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Anne Hidalgo veut créer un centre d'accueil pour les migrants à Paris

Un migrant lit un communiqué distribué par des militants associatifs, le 9 juin 2015 dans un parc du XVIIIème arrondissement de Paris. ROBIN BRAQUET/AFP

Cela leur permettrait «de se poser, de réfléchir, de faire ce travail avec les associations» pour décider s'ils demandent le droit d'asile en France, a expliqué mardi la maire de la capitale.

Après l'émotion suscitée par les évacuations successives des migrants de La Chapelle, la mairie de Paris envisage la création d'un lieu pour les accueillir. «Face à l'afflux auquel nous sommes confrontés, je pense qu'il faut ouvrir un centre, un lieu» a déclaré mardi Anne Hidalgo, maire de la capitale. Ce centre accueillerait les migrants qui hésitent à demander l'asile en France pendant une «quinzaine de jours peut-être». Cela leur permettrait «de se poser, de réfléchir, de faire ce travail avec les associations» pour décider s'ils demandent le droit d'asile en France.

Interrogée sur le sort des migrants qui ne déposent pas de demande d'asile, Anne Hidalgo a répondu que certains faisaient l'objet de «reconduites à la frontière». «Il y a aussi des personnes qui ont les moyens, ou récoltent des moyens pour aller rejoindre leurs familles», a-t-elle ajouté. «On sait qu'il y a pas mal de réfugiés qui ont de la famille en Grande-Bretagne.»

Un «Waterloo moral»

Au sein de la classe politique, la gauche radicale et l'extrême gauche ont dénoncé des violences policières «dignes de l'évacuation de l'église Saint-Bernard en 1996, ordonnée par un gouvernement de droite». Dans une lettre ouverte à François Hollande, l'ex-ministre du Logement Cécile Duflot a dénoncé un «Waterloo moral». Pour sa part, Anne Hidalgo a jugé les images d'évacuation des campements «troublantes». Il faut «condamner les violences» estime la maire de Paris, tout en appelant à ne «pas exploiter de façon politicienne cette situation». «Les migrants ne peuvent pas dormir dehors alors qu'il y a des places d'hébergement. Ce n'est pas une bonne chose de mener des combats symboliques en leur disant de rester sur le trottoir.»

Face aux critiques, le gouvernement assure agir avec «autorité», mais dans une «logique humaine». Pour justifier les démantèlements, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll estime que «si on doit rester en France, on le fait dans des conditions acceptables et dignes». Ceux qui n'obtiennent pas le droit d'asile «doivent pouvoir retourner chez eux», affirme-t-il après avoir reconnu: «On ne peut pas accueillir tout le monde». Tout cela doit se faire «avec le souci de la dignité des êtres humains, sans avoir de parole ni blessante, ni d'action qui pourrait considérer qu'ici on traiterait des gens d'une manière inhumaine.»

Chez Les Républicains, on dénonce l'inefficacité des évacuations de ces derniers jours. «Ce qu'attendent les Français du gouvernement, ce n'est pas qu'il organise un tour de l'Ile-de-France pour les clandestins, c'est qu'il les renvoient chez eux», a estimé mardi soir l'ex-premier ministre François Fillon devant les militants de son mouvement Force Républicaine. «Le problème a été déplacé, il n'a pas été résolu», a-t-il affirmé. Selon lui, l'installation d'un nouveau camp peut se reproduire «à tout moment».

Anne Hidalgo veut créer un centre d'accueil pour les migrants à Paris

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325 commentaires
  • Benoist Disparu

    le

    Quelques remarques et questions concernant les migrants:
    D'abord, je précise que je n'ai rien dans le principe contre la venue de migrants, et je trouve d'ailleurs que le chiffre d'accueil de la France (20 000 personnes en deux ans...) est assez minable; bien à l'image de nos gouvernants et de leur incapacité à agir vraiment quel que soit le domaine...
    Mon interrogation ensuite: Beaucoup de ces migrants sont des hommes seuls qui ont laissé leurs familles dans leur pays, en se disant on l'imagine qu'ils les feraient venir par la suite. C'est curieux, mais cette migration donne soudain l'impression d'avoir été planifiée de longue date et dans les moindres détails... On nous vend une fuite-panique et on a donc à l'esprit l'image de l'exode des pieds noirs en 1962, ou encore l'arrivée anarchique des Républicains espagnols en 1939... Des familles entières qui partent avec tout ce qu'elles possèdent... Des gens dos au mur. Rien de tout ça ici. Ces gens réalisent un plan! un plan d'émigration pensé en amont... Ils ont réuni l'argent pour le voyage, les hommes partent seuls en éclaireurs, et comme destination, ils visent au hasard le plus prospère: l'Allemagne! Je ne serais pas surpris que certains aient déjà un compte en banque dans ce pays...
    Ma conclusion est que la place des Syriens ou des Irakiens n'est pas en Europe mais CHEZ EUX, pour défendre leur pays! Qu'on les y aide, qu'on les forme, qu'on leur fournisse des armes, mais c'est à eux de faire le job!

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