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Prélèvement à la source : pour la première fois, Darmanin n'exclut pas un «arrêt»

Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics LUDOVIC MARIN/AFP

Le ministre des Comptes publics évoque la possibilité que le prélèvement à la source puisse être abandonné. Une réunion à trois avec le président et le premier ministre est prévue mardi.

Maintien, report ou suppression? Le flou entoure toujours autant le prélèvement à la source. Il semble que l'annulation de la réforme prenne de l'ampleur. Le ministre des Comptes publics, qui avait affirmé cette semaine qu'elle sera mise en place «fin janvier 2019», se montre désormais moins catégorique. Pour la première fois, Gérald Darmanin a évoqué samedi la possibilité que le prélèvement à la source ne soit pas appliqué. «Nous choisirons ensemble politiquement l'avancée ou l'arrêt de la réforme», a déclaré le ministre sur France Inter. Il doit rencontrer à ce sujet ce mardi le président de la République et le premier ministre afin de leur «apporter des réponses claires» avant qu'une décision ne soit prise.

Dans le cas d'une annulation, il s'agirait d'un sacré coup dur pour Gérald Darmanin qui s'était fait publiquement désavouer cette semaine par le président de la République. Dans le cadre d'un déplacement en Finlande , Emmanuel Macron avait laissé transparaître son hésitation face à ce bouleversement fiscal, déclarant avoir «besoin d'une série de réponses très précises» avant sa mise en place, alors que Gérald Darmanin insistait régulièrement sur le fait que la réforme irait à son terme.

Le ministre a exclu, ce samedi, toute crainte d'ordre technique mais a reconnu que les débats au sein de l'exécutif portaient sur les conséquences psychologiques de la réforme. «Est-ce que techniquement on est prêt? Oui on est prêt. Est-ce que psychologiquement les Français sont prêts? C'est une question à laquelle collectivement nous devons répondre», a-t-il expliqué. Ces considérations portent notamment sur le fait qu'à partir de janvier, si le calendrier prévu est confirmé, les particuliers verront arriver sur leur compte en banque un salaire ou une pension réduits par rapport à leur montant actuel, s'ils sont soumis à l'impôt sur le revenu.

Pour autant, le ministre des Comptes publics a réitéré sa confiance personnelle dans la réforme et son scepticisme quant à un effet dévastateur sur la psychologie des ménages. «Je suis totalement opposé à cette affirmation», a-t-il dit, soulignant que beaucoup de ménages avaient déjà opté pour la mensualisation du versement de leur impôt. À ce titre, il a remarqué que le prélèvement à la source serait étalé sur douze mois, et non dix du système actuel de mensualisation. En conséquence, la somme retenue chaque mois sera moins élevée.

Si le prélèvement à la source est mis en œuvre, il conduira à ce que l'impôt soit collecté directement sur les salaires ou les pensions, et non plus acquitté un an après comme c'est le cas actuellement. Son application a suscité la préoccupation de chefs d'entreprise et de syndicats, qui s'inquiètent de possibles failles ou angles morts. «Un Français sur deux ne paie pas d'impôt sur le revenu. 60% de cette moitié (soit 30%) sont déjà mensualisés. On ne chamboule pas la vie complète de la totalité des salariés de ce pays», a rappelé cette semaine Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement (voir cette vidéo, à partir de 23'43). Selon lui, cette réforme concerne donc seulement 20% des Français, soit un peu plus de 3 millions de personnes.

(Avec agence)

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1426 commentaires
  • Michel Xima 1

    le

    Soyez bien persuadés qu'avec l'appétit insatiable d'un Etat qui a fait de ses citoyens les plus imposés et taxés au monde, le piège à c... va continuer de fonctionner plus encore. Déjà les retraités qui ont voté Macron s'en mordent les doigts. Mensualiser l'impôt, oui. Retenue à la source non. La mensualisation sur dix mois présente l'avantage de finir mieux l'année, libérant du pouvoir d'achat pour la période des fêtes. La répartition sur douze mois ne le permettra plus, ce qui est dommageable, pour les familles en particulier.