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Transport maritime: MyFerryLink sauvée in extremis

La scop emploi 500 salariés. PHILIPPE HUGUEN/AFP

Le jugement de l'Autorité de la concurrence britannique qui lui interdisait d'exercer son activité vient d'être annulé. Une victoire pour la compagnie de ferry calaisienne.

Les 550 salariés de la scop SeaFrance, la société coopérative qui exploite les bateaux de MyFerryLink, peuvent souffler. La compagnie ne stoppera pas le 9 juillet prochain la liaison Calais-Douvres alors même que la justice britannique l'avait ordonné. Vendredi, la cour d'appel de Londres a pour la première fois cassé le jugement de l'Autorité de la concurrence britannique, la Competition and Markets Authority (CMA).

Celle-ci s'acharne depuis deux ans sur MyFerryLink et sur la scop qui, selon elle, ont fusionné l'ancien SeaFrance avec Eurotunnel, l'opérateur du tunnel sous la Manche qui a racheté les bateaux de SeaFrance après sa liquidation. La CMA considère que les autres compagnies de ferries (DFDS et P & O) sont lésées avec la présence de ce concurrent qui s'appuie sur Eurotunnel.

Après cette décision, l'autorité britannique de la concurrence n'a peut-être pas dit son dernier mot. Soit elle considère qu'elle a abattu toutes ses cartes et se range à l'avis favorable de l'Autorité de la concurrence française de novembre 2012, soit elle s'obstine une nouvelle fois et fait appel auprès de la Cour suprême.

« Nous continuerons avec Eurotunnel ou avec un autre ­investisseur »

Raphaël Doutrebente, directeur général de MyFerryLink

Quoi qu'il en soit, cette bataille juridique pourrait ne pas être vaine pour le camp britannique. Eurotunnel est sur le point de se désengager de cette activité. Sommés par la justice britannique de se retirer de la Manche, les dirigeants d'Eurotunnel ont lancé en janvier un projet de cession des bateaux et du fonds de commerce exploités par la scop.

Les candidats ont jusqu'à lundi minuit pour déposer leurs offres dans le cadre d'un deuxième tour d'enchères. Selon nos informations, les discussions avec le suédois Stena Lines auraient bien avancé. Les deux concurrents P & O et DFDS seraient aussi sur les rangs. Les dirigeants d'Eurotunnel ont déclaré vendredi qu'ils «analysaient la décision de la Cour et qu'ils attendaient que la CMA se prononce sur la suite». Ils n'imaginaient pas que l'issue puisse être positive.

Vendredi, à Calais, les trois navires de MyFerryLink ont hissé le grand pavois en signe de victoire. «Nous continuerons avec Eurotunnel ou avec un autre investisseur», se félicite Raphaël Doutrebente, le directeur général de la scop.

Transport maritime: MyFerryLink sauvée in extremis

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4 commentaires
  • monaco00

    le

    Ou comment le Meccano industriel a encore de l'avenir en France, avec des délires comme ceux-la...

  • vert10

    le

    curieux qu'une boite française s'appelle "my ferry link"

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