Le nombre de sociétés détenues par l’État augmente encore
En raison des acquisitions de grands groupes publics, le périmètre des sociétés détenues par l’État progresse. En revanche, les effectifs fondent doucement.
Les débats actuels sur les privatisations le feraient presque oublier: l’arrivée d’Emmanuel Macron à la tête du pays en 2017 n’a pas brutalement converti la France à l’ultra libéralisme. Loin de là, cette année-là, le nombre d’entreprises contrôlées par la puissance publique a (encore) augmenté. Elles sont désormais, selon les derniers chiffres de l’Insee publiés ce vendredi, quelque 1751 à avoir l’État à leur capital, versus 1702 en 2016 et 1631 deux ans plus tôt, en 2015. Soit une augmentation de plus de 7% en deux ans.
À lire aussiL’État pourrait économiser 35 milliards en dix ans en externalisant certains services
L’État détient directement 89 de ces entreprises dont, pour les plus connues, La Poste, SNCF, EDF, RATP, Orano (ex-Areva), Naval Group, France Télévisions, Aéroports de Paris.... Les autres sociétés sont essentiellement des filiales des grands groupes. «Près de 80% des sociétés détenus majoritairement par l’État appartiennent aux trois plus grands groupes: La Poste, SNCF et EDF. Ce dernier détient le plus grand nombre de sociétés (628 unités) et La Poste demeure le premier employeur avec 223.000 salariés», précisent les experts de l’Insee.
Baisse des effectifs à la Poste
L’augmentation du nombre de sociétés contrôlées par l’État en 2017 s’explique notamment par les efforts de La Poste pour diversifier son activité et lutter ainsi contre l’érosion continue du courrier. Pour compléter son offre dans le domaine de la santé à domicile, le mastodonte public a par exemple pris une participation majoritaire au capital de deux spécialistes du domaine Asten Santé et d’Agevie.
À lire aussiLes partenaires sociaux tentent d’avancer sur la définition du statut du cadre
En termes d’effectifs, la décrue est en revanche nette. En 2017, 767.000 salariés travaillent pour un groupe détenu par l’État. Ils étaient près de 800.000 deux ans plus tôt. Cela est dû «en grande partie à la baisse des effectifs dans les têtes de groupe La Poste et SNCF Mobilités (-5500 salariés et -1850 salariés)», selon l’Insee. Le secteur des «transports et de l’entreposage» rassemble néanmoins toujours 60% des effectifs de l’ensemble des sociétés.
En résumé, l’État reste en France un acteur économique majeur, même s’il a bien sûr bien replié ses ailes depuis la grande époque des nationalisations. En 1984, l’État contrôlait en effet 3500 sociétés sous contrôle direct de l’État.
Karli
le
Toute entreprise gérée par l'état est mal gérée, et on y parachute des incompétents à la tête qui n'ont aucune idée de l'économie privée, état doit se concentrer sur ses tâches régaliennes. L'état dot juste s'assurer que des secteurs stratégiques restent en des mains nationales, mais pour celà il n'est pas nécessaire d'être actionnaire de l'entreprise.
THUCYD
le
C'est la progression du capitalisme d'état, qui permet de fournir des postes à hauts salaires pour des énarques quittant définitivement ou temporairement l'administration...