspection chargée d’étudier les progrès réalisés par la Fédération russe d’athlétisme, à la suite des révélations de dopage institutionnalisé dans le pays. Lundi 6 mars, l’IAAF a annoncé son remplacement au sein de cette équipe d’inspection. « J’ai décidé de quitter le groupe de travail pour que l’intégrité de son action ne soit pas remise en question, après les allégations contre moi dans Le Monde », a expliqué M. Fredericks dans un communiqué de l’IAAF.
Frankie Fredericks reste à ce jour membre du conseil de l’IAAF et du CIO. Les commissions d’éthique des deux institutions se sont saisies de son cas.
Mardi 7 mars en fin d’après-midi, la commission exécutive du CIO a annoncé qu’elle acceptait la démission de Fredericks, « conformément à la recommandation de la commission d’éthique du CIO ». Le Suisse Patrick Baumann, membre du CIO depuis 2007 et secrétaire général de la Fédération internationale de basketball, prend la présidence de la commission d’évaluation.
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