ENVIRONNEMENT Ségolène Royal veut « préparer l’après-pétrole »

La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie était hier à Saint-Gervais pour évoquer « la logique du réchauffement climatique » et l’inquiétante fonte des glaciers.
Pauline MOISY - 07 sept. 2014 à 06:04 - Temps de lecture :
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Pour la ministre Ségolène Royal, préparer le réchauffement climatique, c’est « une chance de créer de nouvelles activités et de l’emploi ».  Photo Le DL/Laurent COUSIN
Pour la ministre Ségolène Royal, préparer le réchauffement climatique, c’est « une chance de créer de nouvelles activités et de l’emploi ». Photo Le DL/Laurent COUSIN

La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie était à Saint-Gervais (Haute-Savoie) hier pour l’inauguration du refuge du Goûter, situé sur la voie royale d’accès au mont Blanc. L’occasion pour elle de se voir remettre le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sur « Le climat de la France aux XXIe siècle », coordonné par le climatologue et glaciologue Jean Jouzel. Evidemment, les nouvelles ne sont pas bonnes, indique ce document actualisé cette année et qui se recentre sur la France métropolitaine et l’outre-mer.

Deux scénarios

« Le climat se réchauffe sans précédent à l’échelle de la décennie et du millénaire », a débuté Jean Jouzel. Le rôle de l’activité humaine est indéniable dans le réchauffement climatique. Partant de ce constat, le Giec a travaillé sur deux scénarios. Selon le premier, si l’on continue à utiliser nos ressources comme nous le faisons aujourd’hui, les températures augmenteront de 4°C d’ici à la fin du siècle. En revanche, selon un scénario où nos émissions de polluants seraient diminuées, ce réchauffement pourrait être limité à 2° sur le même délai.

L’étude régionalisée sur la France métropolitaine montre que le changement climatique entraînera des périodes de sécheresse plus longues. « L’impact sera surtout visible sur les vagues de chaleur et les sécheresses, qui passeront d’une durée actuelle de 15 jours à 20 », expliquait le scientifique. En résumé, l’été caniculaire de 2003 deviendrait un été normal en 2070, en adoptant le scénario le plus défavorable.

Pas de recommandations

Ce réchauffement climatique est aussi constaté sur la fonte des glaces, le pire scénario laissant entrevoir une disparition totale des glaces polaires en Arctique l’été. « Cela nous concerne car les régions polaires ont un impact sur le niveau des mers », précisait Gerhard Krinner, le directeur du laboratoire de glaciologie de Grenoble.

Si le rapport du Giec a un rôle de diagnostic, il n’émet pas de recommandations. C’est là que les politiques entrent en jeu. « Le recul des glaciers montre à quel point on entre dans une logique de réchauffement climatique, a déclaré la ministre. Le message que je porte, c’est qu’il nous faut préparer l’après-pétrole. Il s’agit d’une obligation morale pour la planète, et peut-être d’une chance de créer de nouvelles activités et de l’emploi. Le refuge du Goûter le montre bien : même en haute montagne, on peut faire de la très haute qualité environnementale. Ainsi, tous les nouveaux bâtiments publics devront être à énergie positive, c’est-à-dire générer plus d’énergie qu’ils n’en consomment ». Ce sera l’objet de la loi sur la transition énergétique qui sera débattue à partir de mardi à l’Assemblée, et qui vise notamment à réduire les émissions de gaz à effet de serre en France de 30 % d’ici 2030.

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