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Allemagne : la Bundesbank revoit ses prévisions de croissance à la baisse

Le président de la banque centrale allemande Jens Weidmann © Ralph Orlowski / Reuters/REUTERS

L'institution estime que le faible prix du pétrole, après avoir favorisé la situation économique mondiale, pourrait devenir un facteur d'instabilité.

De notre correspondant à Berlin

La Bundesbank est prudente, voire sceptique. Vendredi, la banque centrale a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour l'Allemagne: 1,7% cette année contre 1,8% lors de ses précédents pronostics de décembre. En 2017, la prévision passe de 1,7% à 1,4%. Pour 2018, elle envisage 1,6% de croissance. Modeste, la reprise resterait molle. En Allemagne, ça ne va pas mieux même si ça allait déjà bien.

Pour l'instant, la demande soutient l'économie allemande grâce «à des conditions favorables sur le marché du travail et des salaires en hausse», explique la BuBa, tandis que les incertitudes internationales pèsent sur le commerce extérieur. «L'année prochaine, les exportations pourraient reprendre pied et compenser une consommation moins forte», a ajouté le président de l'institution Jens Weidmann, dans son communiqué.

Risque pour les pronostics d'inflation

Le faible prix du pétrole, après avoir favorisé la situation économique mondiale, pourrait devenir un facteur d'instabilité. «Les fluctuations des prix constituent un risque pour les pronostics d'inflation». Et donc pour la croissance. Pour cette année, la Bundesbank attend seulement 0,2% d'inflation contre 1,1% dans sa dernière estimation et pour 2017, elle prévoit 1,5%.

La Bundesbank se veut néanmoins rassurante: les indicateurs économiques demeurent au vert et l'Allemagne reste sur une tendance solide. Il faut dire que sur le front de l'emploi, le pays ne cesse de battre des records avec un taux de chômage au plus bas depuis 25 ans. Avec 11.000 demandeurs d'emploi en moins au mois de mai, il atteint seulement 6,1% soit 2,6 millions de personnes touchées.

Pourtant, la première puissance économique de l'Europe connaît des fragilités: un défi migratoire à surmonter, un sous-investissement à compenser, des inégalités à réduire… Si les excédents budgétaires sont un signe de bonne santé, ils ne répondent pas qu'à un seul enjeu futur: le vieillissement de la population. L'attractivité de l'Allemagne est menacée: dans le dernier classement de l'institut suisse IMD, le pays passe de la 10ème à la 12ème place mondiale. «Ce qui menace l'Allemagne c'est l'autosatisfaction», a commenté le directeur de l'IMD Arturo Bris.

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5 commentaires
  • olivier animiste

    le

    Les migrants permettront de relancer la consommation et l'immobilier par la constructions de dizaines milliers de logements sociaux, c'est même le principal motif de leur venue car l'économie allemande avant l'arrivée massive de migrants était en récession, notamment les exportations. Bref, rien d'humanitaire de la part de Merckel (qui a joué une carte "populiste" avec un petit "p") mais un calcul pour le petit patronat qui verra ses carnets de commande gonfler.

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