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Des dirigeants de grandes banques alertent sur les risques d'une bulle financière

«La stabilité financière est un bien commun essentiel et bénéficie à tous les membres de la société», selon les patrons de HSBC, UBS et de 15 autres grandes institutions financières. Andrew Burton/AFP

Des patrons de HSBC, UBS et de 15 autres grandes institutions financières s'inquiètent des conséquences des taux très bas et de l'instabilité financière actuelle. Ils pressent les régulateurs d'agir.

Le spectre de la crise financière de 2008 continue de planer sur les marchés du monde entier. Dans une tribune publiée sur le site du «World Economic Forum», les dirigeants de HSBC, UBS et de 15 autres grandes institutions financières alertent ainsi les régulateurs sur les risques liés à la situation actuelle d'instabilité financière.

Les grands noms de la finance écrivent que «la stabilité financière est un bien commun essentiel et bénéficie à tous les membres de la société». Selon eux, les outils de régulation doivent ainsi être utilisés pour prévenir tous risques financiers. Par exemple, les autorités financières doivent adapter les taux d'intérêt en cas de formation d'une bulle sur un marché immobilier. Les leviers de régulation «doivent permettre d'effacer les imperfections des marchés financiers, tels que des emballements sur certaines classes d'actifs, comme ça a pu être le cas dans le domaine des prêts immobiliers», écrivent les banquiers.

Ces derniers affirment encore que le «rôle principal de l'industrie financière est d'allouer les financements à l'économie réelle pour promouvoir la croissance». Le rapport publié par les patrons de banques presse ainsi les autorités compétentes à renforcer leur système de gouvernance.

Trop de régulation peut favoriser la finance parallèle

Mais les banquiers soulignent que les politiques de régulations doivent concerner toutes les composantes de la sphère financière et pas seulement celles de la finance traditionnelle. Le risque serait sinon «de limiter l'attribution de crédits traditionnels et inciter les intermédiaires à se tourner vers la finance parallèle, ce qui serait alors source de risque systémique», indiquent les banquiers. Ils mettent ainsi en garde contre une régulation excessive et mal conçue qui pourrait générer des risques systémiques et alimenter la finance non régulée.

Les cris d'alarme pour mettre en garde contre les risques d'une nouvelle crise financière sont de plus en plus nombreux. La présidente de la Réserve fédérale américaine, Janet Yellen, estime que les prix des actions sont «relativement élevés», ce qui pourrait conduire à une chute des cours des rendements obligataires à long terme. Fin avril, le patron de JP Morgan, Jamie Dimon avait de son côté prédit qu'une terrible crise financière se préparait. Il pointait clairement du doigt la faiblesse des taux d'intérêt qui, selon lui, pousse les institutions financières (banques et entreprises d'assurances) à diminuer drastiquement leur rentabilité, jusqu'à en devenir négative. Or lorsque les taux vont remonter, la valeur de ces actifs va chuter et les banques centrales pourraient alors être contraintes d'intervenir pour voler à leur secours. Un scénario très similaire à celui connu au plus fort de la dernière crise financière.

Des dirigeants de grandes banques alertent sur les risques d'une bulle financière

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38 commentaires
  • PsykotropyK

    le

    S'l est nécessaire que les régulateurs se penchent sur tous les intervenants de la finance, ce n'est pas à cause d'un possible risque systémique, mais plus pour calmer certaines pratiques: nombres de hedge fund flirt avec le délit d'initié et la manipulation des cours. Le risque systémique est faible car peu d'intervenant de type hedge fund ont une empreinte suffisante sur les marché. Par contre, évoquer ce risque fait généralement réagir, et attire la sympathie, par la peur. Au final, le but n'est pas de protéger l'économie, mais de protéger un business model qui laisse certains pan de l'économie à la main des banques.
    .
    Idem pour les taux. Si les taux actuel sont dangeureux sur la durée pour les économie (emballement immobilier, des bourses, etc.) il est aussi néfaste pour les marges des grands groupes bancaires : 10% de marge sur un taux à 1% représente seulement 0.1% pour la banque. Avec un taux à 3% c'est bien mieux... Ici aussi au passage, les banques insiste sur le marché immobilier, marché dont elles ne contrôle que le financement (prêt immobilier) mais pas la vente (aux mains des agences immobilières) contrairement au reste de l'économie au sein de laquelle elles travaillent à de nombreux niveau (activités de broker, de conservateur de titres, financement, ...) et donc elles évitent de parler de l'emballement des marchés actions.
    .
    Bref, si les demandes sont tout a fait légitime, et les actions nécessaires, n'oublions pas les raisons sous jacentes.

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