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Le prix du pétrole malmène les ambitions de la COP21

Une installation pétrolière en Norvège. EKORNESVAAG, SVEIN OVE/AFP

INTERVIEW - Alors que les ministres européens se sont réunis il y a quelques jours autour des suites de la COP21, quel est l'impact de la chute du baril, installé autour de la barre des 30 dollars, sur les objectifs climatiques? Réponse de Jean-Pierre Riche, le PDG du cabinet Okavango-Energy.

LE FIGARO. - Avant toute chose, quelle est votre analyse des marchés pétroliers?

Jean-Pierre RICHE. - À 33 dollars au 1er février, le prix du baril n'a jamais été aussi bas depuis 2005. Et cette situation devrait perdurer, en attendant un prix du carbone régulateur. Après une hausse tendancielle du prix du baril de 2005 à 2014, voilà que les cours se sont effondrés de 75% depuis juin 2014. Si à court terme elle satisfait les consommateurs, qui gagnent en pouvoir d'achat et en sont donc les premiers bénéficiaires, elle soulève également des incertitudes quant à son impact sur la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables dans le monde.

Est-ce la fin des objectifs de la COP21?

Non, après l'accord de la COP21, les initiatives politiques en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre vont continuer de se multiplier sous la pression des opinions publiques et des enjeux de réchauffement climatique, même si les réserves disponibles de pétrole seront toujours plus chères à exploiter - pétrole de schiste, sables bitumeux ou gisements en forte profondeurs. Les responsables politiques ont tout intérêt à rester ferme à court terme quant à la mise en place de règles de marché et de subventions nécessaires au déploiement des énergies renouvelables afin de préparer un avenir inéluctable, et mettre notre pays et l'Europe dans les meilleures conditions pour le futur.

Jean-Pierre Riche.

Comment maintenir le cap? Comment dans ces conditions continuer d'encourager au renouvelable?

Aujourd'hui les stocks mondiaux de pétrole débordent, mais sur le long terme, l'équilibre offre-demande pourrait s'inverser. La date du oil peak est incertaine mais les réserves mondiales sont limitées et la demande ne cesse de croître. Nous ne pouvons pas prédire avec certitude si ce prix va rester bas encore 1, 2 ou 5 ans, mais nous pouvons prédire qu'il va continuer à être volatile. En parallèle, le prix des énergies renouvelables ne cesse de décroitre grâce à une efficacité qui progresse et un coût des équipements qui diminue.

Vous restez donc optimiste...

La chute actuelle des prix du baril ne devrait pas remettre en cause la dynamique de transition énergétique lancée dans le monde. Pour autant, la nécessité de développer un marché mondial du carbone se fait de plus en plus sentir, et nous pouvons regretter que les États ne se soient pas mis d'accord sur ce point lors de la COP21 à Paris. La France montre la voie avec une taxe énergie-climat qui devrait emmener une hausse de 30% du prix des énergies fossiles à l'horizon 2020-2030, espérons que la COP22 sera l'occasion de rassembler beaucoup d'autres pays autour d'une initiative similaire.

Le prix du pétrole malmène les ambitions de la COP21

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66 commentaires
  • jipebe29

    le

    A l'évidence, jean-Pierre Riche n'y connaît rien en matière de production d'énergie électrique. S'il avait un minimum de compétences, il saurait que les EnR sont intermittentes, donc incapables de s'adapter en temps réel aux fluctuations de la demande, et que leurs facteurs de charge sont ridicules (21% pour l'éolien et 13% pour le solaire). Cette transition énergétique axée sur les EnR intermittentes est une ânerie dont les conséquences seront néfastes pour notre économie et le pouvoir d'achat des ménages.

  • PAT002001001004

    le

    La France, timbre poste sur le globe, va montrer le chemin au monde entier en nous faisant les poches. Il me font honte ces gouvernants, et dire que tout cet argent n'ira pas là où il devrait aller.

  • 2761550 (profil non modéré)

    le

    nous pouvons toujours réver a un monde meilleur ! la technologie du futur nous l avons et pouvons la mettre en œuvre tout de suite. seul hic ce sont toute ces multinationales avec les politiques qui cherchent comment instaurer des taxes sur ces produits .et oui l électrique ce sont des batteries donc taxes! location de batteries .paiement pour recharger pour stationner sur ces emplacements j en passe il y aurait trop a dire. et puis ce n est pas trop écologique comme il le prétende des bornes de rechargement c est autant d électricité a produire avec quoi nucléaire, solaire, hydraulique, éoliens? croyez bien qu ils étudient ce marché de remplacement du pétrole avec une très grande attention il y a trop d enjeu pour certains

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