Sa pétition contre la hausse du prix des carburants a déjà recueilli 226 000 signatures

La pétition de cette Seine-et-Marnaise est passée de 10 000 à 226 000 signatures en quelques jours. Elle demande que l’État cesse d’augmenter autant les taxes sur l’essence et le gazole. Des manifestations sont prévues dans toute la France le 17 novembre.

 Priscillia Ludosky, qui vit en Seine-et-Marne, a vu le prix de son plein de gazole passer de 45 à 70 euros en un an.
Priscillia Ludosky, qui vit en Seine-et-Marne, a vu le prix de son plein de gazole passer de 45 à 70 euros en un an. LP/Elisa Sarret

    En quelques jours, sa pétition en ligne « Pour une baisse des prix du carburant à la pompe! » est passée de 10 000 à plus de… 226 000 signatures (jeudi soir). Et la jauge continue de se remplir. Priscillia Ludosky, 32 ans, qui vit en banlieue parisienne à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne), constate en direct sur Internet le succès public de son message de grogne adressé au gouvernement. Elle s'insurge contre les augmentations répétées des taxes de l'État sur l'essence et le gazole, « au nom de l'écologie, alors que les solutions alternatives ne sont pas prêtes ».

    Cette autoentrepreneuse, qui vient de monter sa société de vente en ligne de cosmétiques bio et de conseils en aromathérapie, a décidé de créer cette pétition après avoir vu le coût de son plein grimper au fil des mois : « Entre 2017 et 2018, il est passé de 45 à 70 euros, dénonce-t-elle. Comme je n'ai pas d'enfant à charge, j'arrive à faire face, mais c'est très difficile pour de nombreux Français. »

    Début 2018, elle veut aller plus loin et savoir d'où vient le prix à la pompe. Ancienne banquière à la BNP, elle trouve rapidement les informations sur des sites internet spécialisés. « Je m'attendais à ce que 20 % du prix soit constitué de taxes. Et là, surprise : c'était 60 % ! » Scandalisée, elle lance une pétition le 29 mai 2018 sur le site www.change.org. En septembre, elle la partage sur les réseaux sociaux pour lui donner un peu d'écho. 500 personnes signent le document.

    Une manifestation nationale le 17 novembre

    Mais la parution de notre article le 22 octobre donne un vrai coup d'accélérateur à sa pétition. Le nombre de signatures explose dans la foulée. Les sollicitations des médias aussi. Priscillia enchaîne les interviews et tente à chaque fois d'être une porte-parole claire et convaincante. « Je remercie tous les signataires de la pétition. Ils élèvent ainsi notre voix. J'espère que cela nous ouvrira les portes du gouvernement. »

    Ce n'est pas le cas pour l'instant. La jeune femme n'a encore reçu aucun appel de Bercy ou du ministère de la Transition écologique. « Je ne suis pas surprise », lâche-t-elle. Pourtant, elle a des questions très précises à leur poser : « Envisagez-vous d'interrompre la politique d'augmentation des prix du carburant ou réduire ses taxes à un pourcentage raisonnable (60 % du prix, actuellement) ? Avez-vous recensé les projets écologiques alternatifs (carburant à base de végétaux, véhicules à l'hydrogène…) ? Favoriserez-vous davantage l'acquisition de véhicules moins polluants, le télétravail et l'installation des entreprises hors des villes congestionnées ? Je ne suis pas la seule à attendre des réponses, nous sommes déjà 136 000, sans compter ceux qui n'ont pas encore signé la pétition », insiste-t-elle.

    Le mouvement continue de prendre de l'ampleur. Une vaste manifestation nationale est prévue, en effet, samedi 17 novembre. Un groupe Facebook a été créé dans ce but : « Blocage national contre la hausse du carburant ». 200 000 personnes ont déclaré « être intéressées ». « Nous réfléchissons à quelle forme donner à la manifestation », précise Priscillia Ludosky.