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Électricité: l'état du parc nucléaire rend les prix plus volatils

Les incertitudes sur la disponibilité des réacteurs influent fortement sur le marché de gros de l'électricité. LOIC VENANCE/AFP

Alors que le parc nucléaire d'EDF connaît de sérieux soubresauts - avec une vingtaine de réacteurs à l'arrêt -, les prix du marché de gros s'envolent, à plus de 100 euros le mégawattheure (MWh) pour certaines transactions.

Les ciels continuent à s'accumuler sur le nucléaire français. Jeudi, EDF a indiqué que le redémarrage de cinq de ses réacteurs nucléaires était reporté jusqu'à la fin de l'année. Actuellement, c'est une vingtaine de tranches qui sont à l'arrêt, soit pour des opérations de maintenance, soit pour des contrôles liés à une trop forte concentration en carbone de certains gros composants - cette batterie de tests a été exigée par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). EDF refuse pourtant de s'alarmer: l'entreprise fait notamment valoir qu'il n'est pas rare qu'après un arrêt de tranche, la remise en fonctionnement prenne un peu plus de temps que prévu. Dans le cadre des contrôles de «ségrégation carbone», EDF indique par ailleurs que ces tests sont bouclés en quelques semaines seulement et que plusieurs réacteurs testés sont déjà repartis.

« Les moyens de production, nucléaires et autres, vieillissent et ont besoin de maintenances plus régulières. »

Nicolas Goldberg, manager énergie chez Colombus Consulting

Reste que ces incertitudes sur la disponibilité des réacteurs influent fortement sur le marché de gros de l'électricité. Sur ce marché européen, baptisé Epex Spot, le prix du mégawattheure (MWh) s'est envolé à plusieurs reprises au cours des derniers jours. Il a franchi régulièrement la barre des 100 euros, alors qu'il oscillait encore entre 30 et 40 euros. Va-t-il rester durablement installé à ces sommets? «Tout dépend de la reprise ou non des installations nucléaires, expose Vincent Maillard, cofondateur de Plüm Energie, un nouveau fournisseur alternatif sur le marché français. Actuellement, plusieurs réacteurs ne produisent pas d'électricité mais au cours de l'hiver, la situation pourrait rentrer dans l'ordre puisqu'EDF prévoit plusieurs redémarrages à cet horizon.» Pour Vincent Maillard toutefois, la tension sur le marché de l'électricité ne s'explique pas seulement par la situation du nucléaire: «Des centrales thermiques également ont été arrêtées et cela a favorisé également l'envolée des prix.»

Pour Nicolas Goldberg, manager énergie chez Colombus Consulting, «la situation actuelle est un peu exceptionnelle et elle ne devrait pas non plus se prolonger indéfiniment, avec des prix très élevés comme ceux que l'on constate actuellement. Reste qu'on ne voit pas très bien non plus comment les prix du marché de gros redescendraient à leurs seuils initiaux. Il va donc peut-être falloir s'habituer à une plus grande volatilité qu'auparavant. En effet, les moyens de production, nucléaires et autres, vieillissent et ont besoin de maintenances plus régulières.»

Électricité: l'état du parc nucléaire rend les prix plus volatils

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50 commentaires
  • l'invincible neuneu

    le

    la gauche auras reussi a mettre la france a genou; nous n'avons plus notre independance energetique , du moins pour l'électricité .Ils attendent quoi pour reouvrir les mine de charbon ? le personnel existe y a qu'a faire bosser gratuitement les chomeurs et autre rsa

  • JiJi2

    le

    L'électricité, achetée à l'étranger pendant cette phase de réparation causée par de"gros composants générant trop de carbone" aurait dû avoir lieu hors période de forte demande. Par exemple en été.
    Mais sans doute les techniciens sont-ils en vacances à ce moment là?
    De plus l'électricité achetée à l'étranger va peut-être produire plus de carbone que celle incriminée dans le rapport.

  • Alberta

    le

    Les anglais ont signé pour l'achat d'un EPR à condition que leur frontière soit à calais.Et indemnité si il ne fonctionne pas.La dessus,pas de doute,il ne fonctionnera pas

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