Publicité

Les syndicats d'Air France défendent leur grève de 14 jours

Jean-Louis Barber, président du syndicat de pilotes SNPL. DOMINIQUE FAGET/AFP

VIDÉO - Jean-Louis Barber, le président du syndicat de pilotes SNPL et leader du mouvement social qui a paralysé la compagnie pendant deux semaines, assure que les pilotes avaient «des revendications de fonds sur leur emploi et l'avenir de leur profession».

«Un jeu de massacre entre les différentes catégories de personnels». C'est ainsi que Jean-Louis Barber, le président du principal syndicat de pilotes SNPL, résume les derniers jours de la grève qui a cloué au sol les avions d'Air France pendant 14 jours. Dans un entretien au Monde ce jeudi, ce dernier explique les raisons pour lesquelles son syndicat a engagé les pilotes dans le plus long mouvement de grève qu'ait traversé la compagnie aérienne. «La grève a toujours été notre plan B depuis le début. Nous avons toujours essayé de discuter de notre proposition pour le développement de Transavia France avec la direction. Mais sans jamais y parvenir», déplore-t-il.

Le syndicaliste affirme que les négociations, qui portaient sur la mise en place d'un «contrat commun» à tous les pilotes du groupe, ont été rompues par la direction: «son principe avait été accepté à un moment de la négociation. Il permettait à Transavia d'atteindre le coût standard d'une compagnie low cost. Tout ce qui était dans l'actuel contrat de pilote d'Air France et qui ne permettait pas d'atteindre cette cible, aurait été renégocié. Le lendemain, la direction d'Air France a refusé», affirme Jean-Louis Barber. Par ailleurs, «s'il n'y avait pas eu le sujet Transavia Europe mis sur la table, quelques jours avant cette grève, nous aurions trouvé une solution équilibrée sur Transavia France». Le syndicaliste assure avoir «vu le danger» qui accompagnait ce projet et l'avoir «combattu avec force». Mais après quatorze jours de conflit et aucun accord, son syndicat a appelé à mettre fin au mouvement car «il était temps de prendre nos responsabilités. L'avenir de notre compagnie était en jeu».

« En France, sous prétexte qu'on est bien payé, on n'a pas le droit de revendiquer »

Jean-Louis Barber, président du principal syndicat de pilotes SNPL

Le chef du SNPL le répète: les pilotes ont agi pour défendre leur emploi «et non les rémunérations». Sur ce point, «le débat a été faussé. Au début il a été focalisé sur le salaire des pilotes (…) Aujourd'hui, de Frédéric Gagey, PDG d'Air France, à Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM, tout le monde en convient, la rémunération des pilotes d'Air France par rapport à celle de Transavia n'est pas un problème». Le point de vue de l'opinion publique, qui accusait les pilotes de mener une grève de nantis, est le résultat d'un malentendu: «la société française n'est pas prête à ce que des catégories de personnels, comme les pilotes, qui sont bien payées, aient des revendications de fond sur l'emploi et sur l'avenir de leur profession (…) En France, sous prétexte qu'on est bien payé, on n'a pas le droit de revendiquer», s'insurge Jean-Louis Barber. Le président du SNPL balaye au passage la nouvelle polémique selon laquelle les dirigeants du SNPL auraient déclaré leurs journées de grève comme des jours de délégation syndicale qui sont rémunérés. «Qui a voulu nuire aux pilotes? Il faut arrêter de jeter à la vindicte populaire des histoires à dormir debout sur les déclarations de grève des chefs de guerre du SNPL», lance-t-il.

Même s'il admet que «quelque chose est cassé» entre la direction et ses pilotes, Jean-Louis Barber se dit toujours prêt à négocier le développement de Transavia France. A condition que la direction négocie «de bonne foi et sans provocation. Si sa volonté c'est toujours marche ou crève (…) nous nous y opposerons», prévient-il.

VIDÉO - «Nous souhaitons négocier les discussions de poursuite de Transavia France».

Les syndicats d'Air France défendent leur grève de 14 jours

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
179 commentaires
  • Sérafin

    le

    Dehors!!!!!!!!!!!!!

À lire aussi