Julie Gayet : «Beaucoup espèrent le retour de François Hollande»

Tout l’été, Julie Gayet est en tournage dans le sud de la France et notamment à Martigues, près d’Aix-en-Provence, où elle tient un des principaux rôles de la série « Soupçons » pour France 3. Rencontre.

 Martigues (Bouches-du-Rhône), le 11 juillet. Julie Gayet tourne une scène de la série « Soupçons ».
Martigues (Bouches-du-Rhône), le 11 juillet. Julie Gayet tourne une scène de la série « Soupçons ». LP/Frédéric Dugit

    Actrice et productrice engagée, Julie Gayet, 46 ans, tourne une série dans le Midi. Discussion à la cantine de l'équipe, entre deux prises, avec une femme aussi douce que déterminée, qui s'intéresse aux sujets sociétaux et politiques, de Mandela aux migrants. Celle qui est aussi la compagne de François Hollande, sans s'appesantir, en parle un peu plus que lorsqu'il présidait la République. Comme libérée.

    Après le très drôle « Dix pour cent », et le dramatique « Marion, 13 ans pour toujours », vous voilà l'héroïne de « Soupçons », un thriller cette fois…

    JULIE GAYET. « Soupçons » démarre comme une comédie romantique. Il y a beaucoup d'émotions avec ces deux anciens amoureux qui se retrouvent des années plus tard dans le Sud, et les conséquences sur leur couple.

    Mais très vite, on bascule dans le thriller puisque la femme de mon amant va disparaître… Je ne vous en dirai pas plus mais le scénario est vraiment génial. Quand j'ai commencé à le lire, je n'ai pas pu le lâcher.

    Bruno Debrandt, qui joue votre amant dans la série, vous compare à une héroïne hitchcockienne…

    C'est vrai qu'il y a du Hitchcock dans la série. De l'angoisse, du suspens, un scénario particulièrement bien ficelé… Je joue une femme intemporelle mais aussi très contemporaine, prise entre ces deux hommes qu'elle aime. Quand il m'a proposé ce rôle, le réalisateur Lionel Bailliu m'a demandé de penser à Kate Winslet dans « Noces rebelles ».

    Pour revenir à Hitchcock et à Hollywood, j'ai aussi de la chance de jouer avec deux super beaux mecs car Bruno (Debrandt), c'est un peu Humphrey Bogart et Thomas (Jouanet), Cary Grant (rires).

    Comment se passe le tournage ?

    Vraiment très bien, j'ai même parfois l'impression d'être en grandes vacances dans le Sud… C'est très excitant. On est tous très travailleurs, on s'est retrouvés très naturellement. On s'était aussi beaucoup vus avant avec Lionel, Bruno et Thomas pour faire des lectures. C'est important de travailler son rôle en amont, d'autant qu'un des plaisirs de la série, c'est de pouvoir prendre le temps de construire son personnage. Ce qui est aussi très sympa, c'est qu'on se marre bien. Thomas me fait hurler de rire.

    C'est important l'humour pour vous ?

    C'est fondamental! Et merci « Dix pour cent », car depuis cette scène avec JoeyStarr, les gens ont commencé à dire : « Mais elle a de l'humour finalement Julie Gayet! » Il y a eu un tournant dans ma carrière.

    Avant j'étais cataloguée comme une artiste engagée, donc un peu chiante et austère. Alors que moi j'adore rire, j'aime les gens qui ont de l'humour. Je suis de la génération des Nuls, j'ai fait mon premier film important avec Dominique Farrugia (Delphine 1- Yvan 0). J'ai grandi avec Louis de Funès et Pierre Richard. Ce sont mes idoles.

    Votre compagnon François Hollande est d'ailleurs réputé pour son humour…

    Mais ce n'est pas qu'une réputation, son humour est légendaire ! C'est vraiment quelqu'un de très très drôle et tous les gens qui le côtoient vous le diront. Dans la vie, il me fait beaucoup rire et c'est très important pour moi !

    On parle beaucoup de son retour en politique. Qu'en pensez-vous ?

    Nous avons toujours séparé nos vies professionnelles, et je crois que les gens le savent. Il est de toute façon à mes côtés, quoi qu'il arrive. Et moi du sien. On a fait nos carrières, nos vies comme cela et je ne l'imagine pas autrement. Ce qui est important aujourd'hui, et je le vois quand on sort, c'est qu'il y a une vraie attente, beaucoup de gens espèrent son retour.

    Quels sont vos autres projets comme comédienne ?

    J'ai tourné un long-métrage avec Kad Merad et Pauline Etienne, « Le Gendre de ma vie » qui sortira cet hiver. C'est une comédie romantique tendre et drôle et j'ai adoré jouer la femme de Kad. C'est un homme adorable, gentil et sincère, c'est quelqu'un de vrai et en plus il est très drôle. C'est le Louis de Funès d'aujourd'hui. Il a un don et une liberté pour tout jouer, c'est un acteur incroyable.

    Sinon je tourne aussi cet été dans le Sud « C'est quoi cette famille 2 », un film sur les familles recomposées avec Julie Depardieu et Chantal Ladesou.

    Et en tant que productrice ?

    Rouge International, la maison de production que j'ai créée avec Nadia Turincev, sort en octobre un documentaire très fort sur Nelson Mandela, qui aurait eu 100 ans cette année.

    Notre filiale Rouge Distribution distribuera en septembre un documentaire sur le pianiste Chilly Gonzales, un artiste incroyable qui a travaillé avec les Daft Punk. Plus que jamais, on veut défendre un cinéma d'auteur indépendant qui mélange les genres et qui puisse voyager.

    On travaille sur un très beau projet qui est l'adaptation du livre de François Sureau « Le chemin des morts ». Cela se passe en 1983, quand l'Espagne étant redevenu un Etat de droit, François Mitterrand renvoie les réfugiés politiques chez eux. Cette œuvre sur la question des réfugiés politiques, de l'immigration, permet d'aborder une thématique cruellement d'actualité…

    Vous avez deux enfants. Comment faites-vous pour êtres sur tous les fronts ?

    Je suis toujours dans le concret et j'avance. J'ai toujours fonctionné comme ça. Mes deux fils sont grands, ils ont 18 et 19 ans, l'aîné a validé sa première année de fac et eu son permis et le second a eu son bac. Donc tout va bien !