L’Essonne ne croit pas à la menace sur le Grand Stade de rugby

Illustration. Enceinte ultramoderne de 82 000 places, munie d’un toit amovible et d’une pelouse rétractable, le Grand Stade de rugby de Ris-Orangis doit voir le jour d’ici 2021.
Illustration. Enceinte ultramoderne de 82 000 places, munie d’un toit amovible et d’une pelouse rétractable, le Grand Stade de rugby de Ris-Orangis doit voir le jour d’ici 2021. (FFR.)

    « L'Essonne est une terre de rugby. Le Grand Stade y a toute sa place ! » clame Yann Follut, le président du club des supporters du Racing club Massy Essonne, à l'heure où le projet d'une enceinte sportive de 82 000 places voulue par la Fédération française de rugby (FFR) d'ici 2021 à Ris-Orangis est mis à mal. Car la Cour des comptes a émis ce lundi un avis défavorable. Et Bernard Laporte, candidat à la présidence de la FFR, y est fermement opposé. « Massy pourrait y jouer pour les grandes affiches. Et à terme, ce serait un formidable tremplin si le club veut viser plus haut », avance Yann Follut. Les fans de ballon ovale ne sont pas les seuls à défendre le projet en Essonne. « Cela accélérera l'amélioration des transports en commun. C'est une chance », espère Gwendoline, une usagère du RER D.

    Le discours offensif de Bernard Laporte contre le Grand Stade n'inquiète pas aujourd'hui Francis Chouat, le maire d'Evry (PS), qui réagit en vieux briscard des scrutins. « C'est une campagne électorale avec ses polémiques internes. Il y a souvent une différence entre la puissance des cordes vocales et la réalité d'une élection », avance-t-il, décryptant le discours de Bernard Laporte. « Il se sert juste du Grand Stade pour attaquer la gestion financière de la FFR qu'il n'estime pas bonne. Je suis sûr même sûr qu'il n'a rien contre dans le fond », interprète le maire d'Evry.

    « Pendant la Coupe du monde cet automne, Bernard Laporte a régulièrement vanté la beauté du stade Millenium à Cardiff. Il a oublié de préciser que cette enceinte appartient à la fédération galloise. Il ne peut pas s'extasier d'un côté et s'opposer à un tel projet pour son pays », poursuit Francis Chouat. Car la FFR doit aujourd'hui payer 1,1 M€ par match au Stade de France à Saint-Denis. Une fois ces loyers payés, ces rencontres lui rapportent 10 M€ par an. Avec le Grand Stade, la fédération espère passer à 70 M€, une fois l'emprunt (environ les deux tiers des 600 M€ budgétés) remboursé en 2040. « Nous travaillons pour les 100 prochaines années », avance le maire de Ris-Orangis, Stéphane Raffalli (PS).

    Un autre candidat, émanant directement de la FFR, est apparu il y a deux semaines. Il s'agit d'Alain Doucet, secrétaire général de l'instance fédérale, qui souhaite, lui, « mettre en sommeil » le projet de Grand Stade. Pierre Camou, l'actuel président de la FFR, et qui postule à un 3 e mandat, se retrouve ainsi seul en piste pour défendre l'enceinte sportive ultramoderne. Les conclusions du débat public du Grand Stade avaient d'ailleurs identifié « la fragilité de la gouvernance interne de la FFR » comme principale faiblesse du projet.

    En attendant l'élection du patron du rugby français fin 2016, « tout avance normalement », assure François Durovray (LR), le président du conseil départemental. « Un comité technique entre l'agglomération, le département et la FFR s'est réuni il y a une semaine. Tout est en marche avant », confie ce vendredi Francis Chouat. L'annonce du constructeur du Grand Stade pourrait d'ailleurs intervenir d'ici quelques semaines.