Remaniement : 200 députés PS appellent au «rassemblement» derrière Hollande

 

Remaniement : 200 députés PS appellent au «rassemblement» derrière Hollande

    «Ni godillots ni déloyaux», se défendent-ils. Plus de 200 députés socialistes publient ce jeudi une tribune dans Le Monde pour appeler au «rassemblement» derrière François Hollande. Depuis la nomination du gouvernement Valls II, ce sont surtout des voix dissonantes qui se sont élevées dans les rangs de la majorité. Certains en ont eu assez que, «depuis le début de ce quinquennat, les parlementaires socialistes (soient) confrontés à une impossible alternative : faire preuve de déloyauté en refusant le soutien au gouvernement de gauche et au président de la République (ou) faire preuve de passivité en revêtant le costume de godillot au Parlement».

    Parmi ces soutiens, le président de l'Assemblée Claude Bartolone, l'ex-ministre Marie-Arlette Carlotti, le président du groupe PS à l'Assemblée nationale Bruno Le Roux ou encore le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas.

    Non à la «permanente défiance a priori à l'égard de l'exécutif»

    Après le changement de gouvernement et à la veille de l'ouverture de l'université d'été du PS à La Rochelle, le texte s'en prend directement aux «frondeurs», un groupe d'une quarantaine de députés socialistes qui, depuis plusieurs mois, ne votent pas les textes budgétaires du gouvernement. La tribune leur demande d'être «pleinement responsables de l'intérêt général de la gauche et du pays». «Le cap de la politique économique a été fixé, et nous l'assumons (...) On ne peut redonner confiance à un pays qui doute par des coups de volant brusques et répétitifs», ajoutent les députés.

    «Le président de la République a indiqué le calendrier de cette seconde moitié du quinquennat dans son entretien télévisé du 14 juillet. Nous nous inscrivons dans ce chemin», écrivent les signataires. «Le problème n'est pas qu'il y ait des désaccords, il en a déjà existé. Rappelons-nous les votes de députés socialistes contre la première guerre du Golfe ou contre l'amnistie des généraux félons, lors des septennats de François Mitterrand. Le problème réside dans la permanence d'une défiance a priori à l'égard de l'exécutif, qui a conduit à une mobilisation de socialistes contre d'autres socialistes ou allant jusqu'à mobiliser d'autres groupes pour battre le gouvernement».

    «Le débat entre godillots et déloyaux n'a pas sens. Si ce n'est notre affaiblissement collectif», ajoutent-ils. «Le groupe doit être plus que jamais le lieu de l'élaboration (...) La majorité, le mode de régulation. Nous ne pèserons dans les débats que collectivement», insistent les députés. Et de conclure : «Nous voulons réussir ensemble et non perdre les uns contre les autres.»

    Jeudi matin, Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, a appelé les parlementaires «sincèrement de gauche» à refuser la confiance au nouveau gouvernement de Manuel Valls.