Réforme territoriale : le Sénat dessine une carte de 15 régions

 

Réforme territoriale : le Sénat dessine une carte de 15 régions

    Une fois de plus, le Sénat s'est démarqué du gouvernement sur la réforme territoriale. La chambre haute a redessiné jeudi une carte de 15 régions métropolitaines -quand celle de l'exécutif en prévoit 13- rétablissant l'autonomie de l'Alsace, du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées.

    Les sénateurs n'ont  en revanche pas voté - à une voix près- en faveur du maintien d'une région Nord/Pas-de-Calais séparée, allant  dans le sens du gouvernement et de l'Assemblée qui veulent la voir fusionner avec la Picardie. Déçus par ce résultat alors que leur groupe s'était engagé à les soutenir, les sénateurs PS du Nord/Pas-de-Calais ont quitté la séance en signe de mécontentement.

    Mardi, le Premier ministre, Manuel Valls, avait plaidé en faveur d'une carte à 13 régions. «Nous avons besoin de clarté et (...) la carte votée à l'Assemblée a ce mérite», avait souligné le Premier ministre dans une déclaration avant le début de l'examen du texte. «Je vous laisse en débattre. Mais 12 régions hexagonales, quel changement!» s'était-il exclamé. Ce chiffre ne prenant en compte que les régions continentales, hors Corse et outremer.

    Les sénateurs ont rejeté en séance un amendement déposé par des élus UMP de Lorraine comme Gérard Longuet, mais aussi par François Baroin (Aube), qui visait à rétablir une grande région Alsace-Champagne Ardenne-Lorraine par 219 voix contre 117. La grande majorité de la droite et du centre a voté contre cet amendement déposé pourtant par des sénateurs UMP, tandis qu'à l'inverse, la plupart des socialistes ont voté pour.

    Les débats vont se poursuivre jusqu'à vendredi

    Les sénateurs ont ensuite repoussé par 217 voix contre 123 des amendements voulant rétablir la fusion Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées prévue par l'Assemblée. «L'addition des forces favorisera le développement harmonieux des territoires et notamment économique en constituant un quatrième bloc de 6 millions d'habitants, et le douzième PIB européen, basé sur la complémentarité entre Toulouse et Montpellier et la Méditerranée», a plaidé Roland Courteau (Aude, PS).

    Le débat au Sénat doit encore se poursuivre jusqu'à vendredi. Il doit encore se prononcer sur les fusions de départements et sur les conditions du droit d'option, c'est-à-dire la possibilité pour un département de quitter une région pour en rejoindre une autre.

    Le texte voté par le Sénat sera ensuite à nouveau soumis à l'Assemblée nationale, qui pourrait revenir à sa carte de 13 régions.

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