Primaire : Sarkozy somme Bayrou et Lagarde de «respecter la règle» si Juppé est battu

Le ton monte d'un cran. Ennemis jurés depuis que le centriste a appelé à voter François Hollande en 2012, Nicolas Sarkozy et François Bayrou ne cachent plus leur détestation l'un pour l'autre. À tel point que le maire de Pau, soutien d'Alain Juppé pour la primaire à droite, a annoncé de longue date qu'il se lancerait dans la course à la présidentielle si son champion était battu par l'ancien chef de l'État. Le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, a lui aussi laissé entendre qu'il ne soutiendrait pas Nicolas Sarkozy s'il l'emportait.

«Je n'aime pas les gens qui participent à une compétition et qui en contestent les règles. Je dis simplement à messieurs Bayrou et Lagarde que si on soutient un candidat à la primaire, on s'engage à respecter la règle de la primaire. Et si jamais ce n'était pas le candidat qu'ils soutenaient qui gagnait, eh bien ils devraient respecter la règle de la primaire. C'est ça la loyauté», a-t-il martelé sur Europe 1. Et d'ajouter: «La règle, c'est surtout de ne pas se servir, pour sortir du socialisme, de celui qui nous y a fait entrer, c'est-à-dire M. Bayrou».

« Sarkozy invente des règles à mesure que sa candidature ne prend pas ! »

Jean-Christophe Lagarde au Scan

Ces critiques ont eu le don d'agacer l'entourage du président du MoDem, où l'on estime que «la seule règle est écrite sur le document que doivent signer les électeurs, à savoir “J'adhère aux valeurs républicaines de la droite et du centre et je m'engage pour l'alternance”». «Ayant refusé d'être candidat précisément pour ne pas être contraint par le résultat, François Bayrou ne contreviendra donc à aucune règle. On a encore le droit de soutenir qui on veut, non?», fulmine auprès Scan le secrétaire général du parti centriste Marc Fesneau. «Et puis il ne peut pas nous dire toute la journée qu'on ne pèse rien tout en jalousant la vertu formidable de notre soutien!»

Même argumentaire du côté de Jean-Christophe Lagarde, lui aussi très remonté. «Nicolas Sarkozy est incroyable! Il invente des règles à mesure que sa candidature ne prend pas!», s'agace-t-il, contacté par Le Scan. Il accuse l'ancien chef de l'État de vouloir «trier les électeurs». «Il accepte les voix centristes mais pas leurs idées», souffle-t-il encore. Et de conclure: «Hollande passe son temps à vouloir se cacher derrière l'épouvantail Sarkozy, qui passe lui-même son temps à vouloir se cacher derrière l'épouvantail Bayrou. Au final, il n'y a qu'Alain Juppé qui n'a besoin d'aucun épouvantail pour rassembler!»