Transition écologique : Macron crée de nouveaux comités, mais il en existe déjà… 60

Lors de sa conférence de presse de jeudi, le président a annoncé la mise en place d’une convention citoyenne et d’un Conseil de défense écologique. Or plusieurs dizaines d’instances consacrées au climat existent déjà, et un certain nombre sont des coquilles vides.

 Palais de l’Élysée (Paris 8e), le 25 avril. Emmanuel Macron a annoncé, lors de sa conférence devant la presse, la création de deux nouvelles instances, dont une citoyenne, consacrées à la transition écologique.
Palais de l’Élysée (Paris 8e), le 25 avril. Emmanuel Macron a annoncé, lors de sa conférence devant la presse, la création de deux nouvelles instances, dont une citoyenne, consacrées à la transition écologique. LP/Arnaud Journois

    Si certains écolos, comme le député Matthieu Orphelin, conviennent que le Conseil de défense écologique promis par le chef de l'État lors de sa conférence de presse de jeudi pourrait, sous certaines conditions, s'avérer « utile », beaucoup s'interrogent sur l'idée de la Convention citoyenne - qui regrouperait 150 citoyens tirés au sort et amenés à proposer des solutions pour la transition écologique.

    Un énième « comité Théodule », comme dirait le général de Gaulle? Fin novembre, au tout début de la crise des Gilets jaunes et de la fronde contre la taxe carbone, Macron avait déjà annoncé un Haut conseil pour le climat présidé par la climatologue Corinne Le Quéré et placé sous l'autorité du Premier ministre.

    Coquilles vides

    Or, si l'on se réfère à la liste exhaustive des 387 commissions et instances délibératives recensées dans les annexes du projet de loi de finances pour 2019, on constate qu'il existe déjà… une bonne soixantaine de comités chargés de la transition énergétique ! Certains sont très spécialisés, comme le Conseil national des déchets, le Conseil national de l'air ou la Commission des téléphériques. Mais d'autres instances sont plus généralistes, comme le Comité d'experts de la transition écologique (8 membres, 21 réunions et un coût modeste de 6000 € depuis 2015), le Conseil économique du développement durable (27 membres, 45 réunions et 6900 € depuis 2015), et surtout le Conseil national de la transition écologique (50 membres, 25 réunions et 3000 € depuis 2015).

    « C'est trop, on s'y perd ! Aucune lisibilité pour le grand public. Certaines de ces instances sont même clairement des coquilles vides, elles ne servent à rien », admet sans ambages un conseiller ministériel. Au chef de l'État, donc, de faire mentir ses détracteurs sur l'utilité de cette Convention citoyenne qui verra le jour en juin.