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Les télés françaises partent en guerre contre Facebook et Twitter

© Carlo Allegri / Reuters/REUTERS

INFO LE FIGARO - TF1, M6, Canal+, France Télévisions ainsi que l'association de lutte contre la piraterie audiovisuelle ont envoyé un courrier aux dirigeants de Facebook et Twitter pour dénoncer la mise en ligne de leurs contenus vidéos sans autorisation.

Le coup de semonce devrait faire grand bruit. Alors que s'ouvre le festival de Cannes, les quatre principaux diffuseurs français et l'association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa) qui défend les intérêts des ayants droit du secteur de l'audiovisuel et du cinéma ont décidé de mettre un sérieux coup de projecteur sur le phénomène du téléchargement illicite qui prolifère sur Internet.

Le 6 mai dernier, TF1, Canal +, M6, France Télévisions et l'Alpa, dirigé par Nicolas Seydoux, président de Gaumont, ont ainsi envoyé à Facebook et Twitter un courrier afin de sensibiliser ces deux géants du web à la lutte contre le piratage dont ils sont les premières victimes.

Dans les deux missives adressées l'une à Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, l'autre à Dick Costolo, le PDG de Twitter et transmises à Fleur Pellerin, la ministre de la Culture, les chaînes et l'Alpa s'inquiètent des nouvelles fonctionnalités mises en place par les deux réseaux sociaux. Ces dernières offrent en effet la possibilité de diffuser et de partager de plus en plus de vidéos. Cela «va inévitablement conduire à accroître les mises en ligne de vidéos illicites et en particulier contrefaisantes d'œuvres audiovisuelles, cinématographiques et de programmes télévisés»craignent les acteurs français. Ils constatent d'ailleurs que leurs contenus vidéos ont été mis en ligne sur Facebook sans notre autorisation et visionnés parfois plusieurs millions de fois». Comme ils l'ont fait avec YouTube et Dailymotion auparavant, ils appellent cette fois Facebook et Twitter à faire preuve de davantage de vigilance.

L'enjeu est primordial. «Ces plateformes gagnent chaque jour de nouveaux vidéo-spectateurs, ce qui fait perdre de l'audience et des abonnés aux diffuseurs», constate Nicolas Seydoux. «Or, ce sont ces derniers qui participent au financement de la création et payent des impôts, pas Twitter ni Facebook».

Au-delà du préjudice pour les détenteurs de droits, c'est toute l'industrie de la création que le piratage menace. «La culture est créatrice de valeur économique et d'emplois», martèle Nicolas Seydoux. Et de rappeler au passage que le marché de la vidéo a déjà perdu quasiment un milliard d'euros en sept ans. De 1,9 milliard, sa valeur est tombée à moins d'un milliard aujourd'hui.

Menace de procès

Les diffuseurs et l'Alpa demandent donc à ce que Facebook et Twitter mettent en place «une véritable politique de sanctions» et déploient «des technologies de filtrage automatique permettant de bloquer la mise en ligne de vidéos contrefaisantes».

Si les missives demeurent courtoises dans la forme, le ton n'en reste pas moins ferme. L'éventualité d'un ou de plusieurs procès n'est pas écartée. «Faute de mesures permettant de limiter le piratage, les sites et réseaux sociaux risquent de voir leur responsabilité engagée et que les tribunaux français prononcent des condamnations conséquentes». L'avertissement est limpide.

«Facebook et Twitter doivent respecter la propriété intellectuelletempête Nicolas Seydoux. Les géants du Net en Californie en vivent. J'aimerais qu'ils ne le fassent pas au détriment des acteurs français de la création. La propriété intellectuelle, c'est l'avenir de la France».

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25 commentaires
  • SRO65

    le

    Ces entreprises utilisent sans scrupule la justice française pour obtenir une commission sur les revenus d'entreprises profitables étrangères. Les journaux ont fait la même chose avec Google et ont récolté plus de 60 millions, si ma mémoire est bonne...

  • Repub59

    le

    Marrant, quand c'est une histoire de pognon, y'a plus de concurrents ...

  • onsenfou

    le

    pour la qualité de ce que nos chaines créent et diffusent, elles n'ont pas trop de soucis a se faire ;par contre pour la critique c'est autre chose !

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