Le Medef propose moins de jours fériés et un Smic réformé pour créer des emplois

 

Le Medef propose moins de jours fériés et un Smic réformé pour créer des emplois

    Voilà des propositions qui risquent de faire parler. Le Medef propose de pouvoir supprimer des jours fériés et déroger à la durée légale du travail ou au salaire minimum, dans un projet visant à créer un million d'emplois en France, dévoilé ce dimanche par «Les Echos». Un document qui devrait être fraîchement reçu par Manuel Valls, qui s'est fendu d'une «déclaration d'amour» aux entreprises, cet été, lors de l'université de l'organisation syndicale patronale.

    Le document d'une cinquantaine de pages, intitulé «Comment relancer la dynamique de création d'emplois en France ?», liste une série de mesures que le Medef juge nécessaire de mettre en Å?uvre pour stimuler l'emploi dans le pays. «Chaque mesure, qu'elle soit d'ordre social, fiscal et parfois très sectorielle, est quantifiée en termes de créations d'emplois attendues», précise le journal économique «Les Echos» sur son site internet.

    Un document caché pendant l'université d'été

    Pour créer 1% de croissance et 100.000 emplois, le Medef propose ainsi de supprimer deux jours fériés sur 11. Il espère aussi de 50.000 à 100.000 emplois sur cinq ans en dérogeant au Smic pour certaines catégories de demandeurs d'emploi, et sur trois ans en remontant les seuils sociaux.

    Même effet, selon le Medef, en sortant d'une «durée légale du travail imposée à toutes les entreprises» pour laisser les entreprises négocier elles-mêmes seuil de déclenchement des heures supplémentaires mais aussi taux de majoration et aménagement du temps de travail.

    Autoriser les commerces à ouvrir le soir et le dimanche permettrait par ailleurs d'engendrer à terme entre 50.000 et 200.000 emplois nouveaux dans le tourisme, et entre 40.000 et 100.000 dans le commerce et la distribution, estime le Medef.

    Autre requête du patronat, qui n'est pas nouvelle : l'extension du contrat de chantier, utilisé seulement dans le bâtiment, à tous les secteurs d'activités. Pour mettre fin à «la peur de l'embauche» des patrons, ce «contrat de projet» viendrait remplacer le CDI par «un contrat à durée indéterminée qui prendrait fin automatiquement une fois le projet réalisé».

    Enfin sur le plan fiscal, le Medef demande la transformation du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse de charges, pour le pérenniser et le simplifier, la suppression de diverses taxes sectorielles et de la taxe sur les transactions financières, la «taxe Tobin».

    Ces propositions, qui doivent être présentées officiellement mercredi au cours d'une conférence de presse, «apparaîtront certainement agressives ou caricaturales à certains», reconnaît l'organisation patronale en conclusion de son document. «Ils ont tort. Il s'agit avant tout d'animer un débat. Notre conviction est que nous n'avons pas «"out essayéâ??contre le chômage", nous avons juste essayé ce qui n'a marché nulle part et oublié ce qui a fonctionné partout», poursuit le texte.

    Selon «Les Echos», le patronat savait que ce document allait faire polémique, c'est d'ailleurs la raison qui l'a poussé à ne pas le diffuser lors de l'université d'été du Medef à la fin du mois d'août. Le Premier ministre y était venu faire une «â??déclaration d'amourâ??» aux entreprises. Il ne fallait pas gâcher la fête. Le réveil post lune de miel pourrait être difficile ce lundi matin pour le gouvernement.

    VIDEO. Standing ovation pour Valls à l'université d'été du Medef.