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Un boulanger doit payer une amende de 3000 euros pour avoir trop travaillé

Le responsable d'une boulangerie dans l'Aube a été condamné à une amende de 3000 euros. CHARLY TRIBALLEAU/AFP

Ce boulanger de Lusigny-sur-Barse, dans l'Aube, n'avait pas respecté l'arrête préfectoral lui imposant un jour de fermeture hebdomadaire.

Une amende pour avoir trop travaillé. Cédric Vaivre, propriétaire d'une boulangerie à Lusigny-sur-Barse, dans l'Aube, a été condamné à payer une amende de 3000 euros par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, du travail et de l'emploi (DIRECCTE). L'été dernier, il avait ouvert son commerce tous les jours alors que la réglementation lui impose normalement un jour de fermeture hebdomadaire. Une règle, qui date des années 1920 et est propre à cette profession.

Jusqu'alors, le boulanger disposait d'une dérogation, liée à la spécificité de son commerce et à sa position sur la route touristique des lacs de la forêt d'Orient. Mais l'été dernier, il n'avait pas obtenu la reconduction de sa dérogation. Malgré celà, il avait maintenu l'ouverture toute la semaine de sa boulangerie pendant cette période où il réalise la grande majorité de son chiffre d'affaires.

À l'annonce de cette décision administrative, les habitants de ce village de 2000 habitants ont apporté leur soutien à leur boulanger et ont lancé une pétition pour défendre ce commerce de campagne. «On est dans une petite commune rurale, une zone où il n'y a pas énormément de concurrence. Laissons travailler les gens alors que les visiteurs attendent ce service», a expliqué Christian Branle, maire de Lusigny-sur-Barse, dans un reportage sur TF1.

D'autres boulangers déjà sanctionnés pour ce motif

Cédric Vaire n'est pas le premier boulanger à être sanctionné pour ne pas avoir respecté le jour de fermeture hebdomadaire. En 2016, une vingtaine de responsables de boulangeries dans le Puy-de-Dôme avaient été rappelés à l'ordre pour le même motif. La CGT avait indiqué qu'une ouverture sept jours sur sept pouvait porter préjudice aux salariés alors qu'ils bénéficient normalement de deux jours de congé hebdomadaire. En 2015, quatre boulangers des Landes avaient été condamnés par le tribunal de police de Dax à payer une amende de 500 euros avec sursis pour avoir ouvert, eux aussi, leur commerce sept jours sur sept.

Pour la Fédération des Entreprises de Boulangerie (FEB), c'est «une situation qui arrive trop souvent». Dans la majorité des départements, un arrêté préfectoral oblige en effet les boulangers à fermer au moins un jour par semaine leur commerce. «Pourquoi ne pas laisser les boulangeries ouvrir quand ils le souhaitent comme c'est le cas pour les restaurateurs ou les bouchers? On se plaint de la chute du nombre d'artisans boulangers en France alors qu'on ne les laisse pas ouvrir quand ils veulent», déplore Matthieu Labbé, délégué général de la FEB, qui défend la «liberté d'entreprendre». Alors que les Français souhaitent de plus en plus avoir leur pain tous les jours, les boulangeries doivent également faire face à la concurrence des grandes surfaces. «Il faut être à armes égales», indique Matthieu Labbé. Seuls 18 départements ont déjà abrogé ce type de disposition, dont les Hauts-de-Seine et le Rhône. Dernier en date en janvier dernier: le Finistère. Une victoire pour les boulangers bretons qui redonnent confiance à leurs collègues pour d'autres abrogations d'arrêtés à l'avenir.

Un boulanger doit payer une amende de 3000 euros pour avoir trop travaillé

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170 commentaires
  • deshors.a

    le

    Pauvre France ! on manque de travailleurs, mais on n'a pas le droit de travailler comme on veut, quand on veut !

  • Bharata

    le

    La France est devenue un pays de cinglés ! "Non, non, tu n'as pas le droit de travailler !" On est vraiment tombés sur la tête.

  • didier lemoine 1

    le

    et les ouvriers dans tout ça !

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