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Prostitution: la pénalisation des clients «préjudiciable» (Médecins du Monde)

Revenus en baisse, violences en hausse: les travailleuses du sexe jugent "préjudiciable" la loi qui pénalise leurs clients, deux ans après sa mise en application, révèle une enquête auprès de plus 600 prostituées publiée par des associations et des ONG aujourd'hui. La mesure la plus saillante de la loi entrée en vigueur le 13 avril 2016 concerne les clients de prostituées qui risquent une amende de 1.500 euros, voire 3.750 euros en cas de récidive.

Et c'est bien de ce pan de la législation dont les travailleuses du sexe interrogées se plaignent La peur du gendarme éloigne les clients, leur nombre diminue, ce qui provoque une baisse de leurs revenus, souligne l'enquête coordonnée par Médecins du Monde et publiée notamment par l'association Aides, le Planning familial et le Syndicat du travail sexuel (Strass). Entre avril 2016 et mars 2018, 2.354 clients ont été verbalisés par la police et la gendarmerie dans toute la France, selon des chiffres transmis à l'AFP.

En outre, la loi a provoqué une pression à la baisse sur les prix: plus rare, le client "impose plus souvent ses conditions", car c'est lui "qui prend des risques". La raréfaction de la clientèle pousse aussi les prostituées à accepter des clients qu'elles "n'auraient pas acceptés autrefois, quitte (...) à risquer une plus forte exposition aux violences" et à des pratiques sexuelles à risques. Ainsi, le port du préservatif "redevient un enjeu de négociations avec le client". Au total, 62,9% des personnes interrogées "constatent une détérioration de leurs conditions de vie depuis avril 2016", souligne l'enquête.

L'abrogation du délit de racolage constitue un autre pan de la loi, mais au niveau local "des villes continuent d'appliquer des arrêtés visant à empêcher le travail du sexe dans certains quartiers". La loi d'avril 2016 met enfin en place des "parcours de sortie de la prostitution" qui prévoient, entre autres, une aide à l'insertion professionnelle, une aide financière de 330 euros mensuels et une autorisation provisoire de séjour minimale de six mois pour les étrangères.

Mais les travailleuses du sexe interrogées se plaignent de ce que l'abandon de leur activité soit retenue comme l'une des conditions impératives à l'attribution d'un "parcours de sortie", le volet financier de l'aide leur paraissant "très irréaliste". Au total, 583 prostituées et prostitués ont répondu à cette "enquête qualitative", tandis que 70 autres ont participé à des "entretiens longs".

Prostitution: la pénalisation des clients «préjudiciable» (Médecins du Monde)

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64 commentaires
  • Comanche

    le

    Ca c'est depuis que les femmes et notamment socialistes sont influentes au pouvoir...
    Elles veulent nous tenir par le bout. Jusqu'à présent si elles faisaient grève parce qu'elles voulaient quelque chose ou voulaient nous faire payer autre chose, on allait voir celles qui disent jamais non...
    Donc il faut que ce soit interdit comme ça on est obligé de céder...en fait il faudra juste qu'on fasse un peu plus de km pour passer la frontière...

  • Alain Clark

    le

    Quand le dogme veut être plus fort que la réalité. Il était prévu le que cette loi liberticide et moralisatrice ferait des dégâts et que les prostituées deviendraient encore plus vulnérables. De plus c'était un aveu d'impuissance de la part des pouvoirs publics incapables qui de lutter efficacement contre le proxénétisme, sont tombés dans facilité de pénaliser les clients. Cela ressemble beaucoup à la lutte contre l'usage du cannabis qui aurait dû être légalisée depuis longtemps.

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